
Angers: "L'affaire Pogba a été l'élément déclencheur", révèle le club après une nouvelle perquisition
Le communiqué de presse n’étant pas suffisant, le SCO a organisé une conférence de presse ce mercredi après-midi pour étouffer le foyer d’un incendie naissant après de nouvelles perquisitions au siège du club d’Angers mardi, liées à une enquête lancée en 2017. Les investigations confiées au service central des courses et jeux portent sur des soupçons d’"exercice illégal d’agent de joueur" et "blanchiment en bande organisée".
Les éléments de l'enquête "ne mettent en cause ni le président Saïd Chabane ni aucun salarié du club", a déclaré ce mercredi Mohamed Sifaoui, directeur de communication du club. "Nous n'avons absolument rien à nous reprocher", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse. Selon Angers, il s'agit d'une enquête préliminaire "de grande envergure", lancée à la suite de malversations révélées par les écoutes menées depuis mars dans le cadre de l'enquête sur les extorsions dénoncées par Paul Pogba.
"L'affaire Pogba a été l'élément déclencheur", a confirmé Mohamed Sifaoui dans des porpos rapportés par Ouest-France. Distincte de l'affaire Pogba, l'enquête qui a mené aux perquisitions à Angers concerne une cinquantaine de personnes et touche plusieurs clubs de football, a assuré le SCO. En juin, Angers et Saint-Etienne avaient fait l'objet d'une première perquisition dans le cadre de cette enquête. Il s'agissait alors de vérifier si les commissions liées à certains transferts correspondaient à des prestations réelles, "facture après facture, joueur après joueur", a expliqué à la presse Me Pierry Fumanal, avocat du SCO.
Le club affiche sa "sérénité"
Selon lui, la perquisition de mardi concernait deux anciens salariés du club. Les enquêteurs, a-t-il expliqué, ont découvert en juin dans l'ordinateur du directeur juridique des éléments sur "une activité clandestine" dont le club n'avait pas connaissance avant mardi. Ce salarié, a-t-il ajouté, a été licencié en novembre pour une "faute grave" distincte. L'autre personne visée est un représentant de joueurs qui n'a pas de licence d'agent mais avec lequel Angers était en contact pour ses recrutements.
A la suite de la perquisition de juin, il a été embauché le 1er septembre au sein de la cellule de recrutement du club "pour clarifier la situation", mais il ne s'est pas intégré à l'équipe et a démissionné pour "motifs personnels" début décembre, a assuré le club. Si le club a affiché sa "sérénité" dans cette affaire, la perquisition est venue ajouter une ligne de plus aux ennuis qui le minent déjà sur les plans sportif, financier et judiciaire.
Lanterne rouge de Ligue 1, Angers reste sur neuf défaites d'affilée et voit s'approcher le spectre d'une relégation après sept saisons dans l'élite. Il fait l'objet d'un encadrement de sa masse salariale en raison de sa situation financière. Et le président Chabane, qui cherche un repreneur depuis au moins deux ans, est accusé d'agressions sexuelles aggravées. Le parquet a demandé qu'il soit jugé pour ces faits en juin.