RMC Sport

Chants homophobes: pourquoi arrêter les matchs peut provoquer "un problème de sécurité publique"

placeholder video
Invité d’Apolline Matin sur RMC ce vendredi, Christophe Bouchet, ancien président de l’OM est revenu sur la proposition de l’arrêt des matchs en cas de chants homophobes avancée jeudi lors d’une réunion entre le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, et les instances du football.

Comme un triste recommencement. Les chants homophobes entendus samedi dernier lors du match PSG-Strasbourg ont provoqué une nouvelle réunion de crise entre le monde politique et le monde du football. Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, avait convoqué les instances jeudi pour étudier de nouvelles mesures pour éradiquer les chants offensants et les violences dans les stades. Le ministre a annoncé la mise ne place de billets nominatifs pour les matchs du PSG, de l’OM et de l’OL dans un premier temps et veut aussi placer des policiers ou gendarmes en civils dans les stades. Des mesures un peu réchauffées, selon Jean-Baptiste Montarnier, président de l’association "Bleus et Fiers", invité d'Apolline Matin sur RMC ce vendredi.

"Le foot et les politiques se renvoient la balle comme d'habitude"

"Aujourd’hui, il y a déjà un dispositif de sécurité extrêmement lourd dans les enceintes de football", souligne-t-il. "Est-ce que ça changera les choses? J’attends de voir. Il faut surtout des sanctions derrière parce qu’on veut judiciariser, j’attends des sanctions lourdes pour que ces chants puissent cesser." "Il y a déjà des observateurs, un système, des policiers, des caméras, tout l’arsenal existe", abonde Christophe Bouchet, ancien président de l’OM dans Apolline Matin sur RMC. "Le vrai sujet, c’est la chaine judiciaire. On est toujours dans le même problème: on va trouver ceux qui chantent mais que va-t-on en faire ensuite? Quelle sera la réponse policière et judiciaire? C’est le véritable enjeu."

L’ancien dirigeant marseillais ne sent pas un vrai changement impulsé par les échanges de jeudi. "Ce qui me gêne le plus dans les réunions d’hier et les déclarations, c’est qu’on entend bien que le monde du football et politique se renvoient la balle, comme d’habitude. On entend les dirigeants du foot dire: ‘ne vous inquiétez pas, on va faire le maximum’. Ce sont des déclarations. Les Anglais ont eu des sujets plus pénibles que les nôtres, il faut une réponse pénale adaptée."

Dans la matinée, le ministre Retailleau s’était dit favorable à l’arrêt des matchs avant de reconnaître que son application pouvait être compliquée dans Rothen s’enflamme sur RMC. Ce que Christophe Bouchet partage. "Il y a un problème réglementaire, les choses se croisent entre la loi, les règlements du football et la faisabilité. Quand vous arrêtez un match avec un stade de 40.000 ou 60.000 personnes, il faut faire sortir les supporters. Vous allez décaler un problème de sécurité dans un stade à un problème de sécurité publique."

NC