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Commission d'éthique de la Fifa: ce qui attend Al-Khelaïfi

Nasser Al-Khelaïfi

Nasser Al-Khelaïfi - AFP

La Commission d'éthique de la Fifa a ouvert une enquête préliminaire à l'encontre du président de BeIN Media, Nasser Al-Khelaïfi, également sous le coup d'une enquête de la justice suisse pour "corruption privée" dans l'attribution des droits média de plusieurs Coupes du monde. Voilà à quoi peut s'attendre le président du PSG.

Qui compose cette Commission d'éthique ?

Les deux membres à la tête de la Commission d'éthique ont changé lors du dernier Congrès de la Fifa, en mai dernier à Bahreïn. Exit donc le Suisse Cornel Borbely (chambre d'investigation) et l'Allemand Hans-Joachim Eckert (chambre de jugement), dont les mandats ont été marqués par l'instruction de multiples affaires (Blatter, Platini, Valcke…). Pour les remplacer, la Colombienne Maria Claudia Roja et le Grec Vassilios Skouris ont été désignés par le Comité exécutif de la Fifa.

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Cette Commission d'éthique se compose de deux chambres: une d'instruction et une de jugement. La première diligente l'enquête, qui ne peut pas être menée par un membre de la Confédération à laquelle appartient la personne soupçonnée. Dans le cas du Qatari Nasser Al-Khelaïfi, qui dépend de la Confédération asiatique, le Chinois Jiahong He ne pourra donc pas prendre part aux investigations. Cette chambre rendra ses conclusions à la chambre de jugement, qui devrait auditionner le président du PSG, avant de rendre son verdict.

Combien de temps cela peut durer ?

Cela dépend des cas. Le travail d'investigation peut durer plusieurs mois. Dans le cas de l'affaire entre la Fifa et Michel Platini, l'enquête pénale de la justice suisse avait été ouverte le 25 septembre 2015, avant que la commission d'éthique ne se saisisse du dossier et suspende provisoirement le Français deux semaines plus tard.

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La chambre de jugement de la Commission d'éthique de la Fifa avait prononcé la suspension de Platini et Blatter, pour huit ans, le 21 décembre 2015. Le 24 février, la Commission des recours avait réduit la sanction à six ans. Saisi par le champion d'Europe 1984, le TAS avait finalement baissé cette suspension à quatre ans, le 9 mai 2016. En moins de huit mois, avec les recours, l'affaire avait donc été statuée.

Que risque Al-Khelaïfi ?

Soyons clairs, les "rescapés" de la Commission d'éthique de la Fifa sont peu nombreux. Sepp Blatter, Michel Platini et Jérôme Valcke ne diront pas le contraire. Le 19 septembre, Gordon Derrick, président de l'Union caribéenne, a été suspendu six ans de toutes activités liées au football pour, notamment, "conflit d’intérêts et acceptation et distribution de cadeaux et autres avantages".

La Commission d'éthique peut en tout cas, comme elle l'avait fait avec Michel Platini, suspendre provisoirement Nasser Al-Khelaïfi de toutes activités liées au football. Dans ce cas, le président du PSG ne pourrait même plus se rendre au Parc des Princes, ni même au siège de son club pour y exercer une fonction officielle. Le panel des sanctions peut aller d'une mise en garde à une suspension à vie.

Précisons que la Commission d'éthique de la Fifa n'est pas une émanation du droit à proprement parler, mais défend ses principes sur la base d'une charte éthique au sein d'une entité, la Fifa.

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Alexandre Alain Journaliste RMC Sport