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OM: c'est aussi un problème de joueurs

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Eliminé de toutes les coupes et actuellement 6e de Ligue 1, l’OM est dans le dur. Alors que les choix de Rudi Garcia sont pointés du doigt, tout comme l’absence d’un collectif digne de ce nom, le problème est également individuel. A mi-saison, quasiment aucun joueur marseillais n’a encore montré un niveau satisfaisant. Premier bilan.

Des recrues en grande difficulté

Elles étaient censées combler les quelques trous, renforcer un peu plus une équipe qui semblait consistante au printemps dernier, après une finale perdue de Ligue Europa. Mais force est de constater qu’à mi-saison, les trois recrues estivales de l’OM n’ont rien apporté. Plombé par une entrée en matière loupée contre Francfort, l’ailier serbe Nemanja Radonjic n’a presque jamais eu sa chance ensuite, et n’a pas su la saisir quand elle se présentait, rendant des copies dignes d’un mauvais Njie.

Arrivé avec une condition physique douteuse, le Croate Duje Caleta-Car a lui principalement joué en Ligue Europa, où l’OM a enchaîné les fessées. Alors qu’une place de titulaire lui était promise aux côtés de Rami en début de saison, l’ex-joueur de Salzbourg n’a même pas été capable de profiter de l’absence de Rolando pour marquer des points. Et alors que Rudi Garcia l’a ressorti du placard dimanche contre Andrézieux, l’international s’est fait bousculer toute la partie par des attaquants de National 2.

Quant à Kevin Strootman, le renfort majeur de l’été, il n’a plus été titularisé depuis le 13 décembre. Le Néerlandais, qui devait former une paire de rêve avec Luiz Gustavo, a souvent joué à contretemps, pesant en outre dans les finances olympiennes avec le plus gros salaire du club. Très loin de ce qu’on attend d’un joueur acheté 25 millions d’euros.

Des cadres qui ne tiennent plus l’équipe

L’an passé, l’OM avait réussi une belle fin de saison en s’appuyant notamment sur un joueur majeur par ligne. Mais depuis quelques mois, Marseille est aussi plombé par une faillite de ses cadres.

Etincelant au printemps, lors de l’épopée européenne de l’OM, Dimitri Payet avait plutôt bien digéré son absence au Mondial, et redémarré la saison sur de bonnes bases. Mais le Réunionnais s’est peu à peu éteint à l’automne, sans explication particulière. Et alors que le capitaine marseillais était salué pour son investissement et son leadership début 2018, il a paru dernièrement moins serein, tantôt agacé par ses camarades, comme l’avait illustré une prise de bec avec Rami, tantôt par lui-même. Marseille aura besoin de lui pour retrouver le droit chemin.

Rami, justement, semble de son côté ne jamais être rentré de Russie. Patron de la défense en 2017-2018, l’ancien Sévillan a multiplié les mauvaises performances lors de la phase aller, ce qui explique en partie que l’OM soit 14e défense de Ligue 1. Le point positif, c’est que l’homme à la moustache a conscience de ne pas être à son top. Mais le point négatif, c’est qu’il n’a pas encore trouvé le moyen de résoudre ce problème.

Il faut dire que Rami n’est pas soutenu par une défense impériale – on pense à Amavi -, ni par un portier en pleine confiance. Régulièrement gêné par des pépins physiques, Mandanda a peut-être coûté plus de points qu’il n’en a rapporté à l’OM sur les trois derniers mois. Dimanche encore, malgré une superbe parade en début de match contre Andrézieux, le gardien n’a pas été très lucide sur les deux buts concédés… Alors qu’il va sur ses 34 ans, Marseille devra prochainement envisager la question de sa succession.

Ce problème de cadres concerne aussi Luiz Gustavo, la recrue providentielle de l’été 2017. Si sa chanson a nettement moins souvent retenti dans le virage sud du Vélodrome cette saison, ce n’est pas un hasard: le Brésilien a éprouvé de grandes difficultés lorsqu’il a été aligné en défense, et n’a pas autant rayonné qu’auparavant dans l’entrejeu. Seul Florian Thauvin, finalement, a à peu près tenu son rang, et soigné ses stats (11 buts en L1). Il fallait au moins cela pour compenser l’éternelle absence de buteur…

Des jeunes portés disparus

Le troisième problème rencontré par l’OM ne date pas de cette saison. Pointé depuis des années pour son incapacité à sortir – régulièrement, du moins – des joueurs de son centre de formation, Marseille ne peut toujours pas compter sur ses jeunes pousses pour se sortir du pétrin. Lancé par Garcia à l’automne 2016, Maxime Lopez a retrouvé quelques couleurs après un dernier exercice délicat, et régulièrement apporté en milieu de terrain lorsqu’il en a eu l’occasion. Sauf qu’il n’apparaît visiblement plus comme un premier choix aux yeux de son coach, qui l’a souvent utilisé comme une sorte de joker ces derniers mois.

Boubacar Kamara a eu davantage de temps de jeu en début d’automne, Rolando étant absent et Caleta-Car décevant, mais le défenseur n’a pas répondu à toutes les attentes placées en lui. A 19 ans, le minot, au talent certain, a montré qu’il lui faudra encore progresser, physiquement comme tactiquement, pour répondre présent au plus haut niveau.

Aperçu l’an passé, Yusuf Sari a pour sa part été prêté à Clermont, et Christopher Rocchia ne semble pas entrer dans les plans de Garcia. Derrière, aucun jeune ne paraît, à court terme, prêt à pousser la porte de l’équipe première. L’OM Next Generation de Jacques-Henri Eyraud n’est encore qu’un doux rêve.

Clément Chaillou