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Deschamps divise le Vélodrome

La banderole des Winners

La banderole des Winners - -

Criante mercredi soir lors du match face au Bayern Munich (0-2), la fracture d’une partie des supporters de l’OM avec leur entraîneur Didier Deschamps semble s’accentuer. Malgré les tentatives d’apaisement de Vincent Labrune.

Tout en haut du Virage Sud, quelques mots qui semblent anachroniques. L’OM joue un quart de finale aller de la Ligue des champions mercredi soir face au Bayern Munich et l’un de ses groupes de supporters affiche sa colère. La phrase « Deschamps et tes joueurs, cassez-vous », en lettres rouges sur fond blanc, accueille les Marseillais et leur entraineur à leur entrée sur la pelouse du Vélodrome. Après la rencontre, devant la presse, Didier Deschamps distille des sous-entendus assez facilement interprétables. Derrière la banderole des South Winners, se cacherait presque José Anigo, le directeur sportif de l’OM, avec lequel il est en conflit. Alors que dans le reste du stade, que seulement 31 683 spectateurs avaient garni, des chants de soutien se faisaient entendre.

Une accusation de manipulation que dément Franck Peyronel, le porte-parole des SW. « Faire croire que des associations qui ont 25 ans d’existence, avec des gens qui sont présents depuis 20 ans, ont besoin du coup de téléphone de Pierre, Paul ou Jacques pour savoir ce qu’elles ont à faire, ça nous met en colère, explique-t-il. On est suffisamment intelligents. On le fait avec le cœur parce qu’on est des gens passionnés. On n’a besoin de personne. On n’est manipulés par personne. » Pour les Winners, c’est l’écœurement ressenti depuis plus d’un mois qui justifie que le mouvement de mécontentement n’ait pas été reporté pour cette rencontre de prestige.

Labrune voulait faire retirer la banderole

« On n’est pas dans la nostalgie, clame Franck Peyronel. Ce que Didier Deschamps a fait en tant que joueur à l’époque, tant mieux. Il en a suffisamment récolté les fruits en termes de notoriété. Tout le monde y a trouvé son compte. Aujourd’hui, c’est le responsable du sportif pour nous. Si on a des griefs envers Didier Deschamps, c’est bien parce qu’il nous ignore, nous méprise. Vous voudriez qu’on l’encourage ? On n’est pas des amis. On n’est pas de la même famille. On a toujours soutenu les gens qui sont avec nous. Depuis le début, il est contre nous. » Le bras de fer ne ferait donc que commencer. « On a perdu contre Quevilly, Dijon… On est la risée de la France entière » déplore le porte-parole des Winners.

Cette fracture, Vincent Labrune a tenté de la réduire. Selon nos informations, il a appelé l’un des responsables des Winners quelques minutes après le déploiement de la banderole, qui ne pouvait échapper aux caméras et donc à une diffusion dans toute l’Europe. Le président de l’OM a aussi demandé à son service d’ordre de faire le nécessaire pour retirer cette banderole, avant de faire machine arrière à cause du risque de bagarre que cela aurait généré si les stadiers étaient intervenus. Il avait déjà entamé des négociations depuis vendredi dernier avec les groupes de supporters pour leur demander de ne pas faire grève un soir de quart de finale de Ligue des champions. Les Yankees, dans le Virage Nord, ont rangé leurs banderoles hostiles juste avant le coup d’envoi. Mais tout le Vélodrome n’était visiblement pas du même avis…

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Valbuena : « On est les premiers responsables »|||

Invité de Luis Attaque ce jeudi sur RMC, Mathieu Valbuena a réagi à la colère des supporters de l’OM. « On ne les fait pas rêver, on ne propose pas un super spectacle et en plus, on ne gagne pas, a reconnu le milieu de terrain marseillais. Leur réaction est normale. On est les premiers responsables. On aimerait faire mieux. Ils ressentent un ras-le-bol, ils sont mécontents et je les comprends. On n’a pas fait notre boulot. Nous les joueurs, nous sommes les premiers responsables. L’OM ne peut pas être 9e. Ce n’est pas sa place. Malheureusement, on a ce qu’on mérite. »

LP avec F.Ge. à Marseille