RMC Sport

Cris racistes à Dijon: Maracineanu "très heureuse" de la forte réaction

placeholder video
Invitée de BFMTV ce samedi matin, Roxana Maracineanu s’est félicitée de la forte réaction des joueurs et des clubs après les cris racistes lors du match de Ligue 1 entre Dijon et Amiens la veille (0-0).

Prince Gouano, le défenseur d’Amiens, a été victime de cris racistes en plein match vendredi soir à Dijon. Le match a été interrompu, un suspect a été interpellé et le club dijonnais, hôte et adversaire des Amiénois pour ce match de la 32e journée de Ligue 1, a porté plainte. Sur BFMTV, ce samedi matin, Roxana Maracineanu s’est félicitée de cette forte réaction.

"Je suis très heureuse qu’on ait pris vraiment la mesure de ce qu’il s’est passé, que le joueur en question et les deux clubs s’en soient saisis derrière, explique la ministre des Sports. Il faut s’autoriser à réagir. Il n’y a plus de raison de rester les bras croisés quand on entend ça à l’intérieur d’un stade. Parce qu’à l’extérieur des stades, c’est interdit. On peut aussi réagir de manière forte face à ce phénomène qui ne doit pas exister les stades."

"On se cachait toujours derrière le phénomène de groupe, en disant qu’on ne peut pas repérer, qu’on ne peut pas savoir qui a dit ça, ajoute l’ancienne nageuse. Quand je me suis exprimée dessus, je ne voyais pas pourquoi on ne pouvait pas. Il y a des caméras partout, on peut regarder. C’est diffusé à la télé. On peut très bien regarder dans les tribunes comment ça se passe, qui enclenche ce type de réactions, de cris, de chants."

La plainte de Dijon, "encore plus symbolique"

Comment, maintenant, éviter de tels débordements dans les stades ? "La Ligue a passé une convention avec la Licra qui va permettre d’avoir des gens, à côté des supporters, qui regardent comment ils se comportent, ce qu’ils disent, avance Roxana Maracineanu. Il n’y a pas de raison qu’on ne puisse pas repérer les faits. Aujourd’hui, quand on parle de responsabilisation des clubs, c’est aussi ça. Les inviter à avoir la réaction qu’ils ont eue, à savoir faire bloc pour dire non, pour dire stop."

La ministre des Sports est satisfaite que dans ce cas précis, ce soit le club adverse qui ait saisi la justice. "C’est Dijon qui a porté plainte. C’est encore plus symbolique que ce soit l’équipe adverse pour qu’on ne se permette pas de cautionner ce type de propos ou de signes de racisme, sous couvert du fait que c’était pour faire gagner l’équipe qu’on soutient. C’est justement intéressant que ce soit l’autre équipe qui ait réagi."

Si Roxana Maracineanu n’écarte pas la possibilité de punir les clubs, elle mise avant tout sur la prévention. "(La sanction), c’est dans le cas où on n’arrive pas à repérer la personne qui a proféré ces cris. Responsabiliser les clubs pour qu’ils mettent en place un lien particulier avec leurs supporters, pour qu’ils arrivent à faire vivre le supportérisme, ce serait une grande avancée aussi, explique la ministre des Sports. Il n’y a que ça pour avoir des supporters contents, reconnus pour ce qu’ils sont et ce qu’ils font pour encourager une équipe. C’est une partie de prévention qu’on peut mener en responsabilisant les clubs, en créant mieux le lien avec les supporters. Néanmoins, quand des dérives comme ça arrivent, si on repère la personne en question, c’est elle qui payera à la fin."

LP