
OM: 12 condamnations et 2 relaxes dans le procès des incidents de la Commanderie
Douze condamnations et deux relaxes. Le tribunal correctionnel de Marseille a rendu son jugement concernant les quatorze prévenus qui comparaissent ce mercredi pour les violents incidents survenus le 30 janvier à la Commanderie, le centre d'entraînement de l'Olympique de Marseille.
Onze d'entre eux ont été condamnés à six mois de prison avec sursis. Un autre a écopé de trois mois d'emprisonnement ferme, avec un possible aménagement de peine. Cet individu était déjà sous le coup d'un sursis pour un autre condamnation. Les deux derniers supporters ont donc été relaxés. Quant au préjudice moral et aux dégâts matériels en faveur de l'OM, ils seront examinés en juin.
"Ce n'est pas un jugement pertinent"
"Je suis surpris, perplexe et assez dépité, a réagi Me Nicolas Besset, avocat de deux supporters, au micro de RMC Sport. On a un tribunal qui a estimé que, sur une foule de 300 personnes, il y avait une foule unique. Qu'il ne pouvait pas y avoir plusieurs clans ou aspirations différentes".
"Donc chacun a été condamné à peu près à la peine peine, sans aucun discernement, sans chercher à comprendre entre ceux qui ont commis des actions, ceux qui n'ont rien fait, ceux qui n'ont rien fait, ceux qui sont partis, ceux qui n'ont pas cautionné, ceux qui ont juste été passifs à regarder une scène, a ajouté l'avocat. C'est une décision que je n'accepte pas, même si effectivement la condamnation est mesurée. Ce n'est pas un jugement qui est pertinent".
87.000 euros de dégâts au moins, selon l'OM
Plus tôt dans la journée, le procureur avait requis 13 peines de prison avec sursis et une de quatre mois de prison ferme, sans mandat de dépôt pour celui qui avait déjà été condamné pour vol. Huit des prévenus avaient déjà fait de la détention préventive. Quatre comparaissaient encore détenus, dans ce dossier dans lequel ils encouraient cinq ans de prison et 75.000 euros d'amende.
Par la voix de Me Olivier Grimaldi, l'OM avait quant à lui réclamé 140.000 euros de préjudice moral pour l'ensemble du groupe. Le club avait chiffré le coût des dégradations à un peu plus de 87.000 euros. Il a de surcroît été précisé qu'Alvaro Gonzalez, visé par un projectile lors de l'intrusion dans le centre d'entraînement, n'avait pas souhaité porter plainte pour ne pas en rajouter.
Les arguments de la défense pendant l'audience
Les avocats des prévenus ont estimé que le club exagérait les préjudices subis. Ils ont surtout estimé qu'il n'avait pas d'images, preuves ou témoignages n'attestant la présence ou l'implication de ces individus dans les faits majeurs liés aux incidents.
"S’il y avait eu une véritable volonté de casser, les supporters auraient amené des barres de fer, des poings américains, et autres", a plaidé Me Nicolas Besset. "Ce n’est pas une manifestation de dégénérés... mais une manifestation qui a dégénéré", a déclaré Me Christophe Pinel. "Quand je regarde les prévenus, j’espère qu’ils ne m’en voudront pas, je vois plutôt l’image d’une classe d’imbéciles, pas une classe de voyous", a renchéri Me Ludovic Para.
Il a aussi été question du "traumatisme" et des "conséquences irréversibles" des supporters placés en détention provisoire. Me Fabien Pérez, avocat du seul prévenu pour lequel la prison ferme était requise, avait souligné de son côté que les "casseurs" avaient en réalité "échappé" aux forces de l'ordre et qu'ils n'étaient donc pas face à ce tribunal.