
OM : avec Bielsa, ça finit (souvent) mal

Marcelo Bielsa - AFP
Quand on aime, on ne compte pas. Mais les histoires d’amour finissent mal, en général. Elu des cœurs partout où il passe, parfois quasi sanctifié, à l’image de ces quelques supporters phocéens qui l’ont rebaptisé « San Marcelo de Marseille », Marcelo Bielsa personnifie mieux que personne les deux maximes populaires. L’entraîneur a souvent vu ses relations footballistiques, pourtant toujours passionnelles, terminer en eau de boudin. Par manque de résultats et/ou, surtout, clash avec ses dirigeants. Même s’il laisse toujours un souvenir impérissable.
Le yo-yo émotionnel débute au Mexique, sa deuxième expérience d’entraîneur après les Newell’s Old Boys en Argentine. Au CF Atlas, malgré une seconde saison en progression sur le plan des résultats, Bielsa estime que son effectif n’a pas la qualité nécessaire et présente sa démission à plusieurs reprises au cours de la saison. Il quittera le club à la fin de l’exercice. Après un an d’inactivité, direction le Club América, toujours au Mexique. Une saison décevante avec une onzième place finale et un Marcelo encore sur le départ. En 1997, Bielsa enfile de nouveau sa tenue d’entraîneur sur le banc de Vélez Sarsfield, en Argentine. Succès sportif avec la victoire dans le tournoi de clôture. Mais le technicien préfère ne pas prolonger son contrat pour filer à l’Espanyol Barcelone.
L’échec du Mondial 2002
Ce premier passage en Europe sera express : six matches, dont une seule victoire et trois défaites, et puis s’en va. L’heure de prendre les rênes de la sélection argentine a sonné. Quatre ans plus tard, l’Albiceleste s’avance au Mondial 2002 dans la peau du favori avec son effectif de rêve : Batistuta, Crespo, Zanetti, Ortega, Veron, Simeone, Aimar, Ayala, Sorin, Pochettino... Ce sera le plus grand échec de sa carrière de coach. Une élimination au premier tour (victoire contre le Nigeria, défaite face à l’Angleterre, nul contre la Suède) qui va faire s’abattre les critiques sur Bielsa. Très touché, ce dernier reste tout de même en poste, toujours soutenu par sa Fédération. Il la récompensera avec une finale de Copa America et l’or olympique en 2004. Avant de claquer la porte en septembre de la même année. Officiellement pour « raisons personnelles ».
La vérité est ailleurs : en conflit avec Valence et l’Inter Milan sur la mise à disposition des internationaux, Marcelo ne reçoit pas l’appui qu’il attend de la part des dirigeants de sa Fédération. Trois ans plus tard, Bielsa prend en mains les destinées de la sélection chilienne. Un pays où il va devenir une légende vivante. Adulé par le public, l’Argentin séduit par son jeu et ses idées. Les coulisses vont encore avoir raison de son aventure. Après un faux-départ en 2010 sur fond d’élection à la présidence de la Fédération chilienne, il finit par démissionner en février 2011. Prochaine étape ? L’Athletic Bilbao. Le Pays basque l’adore. Première saison réussie malgré une fin difficile. La seconde, décevante, se terminera à la douzième place de la Liga. Il ne prolonge pas son contrat. Onze mois plus tard, Bielsa rejoint l’OM. L’histoire d’amour finira-t-elle mal ?