Dans l'ombre de l'affaire Le Graët, la grande transformation de l'arbitrage français

Décidément, c'est l'heure des révolutions à la FFF qui vit la fin de l'ère Le Graët. Derrière ce changement de gouvernance à la tête du foot français, se joue aussi un autre dossier essentiel, qui a créé lui aussi son lot de polémiques ces dernières années: l'arbitrage.
Mercredi à 16h30 s’est terminé à Clairefontaine le rassemblement numéro 6 de l’ensemble des arbitres de l’élite (centraux et assistants). L’occasion pour le nouveau duo à la tête de l’arbitrage français (depuis la fin de l'ère Garibian) de lancer les nouvelles orientations voulues notamment par le secteur professionnel. Anthony Gautier est donc le nouveau Directeur Technique de l’Arbitrage secondé par Stéphane Lannoy qui aura en charge le secteur professionnel. Après une petite période d’incertitude, sur la définition du rôle de chacun, Gautier et Lannoy ont accepté la nouvelle organisation, se sont mis en ordre de bataille et se sont longuement exprimés devant les arbitres de l’élite.
L’une des grandes nouveautés va être la sonorisation des arbitres. Le Comité exécutif du jour a acté officiellement cette idée et va donc envoyer un courrier à l’IFAB qui régit les lois du jeu pour lui demander que la France soit la première nation à expérimenter la sonorisation des arbitres sur l’ensemble d’un match, du début à la fin. Une sonorisation intégrale qui concernerait tous les échanges : arbitre-assistant, arbitre-joueur, arbitre-entraineur, arbitre-VAR, arbitre-délégué… Il s’agit là d’une forte demande des clubs professionnels et Vincent Labrune, président de la LFP a été un artisan important de ce changement. Il voit dans cette évolution l’occasion de créer encore plus de valeur au championnat notamment pour le futur diffuseur TV qui bénéficiera à plein de cette sonorisation. Le lancement de l’appel d’offre des droits tv à l’automne prochain n’est évidemment pas étranger à cette évolution. Si l’IFAB refuse cette expérimentation, le comex de la FFF demandera au moins que les échanges arbitre-VAR lorsque l’arbitre visionne l’écran soit diffusés.
Les arbitres pourront s'expliquer
Autre grande nouveauté : la prise de parole dans la presse des arbitres. Il s’agit là d’une vraie rupture avec la politique de l’ancien DTA Pascal Garibian qui refusait que les arbitres ne viennent s’exprimer après un match. Ce principe n’a pas encore été officiellement acté par le comité exécutif de la FFF mais ça bouge en coulisses. Un comité technique de liaison va être très prochainement créer dans lequel on retrouvera des représentants de clubs de L1, L2, des membres de la Commission Fédérale de l’Arbitrage, les patrons de la DTA Gautier-Lannoy et des représentants de la LFP. L’idée étant de définir de façon concerté les contours des grandes lignes de l’arbitrage français. Il y sera question de ligne technique liée notamment aux fautes, aux cartons, à la gestion de certaines situations et donc à la communication globale (sonorisation et prise de parole publique). Une première présentation de ce projet sera faite par Eric Borghini président de la CFA (commission fédérale de l’arbitrage) lundi lors du collège des clubs de L1.
Durant les prochains mois, les arbitres vont bénéficier de session de media-training notamment pour savoir gérer les communications de crise après un match tendu avec polémique. L’objectif étant qu’ils puissent venir s’exprimer publiquement à partir de la saison prochaine. Le Comité exécutif de la FFF devra de toute façon valider l’ensemble de ces nouveautés avant de les voir mettre en application. Selon Eric Borghini il s’agit là d’une "rupture avec le passé. Terminé le clonage et les arbitres athlètes-robots. Place à l’humanité. On veut faire émerger les magnifiques personnalités qu’il y a dans l’arbitrage français."