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Bordeaux: "J'ai honte", Guilavogui abattu par la probable relégation et prêt à poursuivre en L2

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Prêté depuis janvier et promu capitaine, Josha Guilavogui (31 ans) vit très mal la relégation attendue de Bordeaux en Ligue 2. Il assure n’avoir jamais vécu ça et n’écarte pas de rester pour effacer sa honte.

Il n’a rejoint le club qu’en janvier et pour six mois seulement. Mais Josuha Guilavogui (31 ans) vit très mal la relégation certaine qui se profile pour Bordeaux, en déplacement à Brest lors de la 38e et dernière journée de Ligue 1 (21h). L’international français (7 sélections) accuse le coup après avoir échoué à faire remonter l’équipe au classement.

"Je me sens responsable de cette relégation"

"C’est mon plus grand échec sportif, a-t-il confié ce jeudi en conférence de presse. J’ai connu des saisons difficiles mais aussi des très bons moments et j’ai gagné des titres. Je suis venu avec l’optique de participer au maintien, puis de redorer le blason de Bordeaux et de gagner quelque chose. Psychologiquement, c’est très dur à vivre parce que je ne pensais pas qu’un jour dans mon CV, il y aurait une relégation. Je ne suis pas resté longtemps à l’Atlético (sept matchs en 2013-2014, ndlr) et je ne me sens pas champion d’Espagne. Mais j’ai seulement passé quatre mois à Bordeaux et je me sens responsable de cette relégation. C’est quelque chose de très difficile à vivre quand on est un compétiteur et je ne sais pas si tout le monde est un compétiteur."

Guilavogui a été promu capitaine de l’équipe dès l’arrivée de David Guion en février. Il en a développé une belle loyauté pour le club alors qu’il avait un temps de jeu toujours important à Wolfsburg (20 matchs, dont 5 en Ligue des champions avant son départ). "Je ne vais pas me promener en ville, sourit l’ancien Stéphanois. Je suis capitaine, j’ai ma part de responsabilité. J’ai honte mais je me dis que j’ai tout donné, je suis resté fidèle à moi-même, j’ai travaillé pour relever ce challenge difficile. Mais ça aurait pu être tellement beau pour moi et ma famille parce que j’ai quitté ma zone de confort en Allemagne. J’ai relevé un challenge pour me mettre un peu en danger."

Son attitude tranche avec les écarts de certains de ses coéquipiers, récemment aperçus dans un match de futsal ou en boîte de nuit. "Le plus gros de ma carrière est derrière moi, je viens en mode mission et je me dis que je vais devoir être intransigeant sur l’extra-sportif parce que c’est tellement dur sur le terrain qu’on ne peut pas se permette de faire des écarts, lance-t-il. Peut-être que certains ne l’ont pas compris mais ce sera à eux d’y répondre. Aujourd’hui, j’ai honte."

"Des employés vont perdre leur boulot et je ne peux pas penser à ma petite personne"

La suite? Guilavogui ne se prononce pas alors que l’option d’achat assortie à son prêt dépendait notamment d’un maintien des Girondins en Ligue 1. Le joueur se dit prêt à repartir avec Bordeaux même en Ligue 2. "Je n’ai jamais pensé qu’on ne réussirait pas la mission maintien, confie-t-il. Quand vous avez un sentiment de honte, il faut le corriger et trouver un bon challenge. Peut-être que ça pourrait être le bon challenge pour effacer cela de mon CV. Je ne sais pas, il y a énormément de choses à restructurer avant de penser à ma petite personne (…). Des employés vont perdre leur boulot et je ne peux pas penser à ma petite personne en demandant de stabiliser mon cas pour que je puisse partir tranquillement en vacances et penser à la prochaine saison." "C’est pas écarté", conclut-il sur la possibilité de poursuivre l’aventure à Bordeaux.

NC avec NP