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Bastia-OL: que risque le club corse après les incidents de Furiani, déjà nombreux cette saison ?

Stade Furiani

Stade Furiani - AFP

Le match de la 33e journée de Ligue 1 entre Bastia et l'OL a été arrêté à la pause après deux bagarres ayant impliqué des supporters corses et des joueurs lyonnais. Un fait qui arrive après une saison déjà mouvementée à Furiani. L’affaire Lucas, les insultes à Mario Balotelli... que risque Bastia après ce nouvel incident ?

C’est une saison à oublier pour le Sporting Club de Bastia. Au-delà de la situation sportive critique de l’institution corse, lanterne rouge de Ligue 1 (28 points) et qui se bat donc pour sa survie dans l’élite, les matchs à Furiani se sont souvent déroulés dans une atmosphère électrique cette saison. Le club avait déjà écopé d'un point avec sursis après la venue de Nice, et devrait vraisemblablement le perdre. Il risque également match perdu, huis-clos ou délocalisation, voire des retraits de points suite à ces incidents...

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Les précédents Lucas et Balotelli

Dès la première journée de l'exercice actuel en Ligue 1, un supporter bastiais avait ainsi frappé le Parisien Lucas, à l'aide d'une hampe de drapeau. Le Brésilien avait également reçu des projectiles au moment de frapper les corners franciliens. A l’époque, un match à huis-clos partiel avait été infligé au club corse par la commission de discipline de la Ligue football professionnel (LFP), assortie d’une amende 20 000 euros. En janvier cette fois, l'attaquant star de l'OGC Nice, Mario Balotelli, avait dénoncé des insultes racistes venant des tribunes de Furiani. A la suite du scandale, l’instance de discipline avait à nouveau sévi, sanctionnant Bastia de trois nouveaux matchs à huis-clos partiel, ainsi que d’un retrait d'un point avec sursis. 

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François Ciccolini avait prévenu

De nombreuses sanctions en raison de débordements extra-sportifs qui n'ont donc pas aidé à instaurer un climat serein pour ce Bastia-OL notamment. Rappelons que François Ciccolini, l’ancien coach de Bastia, avait mis avait mis le feu aux poudres à l’issue du match aller perdu 2-1 par les Corses au Parc OL, avec notamment un penalty d’Alexandre Lacazette, en déclarant: "Quand il faudra venir à Bastia, il ne faudra pas avoir la grippe, ni la gastro. Parce que cela va se régler comme d'habitude, comme des hommes, comme des Corses et voilà."

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Une lourde sanction risque de tomber

Un contexte lourd donc, qui n’a pas favorisé la tenue de ce match Bastia-OL, dans des conditions sereines. On était tout de même loin d'imaginer qu'une bagarre allait donc éclater dès l'échauffement des Lyonnais, puis à la mi-temps avec au départ une altercation entre le chef de la sécurité de Bastia, et Anthony Lopes. D'autant que les incidents sont visiblement partis du groupe "Bastia 1905", qui avait été suspendu pour trois matchs après les insultes racistes proférées à l'encontre de Mario Balotelli. Ces derniers faisaient donc leur retour ce dimanche, dans le virage est d'Armand-Cesari.

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Une enquête ouverte par le parquet

Selon nos informations, la commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP) va se saisir dès jeudi prochain de ces incidents intervenus au stade Armand-Cesari, pour des "mesures conservatoires". On imagine donc que le point de retrait avec sursis, dont avait écopé le club corse suite aux cris racistes à l’encontre de Mario Balotelli, risque, a minima, de se transformer en un point ferme retiré par l’instance. Ce match face à l'OL ayant été arrêté pour un défaut de sécurité à Furiani, il pourrait également être donné gagné, sur tapis vert, à l'OL et donc perdu à Bastia.

Une enquête en flagrance pour "violences" a par ailleurs été ouverte sur ces faits, a annoncé le procureur de la République Nicolas Bessone, arrivé sur place durant la rencontre. L'enquête a été confiée à la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP).

Quiniou : "Des sanctions exemplaires et très lourdes"

Invité à réagir après ce spectacle honteux, notre consultant arbitrage RMC Sport, Joël Quiniou, a appelé à des sanctions à la hauteur des évènements : "Bastia a fait l’objet de trop nombreux débordements, qui touchent aussi bien les équipes adverses que le corps arbitral. Il y avait déjà eu les cris racistes à l’encontre de Mario Balotelli. Aujourd’hui on a des pseudos supporters qui mettent en danger l’intégrité physique des acteurs. Et puis on a parlé du match aller avec les exclusions de Leca et Cahuzac et surtout les propos de l’entraîneur, François Ciccolini, qui étaient de la provocation", a ainsi rappelé l'ancien arbitre international.

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"Forcément aujourd’hui c’était un match à hauts risques, d’autant plus que ça a commencé avec des messages de haine sur les réseaux sociaux. Le club a déjà eu un point avec sursis. Dans le contexte actuel, il est certain que la sanction qui va être prise par la commission de discipline sera à la hauteur de ces incidents, ça ne peut pas être autrement. Il en va de l’intégrité de notre compétition. Je crains fort des sanctions exemplaires et très, très lourdes, des matchs à huis-clos par exemple. Même si le huis-clos, ça ne sert pas à grand-chose d’après moi."

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Damien Chédeville