Tebas jubile contre Al-Khelaïfi, la Liga gagne une bataille judiciaire contre beIN Sports

Javier Tebas ne boude pas son plaisir. Le président de la Ligue espagnol de football (LFP) a publié un tweet en espagnol, anglais et arabe pour se réjouir d’une victoire judiciaire de l’instance contre le groupe beIN Sports. Il l’a agrémenté d’une photo de Nasser Al-Khelaïfi, président du média et du PSG, avec lequel il est en perpétuel conflit. "Ce n'est plus seulement le danger des clubs/de l'État, c'est qu'ils contrôlent les opérateurs de télévision, paient et cessent de payer, signent et rompent les contrats à plusieurs millions... à leur guise, comme une mesure de pression pour "s'agenouiller" devant leurs faux souhaits."
Une réaction à une décision de justice révélée par le New York Times, ce jeudi. Selon le journal, Tebas et la Liga ont obtenu une ordonnance du tribunal pour geler des dizaines de millions de dollars des actifs de beIN Media Group, le réseau de diffusion appartenant au Qatar et dirigé par al-Khelaifi, dans un différend sur les impayés de droits de diffusion.
BeIN, qui détient les droits des matchs de la Liga dans de nombreux pays en Asie, au Moyen-Orient et en Europe, est accusé de n’avoir pas verser 50 millions d’euros à la Ligue espagnole. Dans une ordonnance de 11 pages, le tribunal a déclaré qu'il avait gelé les avoirs en raison du risque que les fonds soient rapatriés au Qatar. "Notre réputation est fondée sur des décennies d'investissements importants, une diffusion de premier ordre, des relations de confiance à long terme avec les titulaires de droits et des antécédents de paiement", a réagi la société dans un communiqué.
Selon un porte-parole du groupe, beIN aurait déjà réglé 10 millions d'euros de la dette le 5 octobre. "Ce n'est pas ainsi que les affaires devraient être menées, certainement pas par des institutions professionnelles et dignes", a pesté cette même voix alors que beIN a versé plus de 1,5 milliard d’euros de droits TV à la Liga depuis 2018. Le New York Times note "qu’il est rare de voir autant d’efforts déployés par la Liga pour s'assurer qu'elle reçoit l'argent qui lui est dû".
Tebas y voyait une manoeuvre contre lui pour cesser ses attaques contre Al-Khelaïfi
Interrogé par le New York Times, Tebas a rejeté l'affirmation du groupe selon laquelle il était confronté à des difficultés financières: "je ne les crois pas", a-t-il lancé. Selon lui, il s’agit plutôt d’une manœuvre pour renégocier ses accords avec la Liga, dans plusieurs pays dont la France. Le dirigeant de la LFP assure aussi que ce défaut de paiement serait un moyen de faire pression sur lui pour qu'il arrête ses critiques contre Al-Khelaïfi dans sa croisade contre les clubs/Etats. En juin dernier, Tebas a notamment déposé une plainte auprès de l'UEFA dans laquelle il accuse le PSG et Manchester City d'être en "violation continue" du fair-play financier.
"Il sait exactement ce qu'il fait, a ajouté Tebas à propos d'al-Khelaifi. Il essaie d'en arriver au point où les clubs diront au président de la Liga que nous préférons obtenir de l'argent et que vous parlez moins." BeIN a réagi à ces supputations. "Si nous dirigeons nos opérations en réagissant aux commentaires de certains dirigeants sur d'autres au sein de l'industrie du sport, nous ne serions pas en affaires", a conclu la société. La hache de guerre n’est pas enterrée.