Lille - Saint-Etienne, le débrief : la solitude d’Hamouma, le bijou de De Préville, l’émotion de Seydoux

Michel Seydoux et Gérard Lopez - AFP
De Préville, un retour fracassant
De retour de blessure, il n’a pas été envoyé au feu d’entrée par Patrick Collot. Mais quand ce dernier s’est décidé à le relancer sur la pelouse du stade Pierre-Mauroy, il ne lui aura fallu que 61 secondes, chrono, pour réveiller le public lillois et illuminer la soirée de son équipe. Un dribble pour enrhumer Loïc Perrin, suivi d’une frappe du gauche flottante imparable pour Jessy Moulin (72e) : le vrai moment fort de ce Lille-Saint-Etienne, c’est à Nicolas De Préville qu’on le doit. Grâce à l’ancien Rémois, le LOSC a conservé son invincibilité à domicile face aux Verts (16 matchs consécutives). Et offert une digne sortie à son président, à défaut de plus (frappe de peu hors-cadre, 88e). Et d’un meilleur classement (12e).
A lire aussi: le film du match
Derrière Hamouma, le désert
Il a eu le mérite de cadrer une de ses deux frappes. Pas la peine de tourner autour du pot : Romain Hamouma est vraiment bien le principal détonateur du jeu stéphanois. Car à côté de lui, ça a été le néant ou presque, avec un Nolan Roux rarement en évidence et rarement au bon endroit au bon moment. Lui, comme Kevin Monnet-Paquet, n’ont pas adressé le moindre tir en direction du but lillois. On comprend mieux pourquoi l’ASSE vise à tout prix un attaquant (Delort, Augustin). Car pour le 8e de Ligue 1, il y a bel et bien urgence aux côtés d’Hamouma.
Les Verts se sont (beaucoup) trop reposés sur Moulin
Tant qu’il a tenu la baraque à flot, le plan de Saint-Etienne était sans accroc. Ultra-réaliste, avec un but contre le cours du jeu en début de rencontre (17e), le club forézien a alors produit ce qu’il fait le mieux, défendre. Et longtemps, les Verts ont justifié leur statut de 3e meilleure défense du championnat. L’ennui, c’est qu’on attendait un peu mieux d’une équipe capable de produire du spectacle et d’emballer une rencontre, comme son 32e de finale de Coupe de France face à l’IC Croix (4-1), l’avait démontré. L’ennui, c’est qu’en ne profitant pas de la maladresse lilloise pour enfoncer le clou, en se reposant un peu trop sur les exploits de son gardien et en proposant si peu offensivement (trois tirs cadrés), Saint-Etienne a fini par se lézarder, a abandonné deux points qu’il a longtemps cru au fond de sa poche et reste scotché à sa 8e place. Logique, tant cela lui a pendu au nez.
Seydoux, une der pleine d’émotions
Il y a eu le public, qui a scandé des chants à son nom et arboré des masques à son effigie. Puis les coulisses, où staff et salariés du club lui ont fait une haie d’honneur lors de son entrée sur le terrain, avant que son successeur, Gérard Lopez, ne partage un coup d’envoi fictif avec lui dans le rond central du stade Pierre-Mauroy. Et enfin, il y a eu le match, qu’il a vécu comme un vrai supporter, plus que comme un ex-président. Longtemps frustré par le scénario du match, il a suffi de le voir exulté et tomber dans les bras de son successeur, Gérard Lopez, pour bien comprendre que Michel Seydoux a vécu pleinement sa der comme patron du LOSC. Et ses sourires gênés avant le match ou même après, au moment de lui rendre hommage ou de voir ses 15 ans de présidence défiler sur les écrans géants du stade, n’ont trompé personne : à l’intérieur, cela devrait drôlement le secouer.
A lire aussi - Lopez : "J'ai parlé du LOSC avec Bielsa"