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Angers: Chabane fait son mea culpa et se dit prêt à vendre le club

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Bon dernier de Ligue 1 avec seulement 11 points à la 27e journée, Angers vit une saison cauchemardesque, avec cette semaine le licenciement de son entraîneur Abdel Bouhazama pour des propos déplacés. Le président Saïd Chabane a fait son mea-culpa au micro de Prime Video, ouvrant même la porte à une potentielle vente du club.

"Toutes les décisions qui ont été prises étaient mauvaises." Pris à parti par les supporters d'Angers ce dimanche avant le match face à Toulouse, Saïd Chabane, président du SCO, est venu s'expliquer sur la saison catastrophique que traverse son club, actuel dernier de Ligue 1 avec seulement onze points. Le dirigeant, ayant écarté son entraîneur Abdel Bouhazama cette semaine suite à des propos polémiques, se dit ouvert à une potentielle vente du club.

"Leur colère est justifiée"

"Cette situation n'est jamais agréable ni pour nous ni pour nos supporters, commente-t-il au micro de Prime Video alors que de nombreuses pancartes "Direction démission" sont aperçues en tribunes. Leur colère est justifiée. Le club a été absent des radars pendant 40 ans, les 10 dernières années on a construit quelque chose de formidable, on s'est maintenu pendant 8 ans en Ligue 1 avec l'un des plus petits budgets."

"Cette année, on arrive sur une multitude d'erreurs, dont je prends la responsabilité même lorsque ce sont des décisions de mes collaborateurs, je les ai actées. Je prends ma part voire la totalité de la responsabilité." Le dirigeant angevin a également commenté le licenciement d'Abdel Bouhazama, qui avait dit lors d'une causerie "On a tous déjà touché des filles" pour "dédramatiser" l'acte de son joueur Ilyes Chetti, suspecté d'attouchement sexuel sur une jeune femme au cours d'une soirée en boîte de nuit.

"Les mots utilisés par Abdel n'étaient pas justifiés ni excusables"

"On ne peut pas rire de tout, on ne peut pas tout dire et on ne peut pas banaliser ce qu'on peut dire entre deux personnes sur un comptoir de bar ou autre chose, assure son président, bien que Bouhazama serait toujours au sein du club. On ne doit pas tolérer ce type de propos, ni les cautionner. Ca va vite aujourd'hui, les susceptibilités sont là. Les mots utilisés par Abdel n'étaient pas justifiés ni excusables."

Saïd Chabane dit pourtant ne pas "regretter" d'avoir placer l'homme à la tête du SCO, "c'est trop facile de regretter quand on a pris une décision" estime-t-il. Pour lui, le début des problèmes pour Angers remonte à décembre 2021, lorsque le club laisse partir ses cadres faute de projet à proposer : "On avait 26 points et on a dit à 36 points on pourra se projeter, malheureusement on a eu ce nombre de points en avril."

"Si quelqu'un veut racheter le club, pas de soucis"

Semblant acter la descente en Ligue 2 d'Angers à l'issue de la saison, Saïd Chabane y voit tout de même une lueur d'espoir : "Dans notre malheur aujourd'hui, on a l'occasion de tout remettre à plat, d'apprendre de nos erreurs, avec nos supporters, nos joueurs, notre staff... Remettre à plat ce qui a marché, ce qui n'a pas marché et re-bâtir un projet sur 2-3 ans et revenir de façon plus forte et sereine."

Il dit avoir acté celle-ci dès la nomination d'Abdel Bouhazama, "parce que je me suis dit que dans la situation où on était, il fallait vraiment un miracle pour se sauver". "Ma projection n'était pas sur le bilan de la saison, mais sur l'année écoulée. Pour le moment l'architecte c'est moi et peut-être quelqu'un d'autre derrière moi. Ce qui est certain c'est qu'il n'y avait rien quand je suis arrivé et je ne veux pas que ce qui a été fait tombe à l'eau du jour au lendemain. Quand on dit le président doit vendre, je n'ai jamais caché que l'ouverture du capital était d'actualité depuis un an et si quelqu'un veut racheter le club, pas de soucis", ajoute-t-il en ouvrant donc la porte à une vente du club.

"Jean-Marc Furlan n'est jamais venu à Angers"

"Je ne suis pas attaché au siège, mais vous savez que ça bouffe tellement d'énergie, j'ai toujours demandé à Aulas et Nicollin, comment vous avez fait pour tenir aussi longtemps ? Il y a un changement qui va être important. On n'est que de passage et chacun d'entre nous apporte sa pierre à l'édifice, toujours avec l'intérêt de faire grandir le club."

Quelles erreurs a fait le club cet été, lors du mercato? Pour le président du SCO, elles sont trop nombreuses pour n'en pointer qu'une seule: "Cette année il y a eu tellement de choses négatives, qu'on peut dire que toutes les décisions qu'on a prises étaient mauvaises."

Il annonce également que le club angevin finira la saison avec son actuel entraîneur intérimaire, ex-adjoint de Baticle et Bouhazama: "Pour le moment c'est Alexandre Dujeux qui est sur le banc, je ne pense pas que demain ça sera un autre coach. Les conditions ne sont pas réunies pour faire venir un coach aujourd'hui, de le choisir aujourd'hui peut-être, mais le faire arriver aujourd'hui ça ne serait pas un cadeau ni pour lui ni pour l'avenir." Et il l'assure: "Jean-Marc Furlan n'est jamais venu à Angers."

AC