OM: comment Amavi a vécu les sifflets du Vélodrome

Souffre-douleur des supporters marseillais pour ses performances trop médiocres et irrégulières, Jordan Amavi se réjouit sans doute de ne pas jouer le prochain match au Vélodrome. Le latéral avait été sifflé par une partie du public de l'OM lors du nul contre Rennes le week-end dernier. Et incarne aussi l’incapacité de Marseille à recruter à ce poste pour proposer une alternative à Amavi, le soulager ou le mettre en concurrence.
Le coup de gueule de Villas-Boas
André Villas Boas était en tout cas monté au créneau après le dernier match pour s’insurger contre les sifflets du Vélodrome. "Je n’ai pas apprécié les sifflets pour Amavi, avait expliqué l’entraîneur de l’OM. Je ne comprends pas. Quand tu tues un de tes propres joueurs, tu tues l’équipe. Après, ça va se passer pour un autre joueur. Et après, encore un autre. Pour moi, ça, c’est intolérable. Je ne suis pas responsable du comportement des fans. Le fan représente tout ce qu’est l’OM. Je ne suis pas de l’OM, je suis du FC Porto. Mais je ne siffle pas un joueur de mon équipe. Je peux siffler le collectif mais pas individuellement faire d’un joueur, une cible."
Cette semaine, l’entraîneur marseillais a beaucoup parlé avec Amavi, un joueur apprécié du vestiaire olympien. "On en a parlé le lendemain du match, a déclaré son coach. On a évoqué ce qu’il s’est passé et son état d’esprit. C’est quelque chose qu’il doit surmonter. Il était très bien à l’entraînement aujourd’hui (mercredi), il est là pour nous. Il sera convoqué pour le match et on verra s’il joue ou non. C’est notre principal (latéral) gauche pour cette saison et il a tout mon appui."
Attitude irréprochable et soutien de ses coéquipiers
Lundi, les deux hommes ont effectivement eu un tête à tête. Ce jour-là, Amavi, sorti à la mi-temps, aurait pu se contenter de faire de la récupération mais il a souhaité s’entraîner. Connu pour être appliqué et travailleur, le joueur reste en effet irréprochable dans son attitude à l’entrainement. Et, Marseille le sait, il a paradoxalement été capable, parfois, de grosses performances depuis qu’il est arrivé (notamment face au PSG). Mais trop rarement.
Il y a deux jours, Amavi n’avait pas le moral. Lui, qui a souvent le sourire, accusait le coup. Ses coéquipiers ont d’ailleurs tous eu un petit mot pour lui dès dimanche soir et le lendemain du match, pour soutenir le latéral gauche de l’OM. "On a tous été attristés par la situation de Jordan (Amavi). Il ne mérite pas ça. Il se donne toujours à 100%. Aucun joueur ne mérite ça. On est à fond derrière lui", assure Valentin Rongier.
Incertain à Amiens
Mercredi, lors de la séance ouverte en (petite) partie à la presse, Amavi s’est entraîné tout à fait normalement. Le sourire et la bonne humeur semblaient être revenus sur son visage. L’incertitude demeure quant à sa présence dans le onze de départ vendredi à Amiens. Mais la tendance serait à une titularisation de Sakaï à gauche et Sarr à droite (comme en deuxième période contre Rennes).
Villas-Boas pourrait décider de laisser Amavi sur le banc, pour qu’il souffle et se remette de ses émotions. Pour revenir plus fort après la trêve internationale. De gros matchs attendent l’OM fin octobre début novembre (un déplacement à Paris et des chocs au Vélodrome) et Villas-Boas a rassuré Amavi: il compte sur lui et aura besoin de son seul latéral gauche de métier.