Les énormes pertes de DAZN avec son contrat de Ligue 1 révélées

Les chiffres illustrent à la fois l’ampleur du gouffre et les raisons du conflit profond sur les droits TV. DAZN, principal diffuseur de la Ligue 1 pour la période 2024-2029, accuse d’énormes pertes d’argent à cause de ce contrat signé l’été dernier avec la LFP pour retransmettre huit matchs sur neuf par journées de championnat. Le groupe britannique va verser en moyenne 375 millions d’euros par an à la Ligue avec une première année à 325 millions d’euros (les autres échéances augmenteront). Et il s’est très vite rendu compte que ce plan n’était pas viable.
Des pertes "entre 200 et 250 millions d’euros cette saison"
En février, DAZN a assigné la LFP devant le tribunal de commerce en lui réclamant 573 millions d’euros d’indemnisation: 309 millions d'euros pour "tromperie sur la marchandise" et 264 millions d'euros pour "manquement observé". Cette action suivait le référé intenté par la Ligue contre DAZN pour le non-paiement de l’intégralité de son échéance de janvier, finalement retiré après l’acquittement de cette dette. Depuis, un médiateur a été mandaté par le tribunal de commerce pour tenter de régler le conflit entre les deux entités.
Il s’est exprimé la semaine dernière devant les présidents de club en leur présentant une situation alarmante chez DAZN qui enregistre des pertes "entre 200 et 250 millions d’euros cette saison", relate L'Equipe. Aux 325 millions versés pour cette première année de contrat s’ajoutent 35 millions d’euros de frais supplémentaires (salaires, frais de déplacement, marketing, publicité…) qui font gonfler la note à 360 millions d’euros.
Avec 500.000 abonnés (seul chiffre publiquement communiqué par l’avocat de DAZN lors du référé), DAZN ne perçoit que 120 millions d’euros, selon les calculs de L’Equipe, ce qui provoque des pertes de 240 millions d’euros. Selon les informations de RMC Sport révélées la semaine dernière, DAZN, lassé de la très faible avancée de la médiation avec la LFP, envisage de rompre son contrat avec la LFP dès la fin de la saison. Le groupe menace encore de ne pas payer la prochaine échéance du mois d’avril.