Angers-OM: "Ça m’a choqué", le coup de gueule de Rothen contre ceux qui ne supportent pas le club de leur ville

Un mini-Vélodrome en plein Maine-et-Loire. Dans son enceinte habituelle, Angers a presque évolué à l’extérieur face à l’OM (0-2), dimanche, en clôture de la 21e journée de Ligue 1. Face à des tribunes largement acquises à la cause des visiteurs, le SCO s’est incliné contre les joueurs de Roberto De Zerbi. Le coach marseillais a lui-même salué ce soutien massif loin de la Canebière. Il faut dire que les deux buts olympiens, inscrits par Adrien Rabiot et Neal Maupay, ont été chaleureusement fêtés par une bonne partie du stade Raymond-Kopa. L’enceinte a d’ailleurs été renommée "stade de Marseille" durant quelques heures sur Wikipedia par des supporters chambreurs. De quoi énerver Florent Hanin, le latéral du SCO, qui a poussé un gros coup de gueule en zone mixte.
Un agacement partagé par Jérôme Rothen, qui l’a fait savoir dans son émission Rothen s’enflamme lundi sur RMC, au lendemain de la rencontre. En regrettant que des supporters renient le club de leur ville au détriment d'un cador du championnat: "A chaque but de Marseille, j’avais l’impression d’être au Vélodrome. Ça m’a un petit peu choqué sur le coup, comme ça m’a choqué quand j’ai vu le Paris Saint-Germain aller à Reims. Pareil au Havre ou à Montpellier. Ce n’est pas lié qu’à Angers. C’est lié à des clubs généralement de seconde zone, qui ont moins de moyens. Pour rester en Ligue 1, ça se joue à des détails. Et jouer à domicile dans un stade qui est aux trois quarts pour l’équipe adverse, c’est compliqué."
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"Il y a un travail d’identification à faire"
"Je veux bien que les générations aient changé, je le vois tous les jours avec mon fils de 10 ans. Je vois qu’il n’absorbe pas le foot de la même façon que moi. Ce côté passionné, il ne l’a pas de la même façon que les mecs de ma génération", a poursuivi Jérôme Rothen. "Tu te dis qu’il y a quand même un travail à faire. Un travail d’identification à un club. Pour moi, c’est très important (…) Ça doit venir des dirigeants de clubs. En Ligue 1, il y a un problème d’appartenance aux clubs et ça, on ne le met pas assez en avant."
L’ancien milieu de terrain passé par Monaco et le PSG invite les dirigeants de L1 à se mobiliser afin de mieux fidéliser les supporters de leur région: "On parle souvent des mêmes clubs dans l’émission, les gros clubs, j’en suis aussi responsable et on parle moins des petits clubs. Mais dans les petits clubs, les dirigeants sont responsables de ce qu’il se passe dans leur stade. Au niveau de la billetterie, j’imagine que quand tu vends ta place d’abonné sur un match contre Paris, Marseille ou Lyon, limite sur un match tu rembourses ton abonnement. Donc déjà, il faut essayer de combattre ça."
"Si vous perdez vos supporters sur les gros matchs, le maintien va être très compliqué"
"Il y a un autre travail à faire, c’est comment tu fais pour t’imprégner de la ville", appuie Jérôme Rothen. "Je parle souvent de cette proximité avec les joueurs. J’imagine que les dirigeants et les joueurs d’Angers doivent être dans leur bulle et vu que tu joues au football, tu es le roi de la ville donc tu te prends pour ce que tu n’es pas et tu ne partages pas avec les gens de la ville. Cette identification, elle part de là. Il y a un gros travail à faire avec les dirigeants et les présidents de clubs. Je leur lance un message d’alerte: 'Si vous perdez vos supporters sur les gros matchs, le maintien va être très compliqué'".