De Tavernost : "Zidane, ça aurait été un malentendu"

Nicolas de Tavernost - AFP
Nicolas de Tavernost, l’après-titre de champion de France a-t-il été mal négocié par les Girondins en 2009 ?
On ne refait pas l’histoire, ça ne sert pas à grand-chose. C’est plutôt après le premier titre, en 1999, qu’on s’est laissé un petit peu griser. On n’avait pas beaucoup d’expérience. On a sans doute fait des erreurs d’entraîneurs. Il faut se souvenir que Laurent Blanc, c’est quand même le mérite de Jean-Louis Triaud de l’avoir découvert. On critique beaucoup Jean-Louis Triaud, mais c’est lui qui est allé le chercher à Montpellier, où il était sur le banc… chez lui. Ils ont parlé rugby, foot. Et il est venu à Bordeaux pour son premier job d’entraîneur et avec quelle réussite. Après, il a souhaité aller en équipe de France. Ça nous a quand même un peu désarçonnés. Ça n’a pas été facile à gérer.
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Avez-vous des regrets ?
Il y a peut-être des choix sportifs qui n’auraient pas dû être faits comme ça, c’est sûr. J’ai aussi ma part de responsabilité là-dedans. A-t-on laissé partir des joueurs qu’on n’aurait pas dû laisser partir ? Je n’en suis pas tellement sûr. Quand Pauleta est parti, je me souviens, on l’a vendu 100 millions de francs à Paris. Si on ne l’avait pas vendu, il aurait fini sa carrière à Bordeaux mais on n’aurait pas pu racheter de joueurs derrière. On avait fait une bourde absolument considérable pour le même montant : on avait acheté Christian. Moi, j’avais honte parce que Thierry Roland, qui habitait dans mon immeuble, me disait : "Il en est où, Christian ?". C’était une blague. Ça arrive de faire des erreurs. On les a assumées, on les a payées. On aurait certainement pu mieux faire. C’est le passé. Maintenant, il faut regarder devant nous.
Avez-vous rêvé d’avoir Zinedine Zidane en tant qu’entraîneur des Girondins ?
Oui, évidemment. Qui ne rêve pas d’avoir Zidane comme entraîneur ? Mais pour être très honnête, Zidane, ça aurait été un malentendu parce qu’on n’a pas les moyens à Bordeaux de fournir l’équipe qu’il mérite. Il aurait fait un an peut-être, avec une équipe qu’on aurait amélioré. Mais à un moment donné… Ça aurait été une grande joie. Je l’ai rencontré, avec Jean-Louis Triaud. Je crois qu’il aime bien Bordeaux, on a regardé la question. Mais je pense qu’il faut aussi être réaliste. Madrid part d’un niveau qui n’est pas celui de Bordeaux. Le championnat de France n’est pas le championnat espagnol en termes de recettes. Les recettes du Real Madrid n’ont rien à voir avec celles de Bordeaux. C’est comme si vous me disiez : "Regrettez-vous que Ronaldo ne soit pas l’attaquant de Bordeaux ?".
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Seriez-vous prêt à accueillir Christophe Dugarry ?
Comment l’accueillir ? Lui mettre une place au stade de côté ? Ça, oui. S’il veut avoir une place gratuite, il n’y a pas de problème. Christophe Dugarry a été un bon joueur des Girondins. Il est parti à Marseille à un moment donné. J’ai beaucoup de respect pour lui, il est sympathique. Il y a une seule chose, je pense que c’est dans les moments difficiles qu’on a vraiment besoin des supporters. J’ai vu des supporters dans des moments très compliqués. On expliquait la situation, ils vous engueulent mais ils vous soutiennent. Je souhaite que ça soit plutôt un exemple, plutôt que des commentaires négatifs. Une place dans le club, je ne suis pas sûr qu’il en veuille une et je ne suis pas sûr qu’on en ait besoin. Ça a été un bon joueur, mais je pense qu’il ne va pas revenir comme joueur.