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L’OM et l’arbitrage, un sentiment d’injustice et une stratégie du clash qui fait débat

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La polémique et les déclarations marseillaises pointant du doigt l’arbitrage après OM-Strasbourg (1-1) ce dimanche soir s’expliquent par un sentiment d’injustice lié à de nombreuses décisions litigieuses depuis le début de saison. Mais la stratégie olympienne de dénoncer l’arbitrage voire d’aller au clash est peut-être aussi en train de montrer certaines limites.

"C’est toujours contre nous", soupire Geronimo Rulli en zone mixte. "Le vestiaire se pose des questions", confie Pierre-Emile Hojbjerg sur DAZN. "Basta! Ils veulent désavantager l'OM?", s'énerve Pablo Longoria sur la même antenne...

Des joueurs à leur président, tous les Olympiens, convaincus d'avoir été privés d'un penalty pour une faute sur Jonathan Rowe, ont tenu le même discours, offensif, envers l'arbitrage, après OM-Strasbourg (1-1) dimanche soir.

Une accumulation de décisions qui nourrit un sentiment d’injustice

Un sentiment d'injustice lié à une accumulation de décisions, que le club marseillais a bien en tête. Un deuxième carton jaune pour Derek Cornelius (OM-Nice, 16 septembre 2024) qui aurait mis trop de temps à jouer un coup franc, une expulsion express pour Leonardo Balerdi (OL-OM, 22 septembre 2024), une autre qui fait polémique pour Amine Harit (OM-PSG, 27 octobre 2024), deux cartons jaunes sévères pour Neal Maupay (OM-Angers, 4 octobre 2024), des penalties "oubliés", selon l'OM, lors des deux OM-Lille pour des fautes sur Hojbjerg (en L1) et Rowe (en Coupe de France)...

Plus récemment, Marseille avait en revanche concédé un penalty pour une main d'Amir Murillo à Rennes. "Une erreur", reconnaîtra la semaine suivante la direction de l'arbitrage.

La stratégie du clash se retourne-t-elle contre l’OM?

L'OM a quitté le Vélodrome ce dimanche soir convaincu que le club est régulièrement floué. Sentiment renforcé par les sanctions à l'encontre de Medhi Benatia (carton rouge polémique après OM-Lille mardi dernier et suspension de 6 matchs dont 3 avec sursis après son coup de gueule dans le tunnel à la mi-temps d’OL-OM). À l’époque, l’OM confiait ne plus rien vouloir laisser passer, estimant avoir été trop gentil par le passé.

Mais le risque serait aussi que cette stratégie se retourne contre le club. Longoria, Benatia, De Zerbi... L’état-major de l’OM est composé de caractères chauds et tous estiment qu’il est important de dénoncer les erreurs d’arbitrage pour se faire respecter. Le président de l’OM sait d’ailleurs que le technicien italien a mal vécu certaines décisions récentes et a donc fait la sortie médiatique de dimanche soir, aussi, pour l’entraîneur. 

En interne, où tout le monde est solidaire sur le dossier de l’arbitrage, le club essaye de trouver la solution pour se faire entendre. Fabrizio Ravanelli, adepte du dialogue et de la diplomatie, avait essayé la méthode douce après le match OM-Angers. Cela n’avait pas non plus fonctionné…

Florent Germain