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38 millions envolés en deux ans: Brest joue la transparence sur la crise des droits TV

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Le Stade Brestois a dévoilé, dans un communiqué, que le club breton devait faire face à un équilibre budgétaire compliqué malgré la belle épopée en Ligue des champions la saison dernière. La principale cause: des droits TV qui ne font que baisser en attendant peut-être le sauvetage Ligue 1+.

La formidable aventure européenne de la saison passée a laissé place aux doutes financiers. Dans un communiqué dévoilé ce mercredi, le président du Stade Brestois, Denis Le Saint, a exposé, avec beaucoup de transparence, les ennuis financiers du club breton.

"Alors que le Stade Brestois 29 sort de la plus belle saison de son histoire, marquée par une épopée inoubliable en Ligue des champions, le club doit aujourd’hui faire face à une situation tout aussi exceptionnelle sur le plan financier", débute le président brestois. Comme d'autres clubs de l'élite du football français, la forte diminution des droits TV pousse les clubs à revoir leur équilibre financier pour ne pas sombrer.

Une baisse de 89%

Et pour étayer ses propos, Denis Le Saint sort les chiffres sans la moindre retenue. Les revenus liés aux droits TV étaient de 42,5 millions d'euros en 2023-2024 contre 8,7 millions d'euros la saison passée. Et lors de cet exercice 2025-2026, Brest doit se contenter d'un chèque de 4,5 millions d'euros. Une baisse de 89% notamment à cause des changements incessants de diffuseurs sur les dernières années.

"Depuis l’échec de Mediapro en 2020, le football français vit au rythme des incertitudes liées aux droits télévisés", déclare Denis Le Saint. Le dirigeant breton souhaite maintenant vivement la réussite de la nouvelle chaine de la Ligue 1, Ligue 1+ qui vient de dépasser le million d'abonnés un mois après son lancement officiel. Mais la création de cette nouvelle chaîne n'entraînera aucun impact positif avant au moins "la saison prochaine" déplore le président brestois.

La Ligue des champions comme "bonus"

Et contrairement à d'autres clubs de l'élite du football français, le Stade Brestois peut compter sur son incroyable performance de la saison passée en Ligue des champions. Les Bretons ont atteint les barrages de la plus grande des compétitions européennes avec le joli chèque qui va avec. "Le Stade Brestois 29 a eu la chance de participer à la Ligue des Champions sur la saison 2024/25 avec un gain complémentaire de 50M€ de droits TV versés par l’UEFA, pour un résultat comptable bénéficiaire au 30 juin 2025", révèle Le Saint.

Mais ce joli bonus a été utilisé dès cette saison. "La moitié de ces gains a été alors utilisée pour augmenter le budget de la saison afin d’être compétitif (augmentation de la masse salariale + primes + charges). De plus, il est important de rappeler que certaines dépenses nouvelles ont également accompagné notre épopée (5 M€) entre l’organisation des matchs au stade de Roudourou et les divers déplacements européens".

Le reste de ce "bonus" a servi à la consolidation des "fonds propres, essentiels pour assurer la pérennité du club dans les saisons à venir". Enfin, le mercato estival et la vente de trois joueurs importants que sont Lilian Brassier, Mahdi Camara et Pierre Lees-Melou ont permis au club breton d'assurer un juste équilibre du budget.

La prudence est de mise

Et si Brest n'est pas inquiété par le gendarme du football français, la DNCG, le président appelle, malgré tout, à la prudence. "Il faut rester très prudent. J’entame ma 10ème saison en tant que Président et plus que jamais je sens la nécessité de protéger le club", estime Denis Le Saint. Et ce dernier attend avec impatience l'arrivée du nouveau stade. L'Arkéa Park dont la date de livraison est prévue pour la saison 2027-2028. Un "point vital" pour le club.

"Je sais que les supporters brestois aimeraient voir le club grandir encore davantage, mais la conjoncture actuelle nous oblige à rester prudents et à poser des bases solides pour l’avenir. C’est précisément le sens de notre investissement dans l’Arkéa Park, un outil structurant et performant pour pérenniser l’avenir du Stade Brestois 29 sur le long terme", conclut Denis Le Saint. Le début de saison des Bretons n'a certainement pas rassuré les supporters puisque Brest occupe une inquiétante 17e place avant aucun succès en poche.

VN