Real Madrid: surclassé dans les grands matchs, irrité, critiqué… Ancelotti pointé du doigt à Madrid

"On ne vous voit pas très souriant. Les critiques de ces derniers jours vous ont-elles fait mal ?" Pour clôturer la conférence de presse de Carlo Ancelotti ce mercredi, un journaliste espagnol se risque à dire l’évidence: l’entraîneur paraît crispé.
"Je ne me laisse pas emporter par la vague des critiques, qui vous disent un jour que vous êtes le meilleur du monde, et le lendemain que vous êtes le plus bête. Je ne crois pas être le meilleur, ni le plus bête", répond le coach italien du Real Madrid, concluant 13 minutes d’une séance de questions-réponses tendue.
Depuis le deuxième naufrage face au FC Barcelone, 5-2 en Supercoupe d’Espagne, l’entraîneur est à nouveau dans la tourmente. "Ancelotti… attention." L’avertissement du présentateur de l’émission El Chiringuito illustre bien une réalité: Carlo Ancelotti est le coupable désigné à Madrid.
Un triste bilan dans les grands matchs
"Florentino Perez n’aime vraiment pas perdre ces matchs vus dans le monde entier", prévient Josep Pedrerol, star de la télévision espagnole. Mais le problème, c’est que cette saison, le Real Madrid a (presque) toujours craqué dans les matchs importants. Seule une remontada miraculeuse face à Dortmund, et deux victoires contre une équipe de l’Atalanta peureuse, flattent le bilan merengue.
En dehors de ces deux succès, jamais les hommes de Carlo Ancelotti ne sont sortis vainqueurs d’un choc. Deux humiliations contre le Barça, un match nul contre l’Atlético, et des échecs face à Liverpool, Milan ou l'Athletic. Ajoutez à cela la défaite à Lille, et le Real se retrouve avec six défaites à la mi-saison, et pas des moindres.
"C’est un problème d’attitude, ou de football ?", se demande un autre confrère. Une question, elle non plus, pas au goût de Carlo Ancelotti. "Je veux clarifier une chose: nous sommes dans une conférence de presse et pas un débat", répond-il sèchement. "Le débat, je l'ai avec mon staff technique et mes joueurs. Ici n’est pas l’endroit le plus approprié pour un débat".
Des déclarations qui surprennent
Son léger sourire en coin, ses traits d'humour et son calme caractériel, dont les assidus de Valdebebas ont l’habitude, se font discrets. La critique qui a fait le plus mal à Carlo Ancelotti? "Rien ne me dérange, parce qu’en plus, ce n’est pas la vérité", assure l’intéressé.
Mais la vérité, c’est que le coach interroge. Dans les grands matchs, l’Italien a souvent paru surclassé par ses homologues rivaux cette saison, à commencer par le Barcelonais Hansi Flick. Au-delà des résultats, certaines de ses déclarations surprennent autour du club.
"Ce soir, je ne retiens rien sinon le match de Mbappé. Le reste, il faut tout oublier", glisse-t-il après la défaite en Supercoupe d’Espagne. Une sortie qui n’a pas manqué de surprendre nombre de suiveurs du club, étonnés de voir l’entraîneur individualiser son analyse d’un match raté.
"Difficile d’être Ancelotti? Non, pas du tout. Le meilleur lieu de travail au monde est celui où je suis: le banc du Real Madrid. C'est la position dans laquelle tous les entraîneurs du monde rêvent d'être un jour. Ma position est la meilleure du monde", tempère Carlo Ancelotti.
"Je ne te réponds pas"
Pour calmer les critiques, le technicien aura l’opportunité, d’ici la fin du mois, d’assurer la qualification du Real pour la suite de la Ligue des champions, en affrontant Salzbourg et Brest. D’autant que l’effectif du Real Madrid est quasiment au complet, les blessés de longue date Militão et Dani Carvajal étant les seuls absents à l’entraînement du jour.
"Croyez-vous que cette équipe a besoin d’un renfort ?", avance quand même un journaliste. "Je ne te réponds pas", le rembarre Carlo Ancelotti. Ambiance…