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Pourquoi la situation financière de l'OL est alarmante

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Après la publication des comptes toujours dans le rouge, l'OL doit s'entretenir avec la DNCG dans les prochains jours. Pour Vincent Chaudel, Directeur de l’Observatoire du Sport Business, la situation est "inquiétante".

Les supporters de l'OL vont devoir serrer les dents. Si l'euphorie est encore présente après la victoire dans le derby face à Saint-Étienne dimanche (1-0), le stress peut vite revenir, car un rendez-vous important attend les dirigeants lyonnais dans les prochains jours: le passage devant la DNCG, ce vendredi à Paris d'après L'Equipe. Étant donné les derniers chiffres publiés par Eagle Football Group, la situation reste préoccupante.

"Ce n'est pas une surprise. Les chiffres sont têtus, c'est forcément inquiétant. La situation était déjà inquiétante avant même que John Textor ne prenne la main du club. Il a mis beaucoup d'argent dans le rachat et plus dans le sportif. Ça a créé une spirale négative. On est rentré dans un cercle vicieux", rapporte Vincent Chaudel, directeur de l'Observatoire du Sport Business, invité de l'After Foot ce mardi sur RMC.

À l'issue de la saison 2023-2024, le groupe dirigé par John Textor a enregistré un déficit de 25,7 millions d'euros, auxquels s'ajoutent près de 500 millions d'euros de dettes. Pour leur rendez-vous devant le gendarme financier du football français, les dirigeants lyonnais - Textor et Prud'homme en pole - devront apporter un certain nombre de garanties concernant une somme supérieure à 100 millions d'euros.

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L'OL, le nouveau Bordeaux ?

Pour ce faire, Eagle Football Group devra vendre des joueurs, que ce soit à Botafogo, Molenbeek ou à l'OL, mais aussi céder ses parts dans Crystal Palace (45% du capital). Dans le communiqué de presse annonçant ses résultats financiers, Eagle Group annonçait "des apports de 75 millions d'euros d'ici fin décembre 2024 sous la forme de capitaux propres et/ou de produits de cessions de joueurs détenus par des clubs du groupe d'Eagle Football Holdings", "l'apport d'un montant maximum de 100 millions d'euros en début d'année 2025 de la part d'Eagle Football Holdings" et la "réalisation de cessions de joueurs lors du mercato de janvier 2025". Un engagement suffisant pour éviter un destin similaire à celui des Girondins de Bordeaux?

"Bordeaux, enquête sur une descente aux enfers" / Avec Nicolas Paolorsi et Vincent Romain, coauteurs du livre – 09/10
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"On ne peut pas prendre l'exemple de Bordeaux car c'est une situation où il y a plus d'actifs", rappelle Vincent Chaudel. "Le rachat ne s'est pas fait qu'avec des fonds de John Textor, il y a eu des créanciers. Quand on commence à leur devoir de l'argent, ça met de plus en plus de pression. Le fait d'avoir des actifs (le Groupama Stadium pour l'OL), ce que Bordeaux n'avait pas assez, peut sauver Lyon. 500 millions d'euros de dettes, c'est colossal. Rappelons-nous que le Barça, il y a deux ans, c'était 1,3 milliard de dettes. La différence entre ce qu'a fait le Barça et l'OL est qu'ils ont vendu une partie de leurs actifs, sans tout vendre. Si on prend le cas de l'OL, ils se sont séparés de la section féminine, de la LDLC Arena."

La DNCG "veut voir du concret"

Si la vente des joueurs à forte valeur marchande (Cherki, Fofana) peut sembler la solution la plus facile, rien ne garantit que l'enveloppe sera suffisamment conséquente. Surtout que le climat pesant au-dessus du club peut créer une tension dans le vestiaire, et donc avoir des incidences sur le sportif selon Vincent Chaudel. "Quand tout le monde sait que vous devez vendre, c'est rarement là que vous faites les plus belles ventes. Ceux que vous allez vendre sont ceux qui ont une valeur marchande, donc une valeur sportive", complète le directeur de l’Observatoire du Sport Business.

Alors que Vincent Chaudel souligne que la DNCG "veut voir du concret" lors de l'audition, l'OL n'est pas à l'abri d'éventuelles sanctions. La plus "légère" concerne l'encadrement du recrutement et de la masse salariale et peut aller jusqu'à la relégation à titre conservatoire, si l'argent n'est pas trouvé d'ici la fin de saison.

AS