Gillot vacciné contre la rumeur Zidane

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Il aura tout entendu sur sa personne, Francis Gillot. Les critiques sur le jeu, sur la gestion des compétitions, sur l’ambition au point morne. Les attaques plus personnelles, axées autour d’une certaine nonchalance dans l’attitude et dans les mots qui tracent le croquis d’un tableau déprimé tout autant que déprimant. Les « informations » sur l’avenir à Bordeaux, le sien, celui de la liste des possibles prétendants à sa succession, l’issue d’un départ devenu inéluctable malgré une dernière année de contrat. Il a tout entendu, écouté, digéré. Et à 48 heures de la réception de Marseille, sa probable dernière sur le banc des Girondins à Chaban-Delmas, l’entraîneur bordelais a fendu la carapace. Lâché ce qu’il avait sur le cœur. Comme une libération.
Un coup de gueule virulent et programmé, à l’évidence, mais qui n’en fera pas moins de bruit autour d’un club souvent bercé d’une relative quiétude médiatico-populaire. Palme du thème qui dégoupillera la plus grosse grenade, les critiques injustifiées dont il estime être l’objet. « Ça me fait rire, franchement, répond Gillot avant de basculer dans une ironie teintée d’autosatisfaction. Avec tous les défauts que j’ai et que j’ai lus dans les journaux, faire 400 matches plus 50 de Coupe d’Europe, chapeau ! Je me suis qualifié six fois pour l’Europe et quand je ne l’étais pas, il fallait que je sauve un club, ce que j’ai réussi à faire avec mon staff. Avec tous les défauts que j’ai, excusez-moi messieurs mais je me tire un coup de chapeau parce que je suis le seul à le faire. Il n’y a que des conneries d’écrites. »
« Zidane ? Ce n'est pas mon problème »
Les bruits autour d’une arrivée de Zinedine Zidane sur le banc girondin ? L’ambiance reste chaude. « Il y a deux mois, c’était Christian Gourcuff. Il y a un mois, on m’a déjà posé la question sur Zidane et là, ça repart. Ça me glisse au-dessus, je m’en fous, ce n’est pas mon problème, explique Gillot. Il a démenti d’après ce que j’ai vu mais peu importe. Je suis habitué, ça fait 10 ans que je suis là-dedans. Quand je suis parti de Lens, la rumeur Guy Roux, je l’ai entendue pendant un moment. Franchement, je suis vacciné de tout ça. Ça fait le buzz médiatique, tant mieux pour vous. Moi, ça ne m’intéresse pas tout ça. » Il montrait un peu plus curiosité il y a un mois à l’heure d’évoquer la possible arrivée de ZZ à… Monaco. « Déjà, ce ne serait pas logique pour Ranieri, estimait-il le 10 avril. (…) Et si j’étais Zidane, je n’irais pas. Je crois qu’il est bien au Real, à un moment, il aura une opportunité là-bas. »
Avec un Francis en si grande forme, restait à alimenter la machine en charbon. La question insolente provoquera le dernier retour de flamme : alors, c’est votre dernière à Chaban, Francis ? « Moi, je n’ai pas à communiquer là-dessus, ce n’est pas mon problème, a d’abord lancé Gillot. Mais si ça l’était, ça ne me ferait rien non plus. Je ne suis pas sentimental comme vous le pensez. Parce qu’avec tout ce que j’ai pris dans la gueule depuis le début d’année, avec toutes les conneries et tous les mensonges que j’ai lus, il y a longtemps que j’aurais disjoncté. Parce que j’en ai vu, des mensonges… Un de plus ou un de moins, ce n’est pas un problème. J’ai une carapace, ne vous inquiétez pas pour moi. Le métier m’a blindé. Il n’y a plus rien qui me fasse quelque chose. Peut-être à ma famille mais pas à moi. » Prononcer un tel discours sans acter son départ. A croire que Francis Gillot maîtrise lui aussi l’art des « mensonges » attribué à ses amis journalistes.
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