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D'une altercation au stade à son licenciement, comment un ex-salarié de la mairie de Toulouse vit un enfer à cause d'un TFC-OL

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Présent au Stadium lors du match de Ligue 1 perdu par Toulouse contre l’Olympique Lyonnais (2-3) en mars 2024, un salarié de la direction des Sports de la municipalité locale a ensuite été licencié de son poste après une altercation en loge et l’intervention de salariés du club de football toulousain pour conduire à son éviction.

Quand un simple match de football fait basculer une carrière et une vie. Si la soirée du vendredi 15 mars 2024 a laissé un beau souvenir aux supporteurs de l’OL, vainqueur sur le terrain de Toulouse (2-3) lors de la 26e journée de Ligue 1, elle a tourné au cauchemar pour un fan du Téfécé présent ce soir-là en tribunes.

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Venu assister à la rencontre de l’équipe dirigée par Carles Martínez Novell depuis la loge Saint-Sernin, Kévin y vit pleinement les rebondissements de la rencontre. Et comme c’est souvent le cas, il se fend de commentaires sur la prestation des Violets après l’ouverture du score d’Alexandre Lacazette pour Lyon, après les buts de son équipe par Thijs Dallinga et Vincent Sierro ou encore après la fin de match compliquée des locaux et les pions marqués par Rayan Cherki et Jake O’Brien dans le dernier quart d’heure. Jusque-là rien d’anormal sinon des critiques (ou des compliments) çà et là sur le jeu des Toulousains.

Une discussion anodine

Mais la soirée de Kévin va dégénérer et conduira même à son licenciement. "Ce jour-là j’étais invité par mon parrain qui avait une loge au Stadium, une loge commune avec différents partenaires. Il y avait d’autres invités, j’en connaissais certains et d’autres non. Je parlais avec un homme à ma droite que je ne connaissais ni d’Eve ni d’Adam et avec qui on échangeait vraiment sur un débat sportif et un débat sur le match", raconte à RMC Sport cet ancien journaliste et salarié de la direction des Sports de la marie de Toulouse au moment des faits.

"Avec lui, on a exprimé une certaine frustration parce que Toulouse ne jouait pas très bien ce soir-là", explique-t-il.

"On a commenté les bonnes actions comme les mauvaises finalement puisque quand Toulouse a marqué on a exprimé une certaine joie. Et puis à un moment, on a dit: 'C’est quand même dommage, ils refont un mauvais match, ils auraient pu assurer leur maintien. Comme quoi la data, ça ne fait pas tout: il y a aussi un facteur psychologique important.' A la fin de ce match, un individu que je ne connais pas se lève devant moi, me pointe du doigt et me dit: 'Toi si tu n'aimes pas le club, tu n’as rien à foutre ici. Casse-toi’. Le tout en étant extrêmement agressif d’entrée de jeu et en utilisant le tutoiement."

"C’était humiliant"

Les choses auraient pu s’arrêter-là mais Kévin réplique après les invectives de cet individu qu’il rencontre pour la première fois. Ce qui n’était qu’un échange, peu courtois, entre deux supporteurs du club haut-garonnais, se transforme en véritable altercation. Et la personne qui cible celui qui travaille alors pour la municipalité dégoupille manifestement, agacé par les critiques contre le club qu’il assimile à des attaques contre la direction du club et son président Damien Comolli. Si Kévin tente de rappeler qu’il est libre de critiquer le TFC, le ton monte rapidement avec son interlocuteur.

"Il a commencé à se montrer menaçant en me disant: 'Tu n’as qu’à venir avec moi et on va aller le voir le président, je le connais'. A ce moment-là, un homme de la sécurité est descendu en disant qu’il avait l’impression que c’était tendu et j’ai répondu que non ça n’était pas du tout tendu et que l’autre monsieur était visiblement très agacé mais qu’il ne fallait pas s’inquiéter", détaille encore Kévin près de huit mois après cet incident dans les travées du Stadium. "J’ai dit que j’avais passé l’âge de tels enfantillages, que j’allais rentrer chez moi où mes deux enfants m’attendaient et qu’on allait en rester là."

Avant de préciser dans son récit à RMC Sport: "Sauf que l’individu en question a rameuté les troupes et est allé parler à d’autres personnes, dont une ou deux que j’avais identifiées, en vociférant et en me montrant du doigt. Au moment où j’ai voulu regagner l’intérieur de la loge depuis la tribune, j’ai demandé à ce monsieur de bien vouloir se calmer parce que ça n’avait aucun sens. L’un de ses amis m’a mis la main sur le torse, un deuxième de ses amis m’a mis deux ou trois petites baffes sur la joue pour me demander de me calmer. C’était à la fois intimidant, parce que les mecs étaient quand même assez solides, et puis c’était humiliant."

Selon les éléments consultés par RMC Sport et notamment le témoignage écrit d’un radiologue toulousain présent dans cette loge au moment des faits, Kévin est pris à partie par une personne étrangère mais réussit "étonnamment" à garder son calme malgré "tant d’agressivité". Ce témoin de l’incident, lui aussi invité par le parrain de Kévin en qualité de client, qualifie sa soirée de "gâchée" par le comportement de tiers et indique qu'il ne souhaite plus retourner au Stadium après avoir assisté à des "paroles violentes et diffamatoires" ainsi qu’à une "agression physique" totalement "injustifiable" à ses yeux.

L’affaire prend une tournure politique

Malgré cet épisode qu’il présente désormais comme un vrai traumatisme, et dont les conséquences ont même conduit à la mise en œuvre d’un traitement médical par un psychiatre, Kévin assure avoir eu en tête de laisser passer les choses. S’il concède ne plus avoir eu la tête au match, les choses auraient pu, selon lui, rentrer dans l’ordre sans plus de complications.

Car soucieux de rentrer chez lui pour calmer le jeu et oublier cette affaire, le salarié de la collectivité et ancienne plume du maire Jean-Luc Moudenc s’écarte alors. Mais un nouvel événement remet le feu aux poudres. La personne avec laquelle il vient d'avoir maille à partir sollicite l’intervention d’une dirigeante du club, Jennifer Darbas, alors directrice générale adjointe (partie depuis). Elle révèle au passage le nom et le statut de l'homme à Kévin.

"Je vois que ce monsieur continue, cette fois avec la directrice générale adjointe du club de l’époque que je connaissais au demeurant, en me montrant du doigt et en continuant son esclandre. Et puis je vais chercher mon verre d’eau et je dis à la DGA du club: 'Écoute Jennifer, ça suffit maintenant, je ne sais même pas qui est ce monsieur'. Et là elle me coupe la parole pour me dire que c’est un partenaire important du club", glisse ainsi Kévin auprès de RMC Sport. […] Il apprend alors que je travaille pour Jean-Luc Moudenc, ou que j’ai travaillé pour Jean-Luc Moudenc puisque la DGA du club lui dit quelque chose, et me dit: 'En plus tu as travaillé pour Jean-Luc Moudenc'. Je rétorque que ça n’a strictement rien à faire là et que même si j’étais sa plume, je me trouve au stade à titre privé et que je travaille désormais pour la direction des Sports de la mairie de Toulouse, même si je ne vois pas trop ce que ça vient faire là. Ce monsieur prend alors son téléphone et me montre distinctement le numéro du maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, et me dit: 'Je vais appeler Jean-Luc et tu vas voir ce qui va t’arriver'. Sur le moment je le prends avec beaucoup de détachement."

"Je me dis que le mec est un gars un peu fou ou colérique, vexé d’avoir perdu. Je pars pour saluer les gens avec qui j’étais en leur signifiant que cette histoire est en train de s’envenimer pour pas grand-chose et que je ne veux pas d’histoire. Et six jours après ça, le 15 mars, j’ai mon directeur des Sports au téléphone qui me demande de passer le voir afin de signer deux documents. C’était un entretien préalable à un éventuel licenciement."

"Je préviens le maire parce que je me dis quand même méfiance"

D’échange tendu au stade à altercation verbale et physique, cet incident prend donc encore une autre tournure quand la mairie de Toulouse décide de se séparer de Kévin. Pourtant intime du maire, avec lequel il a travaillé plusieurs années au sein de son cabinet, il se voit signifier la fin de son contrat. Comme RMC Sport a pu se le faire confirmer, via sa convocation à son entretien préalable à un licenciement en fin de période d’essai, Kévin est mis en cause par sa direction pour son "comportement et (ses) propos lors du match du Toulouse Football Club du vendredi 15 mars".

Après avoir quitté le stade, Kévin pensait pourtant "l’affaire close", prenant tout de même soin de prévenir le maire Jean-Luc Moudenc (contacté par RMC Sport pour obtenir sa version de cette affaire, l’édile n’a pas donné suite) qu’un incident s’était produit au Stadium, et ce, dans le but de "dégonfler l’affaire". De la même manière, Kévin avait choisi d'envoyer un SMS à Jennifer Darbas au lendemain du match pour se plaindre de cette altercation avec celui que Kévin décrit comme un ancien "soutien de campagne de Jean-Luc Moudenc, quelqu’un d’influence".

"J’ai écrit au maire en disant 'écoutez, s’il vous sollicite ne vous inquiétez pas, pour moi il n’y a pas de sujet. Fin de l’histoire, je suis tombé sur un énervé qui a surréagi, pas la peine d’en faire une affaire d’État'. Je préviens le maire parce que je me dis 'quand même, méfiance, on ne sait jamais ce dont cet individu est capable…' Au début, je n’y crois pas mais je me dis que je ne voudrais quand même pas qu’il dise au maire que ça s’est mal passé ou je ne sais pas quoi. Mais à aucun moment je n’imagine que je vais me faire licencier pour ça."

Des salariés du Téfécé sont intervenus auprès de la mairie, Comolli tenu informé

Sans trop vouloir s’impliquer de manière directe dans ce dossier, le maire de la Ville rose laisse la direction des Sports et l’administration de Toulouse gérer les conséquences de l’affaire. Reste que l’altercation au Stadium se transforme en plusieurs entretiens pour acter le licenciement de Kévin. Sur l’intervention claire et directe de salariés du Téfécé selon la version du principal intéressé et des éléments concrets auxquels RMC Sport a eu accès.

"C’est ça le plus fou et c’est pour ça que j’ai cru à un mauvais film au début. Je me suis d'abord entretenu avec le directeur de cabinet de Jean-Luc Moudenc qui m'a dit textuellement qu’il y avait eu intervention du Téfécé, qu’il y avait eu une pression de la part de cet individu et du club pour, je cite, m’empêcher de travailler avec l’ensemble des clubs professionnels. C’est-à-dire que d’un partenaire du Téfécé on est passé au Téfécé puis à l’ensemble des clubs professionnels"¸ regrette encore ce père de famille toulousain.

Damien Comolli, président du Toulouse Football Club, pensif en marge d'un match de Ligue 1, le 22 septembre 2024
Damien Comolli, président du Toulouse Football Club, pensif en marge d'un match de Ligue 1, le 22 septembre 2024 © Icon Sport

Quelle ne fut pas sa surprise également de voir que son texto adressé la directrice adjointe du club se retrouve dans son dossier administratif en marge de la procédure entamée par son employeur contre lui. Idem pour un mail écrit par cette même Jennifer Darbas au directeur des opérations du Téfécé, Karim Houari, et transmis au N+3 de Kévin à la mairie de Toulouse.

Dans ce courriel auquel RMC Sport a eu accès, l’ancienne dirigeante du TFC signale que, selon les dires de l'homme à l'origine de l'altercation, "Kévin a passé le match à critiquer le TFC, en particulier Damien Comolli" et que si elle n’a pas assisté à l’ensemble de l’altercation, elle a vu le salarié de la mairie s’emporter, usant d'un "ton menaçant" en la pointant du doigt.

Si le mail de l’ex-directrice adjointe est adressé à Karim Houari, souvent présenté comme le bras droit de Damien Comolli, le président du TFC y figure parmi les destinataires en copie, au même titre que l’actuel directeur commercial du club en charge du sponsoring et des hospitalités. C’est ensuite Karim Houari qui le transmet aux responsables de la mairie de Toulouse en marge de la procédure de licenciement contre Kévin.

"Il y a le mail de Jennifer Darbas dans lequel elle raconte tout et n’importe quoi en prétendant que j’avais apparemment bu, que j’aurais dit ceci ou cela. Et ce qui est formidable c’est qu’à la fin du mail, elle met quand même: 'je précise que je n’étais pas là au moment des faits et que je n’ai assisté qu’à une partie de l’échange et que ces propos m’ont été rapportés'. Donc en fait, c’est untel qui a dit à untel qui a dit à untel qui a rapporté", fustige encore Kévin.

Ce dernier précise avoir échangé avec l’un des collaborateurs du maire de Toulouse qui lui a confirmé par téléphone ne pas faire confiance à l’ancien directrice générale adjointe du Téfécé. "Le directeur de cabinet de Jean-Luc Moudenc me dit lui-même que le Téfécé a tenté de saloper ma réputation, que c’est dégueulasse, que dit comme ça on ne peut être que révolté et que c’est une injustice totale et que ces gens-là, l’humanité ce n’est pas leur fort."

Selon les éléments auxquels RMC Sport a eu accès, le conseiller du maire de Toulouse n’a pas pu confirmer formellement une intervention de Damien Comolli pour obtenir sa tête mais a bien confirmé à Kévin que son éviction était liée à la demande des opérateurs sportifs de ne plus travailler avec lui comme interlocuteur.

Contacté par RMC Sport, Damien Comolli n’a pas directement répondu aux sollicitations mais le club de Toulouse a renvoyé vers son premier démenti publié le 26 octobre après la publication d’un article du Parisien sur cette affaire.

"Le président Comolli est en copie de l’un des mails qui a été envoyé et qui relate les faits. Moi, on m’a dit lors d’un des deux entretiens que ce n’était pas du tout le monsieur (avec qui il a eu l'altercation) qui avait fait ce signalement, alors que les écrits montrent l’inverse, mais le Téfécé qui avait fait ce signalement. Et un jour, on m’a dit que 'Madame Darbas a sollicité Monsieur Houari qui en a parlé à Monsieur Comolli et le club a fait savoir que'. Mais clairement, Damien Comolli est en copie du mail envoyé par Jennifer Darbas à Monsieur Houari. Damien Comolli est en copie du mail."

"J’ai démonté tranquillement les points un par un"

La procédure de licenciement de Kévin suit donc son cours. Après plusieurs entretiens avec ses supérieurs hiérarchiques, dont une convocation pendant un arrêt maladie, son renvoi à la fin de sa période d’essai est confirmé. Mais pour le désormais ex-salarié de la direction des Sports de la ville de Toulouse, tout a été mené à charge contre lui. S’il reconnait ne pas trop s’être défendu pendant ses deux premiers entretiens, pensant que la situation pouvait encore s’arranger surtout après le renouvellement de sa période d’essai, Kévin s’est ensuite montré plus résistant face à sa direction.

Les accusations de Jennifer Darbas sur son état d’ébriété supposé pendant l’altercation dans la loge du Stadium - l'homme reconnait avoir bu deux coupes de champagne - ont été balayées par l'homme avec qui il s'est accroché lui-même, auprès d’un membre du cabinet du maire.

Idem pour l’accusation d’avoir été invité par une société (et donc de recevoir un cadeau d’une entreprise, ce qui est interdit pour un salarié municipal) puisque le patron de cette compagnie n’est autre que le parrain de Kévin et a confirmé dans un courrier adressé à Damien Comolli (pour se plaindre de l’incident et le plus louer de loge au Stadium à partir de la saison 2024-2025) l’avoir convié pour voir Toulouse-OL à titre privé. Enfin, contrairement à ce qui a pu être assuré et démenti par un témoin indépendant, Kévin n’a pas usurpé l’identité du directeur des Sports de la mairie.

Jean-Luc Moudenc, le maire de Toulouse, au côté du président Damien Comolli au Stadium en septembre 2024
Jean-Luc Moudenc, le maire de Toulouse, au côté du président Damien Comolli au Stadium en septembre 2024 © Icon Sport

"Si vous voulez, j’ai démonté tranquillement les points un par un. Pour autant, comme j’ai bon espoir que ça s’arrange, je n’ai pas été super offensif lors de mon premier entretien. Et effectivement, jai reçu ensuite une lettre m’indiquant que ma période d’essai était renouvelée", se remémore encore Kévin auprès de RMC Sport.

"A ce moment-là, de manière un peu candide, je me dis que ce cauchemar est derrière moi et qu’on va pouvoir passer à autre chose", explique le supporteur.

Et Kévin de souligner également: "On me dit que j’aurais fait ceci ou cela et que de toute façon, je n’ai pas prévenu ma direction (au sujet de l’incident). Là je m’écroule de nouveau et on me dit qu’on va me retirer une partie de mes fonctions, toutes celles qui relèvent des relations avec les clubs professionnels, alors que moi je ne suis pas en relation directe avec les clubs puisque j’ai des équipes qui travaillent au renouvellement des partenariats. Et on me dit qu’à la place, je vais rédiger des courriers […] Et lors de ce troisième entretien, je me fais casser la gueule et je réponds à ces attaques et à ces accusations qui sont diffamatoires en leur disant que ça ne s’est absolument pas passé comme ça. Je leur dis que je vis l’enfer depuis près d’un mois, que j’ai été sollicité en arrêt maladie, que les propos contre moi sont diffamatoires, totalement à charge et que j’ai les preuves de ce que j’avance."

Plusieurs plaintes déposées contre la mairie et une ancienne dirigeante du Téfécé

Visiblement très marqué physiquement et surtout moralement par toute cette affaire, Kévin ne compte donc pas en rester-là. S’il conteste les conditions de son licenciement auprès du tribunal administratif, il a également déposé plusieurs plaintes contre ceux qu’il estime responsables de sa situation.

SI le club de Toulouse n’est pas directement ciblé dans une procédure légale, son ancienne directrice adjointe l’est. Jennifer Darbas est, selon les éléments d’une plainte déposée par l’avocate de Kévin à laquelle RMC Sport a eu accès, poursuivie de manière commune avec l'homme à l'origine de l'altercation et la mairie de Toulouse pour des "faits de harcèlement moral, dénonciation mensongère et menaces". Suivi par un psychiatre et sous traitement médicamenteux après ce traumatisme, Kévin n’entend pas abandonner face à ce qu’il considère être une cabale contre lui. Même si cela devait lui attirer des soucis avec la justice dans le futur.

"Quand aujourd’hui on me dit que le Téfécé menace de porter plainte pour diffamation, j’ai envie de lui dire d’attaquer mon employeur", conclut enfin Kévin. "Parce que les éléments m’ont été transmis par mon employeur et par les proches collaborateurs de Jean-Luc Moudenc."

Jean-Guy Lebreton Journaliste RMC Sport