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Angers: l'étau se resserre autour de Bouhazama après ses propos déplacés

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Alors que la situation sportive est très délicate pour Angers, dernier de Ligue 1 avec dix points, l'étau se resserre autour d'Abdel Bouhazama, qui a récemment fait parler de lui pour sa causerie déplacée avant la défaite à Montpellier.

"Certains veulent lui régler son compte." Mohamed Sifaoui, le responsable de la communication du SCO d’Angers, a un nouveau dossier sur les bras, celui du coach Abdel Bouhazama, très critiqué après sa causerie d’avant-match face à Angers. L’ancien journaliste, qui a visionné cet avant-match, estime que les propos attribués à l’entraîneur de la lanterne rouge du championnat "ont été décontextualisés".

Pour rappel, Bouhazama avait déclaré avant le match en causerie devant ces joueurs: "C'est pas méchant, on a tous déjà touché des filles", au sujet d'Ilyes Chetti, titularisé ce jour-là et par ailleurs suspecté d'attouchements sur une jeune femme au cours d'une soirée en boîte de nuit - des faits reconnus par le joueur de 28 ans qui doit comparaître devant le tribunal d'Angers courant avril.

Alors que la série noire des Angevins s’est poursuivie avec la claque 5-0 à Montpellier dimanche, la position d’Abdel Bouhazama devient de plus en plus inconfortable. Avec 2 points pris sur 33 possibles, le successeur de Gérald Baticle possède un bilan catastrophique. "Il lui appartiendra de tirer les conséquences de tout ça, poursuit Mohamed Sifaoui. Mais ce n’est pas à moi de lui dire de résister à la pression si toute sa famille lui déconseille. Mais ce matin il était complètement dépité." Une réunion de crise devrait se tenir avant l’entraînement prévu à 16 heures ce mardi, avec des interlocuteurs à distance, comme le président Saïd Chabane ou Mohamed Sifaoui, bloqués par les grèves.

"Un coach de Ligue 1 ne peut pas s’exprimer ainsi"

Les déclarations rapportées de la causerie font du bruit au-delà des couloirs du SCO. Ce matin, c’est Charles Diers, ancien capitaine des noirs et blancs et aujourd’hui adjoint aux sports de la ville d’Angers, qui s’est fendu d’un tweet. "Un coach de Ligue 1 ne peut pas s'exprimer ainsi. Un éducateur ne peut pas parler comme ça. Un homme ne devrait pas tenir de tels propos."

Dans une enquête parue mi-octobre dans les colonnes de Ouest France, plusieurs témoins avaient déjà critiqué le management et les propos de l’ancien directeur du centre de formation. Gérald Baticle critiquait alors sans le nommer celui qui semblait lui savonner la planche dans le dos. Abdel Bouhazama y était décrit par d’anciens collaborateurs et joueurs comme un manager avec des méthodes "jugées trop brusques et parfois humiliantes."

"De la violence verbale"

Pierre Freuchet, l’un des anciens joueurs du centre de formation, n’est pas surpris par ce nouveau dossier embarrassant. Il avait d’ailleurs quitté le club en 2017 après un accrochage avec Bouhazama. "C’était plus que rude. Ça attaquait le mental des joueurs. C’était de la violence verbale. Il n’y aurait qu'un ou deux cas mais là ça fait beaucoup. De l’extérieur sur le banc de touche les observateurs pouvaient le trouver gueulard mais ça restait correct. Une fois dans le vestiaire c’était autre chose. Il n’y avait jamais eu de propos à mon époque envers les femmes mais ça ne me surprend pas de l’homme. Ça aurait pu arriver je pense."

Pierre-Yves Leroux