Ligue 1: les questions qui se posent après l'arrêt définitif de la saison

Comme annoncé par RMC Sport et officialisé par le Premier ministre Edouard Philippe, la saison 2019-2020 de Ligue 1, comme celle de Ligue 2, a été définitivement stoppée en raison de l'épidémie de coronavirus. Une décision forte, qui soulève de nombreuses interrogations pour la suite.
Quel classement final ?
L'histoire retiendra que la saison 2019-2020 de Ligue 1 s'est achevée le 8 mars dernier, avec un Lille-OL (1-0) en clôture de la 28e journée. Un mois et demi plus tard, les instances footballistiques françaises vont devoir se pencher sur l'épineux dossier du classement. Si l'on tient compte des recommandations de l'UEFA, l'idée d'une saison blanche devrait être écartée. On peut donc imaginer un PSG sacré champion, bien que rien ne soit acté. Mais après? Y aura-t-il des descentes, et combien? Quid des montées en Ligue 2?
Par ailleurs, il va falloir déterminer les qualifiés européens pour la saison 2020-2021. Là encore, l'UEFA a demandé aux associations de privilégier le "mérite sportif" sur la saison 2019-2020 en cas d'arrêt prématuré. Mais sachant que le match Strasbourg-PSG comptant pour la 28e journée n'a pu se jouer, quel classement va être retenu? Celui de la 28e journée au quotient de points? Ou celui après la 27e journée, la dernière intégralement disputée? Si dans les deux cas de figure, les quatre premiers ne changent pas (PSG, OM, Rennes, LOSC), l'option de la 27e journée "favoriserait" l'OL et Montpellier, plutôt que Reims et Nice. Le débat est loin d'être clos.
Que va-t-il se passer pour le PSG et l'OL en Ligue des champions ?
Si la saison française est terminée, ce n'est pas le cas de la saison européenne. Or, le PSG et l'OL sont toujours engagés en Ligue des champions. Les deux clubs pourraient donc être confrontés à un improbable calendrier. Idéalement, l'UEFA souhaite que la C1 et la C3 reprennent et s'achèvent au mois d'août. Si c'est le cas, ni Paris, ni Lyon, ne devraient avoir de matchs officiels avant cette échéance. Pourront-ils seulement s'entraîner au préalable? Pourront-ils disputer d'éventuelles rencontres européennes à domicile, même à huis clos? Là encore, le flou est total.
Les droits TV vont-ils être payés ?
Plus de championnat, cela signifie plus de matchs sur les antennes des diffuseurs actuels, à savoir Canal+ et BeIN Sports. La semaine passée, la Ligue de football professionnel (LFP) a annoncé un accord avec les deux chaînes pour le paiement des droits TV des rencontres de L1 et de L2 déjà jouées. Mais il lui a fallu batailler, livrer un bras de fer, pour cela. Alors difficile d'imaginer Canal et BeIN payer pour des matchs qui n'auront jamais lieu, ni sur les terrains, ni sur leur antenne. A combien va être évalué le manque à gagner? Et Mediapro, diffuseur principal à partir de la saison 2020-2021, va-t-il venir se mêler au débat en tentant de faire baisser sa propre facture? La suite devrait vite le dire.
Quelles conséquences économiques pour les clubs ?
Cette question est liée à la précédente, mais pas seulement. Avec l'arrêt du championnat, les clubs professionnels devraient passer à côté de plusieurs millions d'euros de droits TV, mais ils vont aussi pouvoir tirer un trait (définitif) sur des recettes en terme de billetterie voire de sponsoring, par exemple. Certaines formations, déjà fragiles économiquement avant la crise, pourraient se retrouver dans une situation très, très délicate. Des accords durables vont-ils être passés avec les joueurs pour une baisse des salaires? Le gouvernement va-t-il maintenir ses dispositifs d'aide, comme le chômage partiel, pendant plusieurs mois encore? L'UEFA va-t-elle voler au secours des écuries les plus touchées? Le chantier, pour limiter la casse, s'annonce immense.
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