Brest-OL: de grand espoir à valeur sûre, Aouar doit franchir le cap

A Lyon, personne n’a été surpris par son éclosion. A moins d’une blessure ou d’un accident de parcours, Houssem Aouar était programmé pour percer au plus haut niveau. Plus vif, plus technique, plus doué que la moyenne, il s’est démarqué dès ses premières touches de balle au sein de l’académie rhodanienne. D’un avis commun, c’était le plus doué de la promo 1998. Alors quand Bruno Genesio l’a lancé dans le grand bain en février 2017, lors d’un barrage aller de Ligue Europa chez l’AZ Alkmaar, tout le monde a trouvé ça logique. Le gamin de 18 ans s’est d’ailleurs vite distingué en marquant dès le match retour face aux Néerlandais.
Les félicitations de Guardiola
Deux ans demi après ce début prometteur, la trajectoire du surdoué est moins linéaire que prévue. Fort de son talent, Aouar s’est fait une place dans le vestiaire de l’OL. Avec 102 apparitions, toutes compétitions confondues (16 buts, 19 passes décisives), le bilan est très correct. Mais il tient surtout à l’exercice 2018-2019. Avec 47 matchs (7 buts, 11 passes décisives), le n°8 des Gones a été l’un des éléments clé de la saison passée. Ses prestations face à Manchester City en Ligue des champions lui ont valu un concert de louanges, jusqu’aux félicitations de Pep Guardiola himself.
Transparent contre le PSG
Mais son rendement na pas toujours été à la hauteur par la suite. Sur la durée en tout cas. Entre coups d’éclat et sorties sans relief, Aouar peine à se glisser dans le short d’un joueur fiable en toutes circonstances. Au début de l’été, il a beaucoup déçu avec les Bleuets lors de l’Euro Espoirs. A l’image de son penalty manqué contre l'Angleterre ou de son match raté face à l’Espagne en demi-finales (4-1). Et son entame de saison est à peine meilleure. Hormis le carton face à Angers mi-août (6-0), lors duquel il a marqué et délivré deux caviars, l’élégant milieu manque de consistance sur le pré. Lors de la défaite face au PSG, dimanche dernier (1-0), il est passé à côté au Groupama Stadium, multipliant les mauvais choix et les imprécisions techniques.
Sans son mentor Genesio
Lorsque l’OL cartonne, Aouar rayonne. Mais dès que son équipe est bousculée, il ne parvient pas à sortir du lot pour ramener les siens vers la lumière. Au contraire, il a tendance à disparaître des radars. Ce n’est pas un hasard si Sylvinho l’a laissé sur le banc lors du match nul face au Zénith Saint-Pétersbourg pour le début de la Ligue des champions (1-1). Là où Genesio le couvait comme un grand espoir du club, le nouveau coach brésilien le traite comme les autres joueurs de l’effectif. Et ne lui fera donc pas de cadeau.
Une concurrence accrue au milieu
Il faut dire que le club rhodanien a de la ressource dans l’entrejeu avec Thiago Mendes, Jeff Reine-Adelaïde, Lucas Tousart, Jean Lucas et le jeune Maxence Caqueret, qui impressionne son monde lors des entraînements. Une concurrence sérieuse qui ne permettra pas à Aouar, gêné ces derniers temps par des douleurs aux adducteurs, d’être bon seulement de temps en temps. A l’heure où les Gones (9es au classement) se déplacent à Brest, ce mercredi lors de la 7e journée de Ligue 1 (19h), le natif de Lyon doit prouver qu’il peut devenir une valeur sûre. Pour que Didier Deschamps le conserve dans ses petits papiers…