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Le retour au Parc, le contrecoup de la Roma: le débrief de PSG-Lyon

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Cueilli à froid en début de match, le PSG a réussi à renverser Lyon (2-1) ce dimanche soir en clôture de la 30e journée de Ligue 1. Les Parisiens, qui retrouvaient le Parc pour la première fois depuis leur débâche à Barcelone, ont pu compter sur le soutien de leur public et une motivation extrême pour remporter ce succès mérité.

Le Parc n’était pas rancunier

C’était la principale interrogation – avant celle de voir quel visage allait présenter les joueurs du PSG ce dimanche – de ce choc. Comment le Parc des Princes allait accueillir ses protégés, humiliés il y a une semaine et demie sur la pelouse du Camp Nou par le Barça en Ligue des champions (6-1) ? La réponse s’est d’abord faite en images, avec une banderole déployée avant le match : « Dans le malheur ou dans la gloire, fidèles à nos couleurs » pouvait-on lire. Puis par un tifo déployé en tribune Auteuil à l’initiative du Collectif Ultras avec un "Paris" écrit en lettres blanches majuscules, sur fond rouge et bleu. Des ultras qui n'ont cessé de donner de la voix tout au long de la rencontre. Quand Alexandre Lacazette a ouvert le score et que le PSG était dans le dur, ce sont bien encouragements qui sont descendus des gradins. Preuve que le Parc n’était pas rancunier avec ses joueurs.

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Non, il n’y avait pas penalty pour Lyon

On joue la 38e minute de jeu. Paris, qui a égalisé quatre minutes plus tôt, vient de se créer une énorme occasion de prendre les commandes, sur une frappe enroulée pied gauche de Di Maria. Sur le corner, l’OL part en contre. Lacazette lance Depay dans le dos de la défense parisienne. L’ancien Mancunien cherche à éliminer Trapp, le dribble, mais s’écroule ensuite dans la surface. Clément Turpin ne bronche pas. A raison selon notre arbitre radio, Joël Quiniou. « Depay tombe avant parce qu’il veut éviter la sortie du gardien, estime l’ancien sifflet internationa. Mais il y a une amplification et il cherche un petit peu quand même à tromper l’arbitre et c’est vrai que cette action-là, à partir du moment où on ne siffle pas le penalty, on doit effectivement sanctionner le lyonnais d’un carton jaune sur cette action pour simulation. » Ce qu’ont réclamé les Parisiens. Sans avoir gain de cause

Verratti en mode diesel

Si en l’absence de Thiago Motta, c’était d’ordinaire Adrien Rabiot qui se retrouverait en poste de sentinelle devant la défense, Unai Emery avait choisi d’innover ce dimanche, en redonnant plus de liberté de mouvement à l’international français (1 sélection) et en confiant les clés du jeu à Javier Pastore. Bien lui en a pris : l’Argentin a distillé deux passes décisives et Rabiot a égalisé. En revanche, on a vu un Marco Verratti d'abord beaucoup moins rayonnant que d’habitude, surtout au moment de défendre. Vu son gabarit, rien d’étonnant à ce qu’il soit moins autoritaire dans les duels que Rabiot. Mais au fur et à mesure du match, il a élevé son niveau pour finir par régner en maître dans l'entrejeu, avec quelques numéros techniques étourdissants. A l'image de son superbe mouvement d’équilibriste au milieu de quatre Lyonnais à la 68e.

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Cette fois, Paris a supporté la pression

Un but d’entrée et très rapidement encaissé – le plus rapidement pour Paris depuis un csc de Maxwell le 11 août contre Lorient en… 2012 – un deuxième tout proche, des Lyonnais portés par leur élan romain… Paris aurait pu ne jamais se relever de cette entame de match compliquée. Mais, et preuve que le Barça, à défaut de pouvoir être totalement digéré, aura servi de grosse leçon, les joueurs d’Unai Emery n’ont pas baissé la tête. Ils ont su laisser passer l’orage pour prendre progressivement le contrôle du match, ne plus le lâcher et gagner. Une première cette saison après avoir été mené au score. Dans un Parc qui les aura soutenu de bout en bout, on a vu des Parisiens concentrés, appliqués, déterminés. Rageurs même, à l’image d’un Pastore expressif sur l’égalisation de Rabiot. Paris avait la pression et ne devait pas perdre pour rester au contact de Monaco. Histoire de ne pas renoncer à défendre son titre jusqu’au bout. Mission accomplie.

Lyon a payé cher sa qualification

Vingt grosses minutes, un pressing intense, un but d’entrée (Lacazette, 6e), un deuxième qui aurait pu être signé Diakhaby sans une intervention in extremis sur sa ligne de Maxwell (9e) et puis quasiment plus rien. Hormis ce face-à-face mal finalement mal négocié par Memphis (38e), l’OL n’a plus proposé grand-chose ni fait suer à grosses gouttes la défense parisienne. Les jambes étaient forcément lourdes trois jours après s’être qualifié pour les quarts de finale de la Ligue Europa à Rome (2-1). Mais Lyon a aussi payé le mauvais match de ses deux fers de lance offensifs. S’il a marqué, Alexandre Lacazette, sorti sur blessure (52e), n’a jamais pesé sur les débats et sa prestation ne tourmentera pas Didier Deschamps, à l’heure où son absence pour le dernier rassemblement des Bleus fait débat. Encensé par son entraîneur, qui louait ses deux bonnes entrées en jeu contre l’AS Rome, Nabil Fekir – qui s’est créé l’unique grosse occasion lyonnaise de la seconde période - n’a pas été à la hauteur de l’événement ni de la confiance témoignée par Bruno Genesio. Même constat pour Mathieu Valbuena. Trois jours après la Roma, Lyon n’avait pas les armes pour faire tomber Paris.