OM: comment Rongier s'est imposé

Il s'agit peut-être de l'une des meilleures recrues de l'OM de ces dernières années. Un rapport qualité-prix pour l'heure imbattable sur l'ère McCourt. Recruté début septembre auprès du FC Nantes pour 17 millions d'euros (bonus compris), Valentin Rongier, 25 ans, est devenu une pièce maîtresse de l'équipe marseillaise qui pointe à la deuxième place du classement en Ligue 1.
Son arrivée a pourtant bien failli n'être qu'un petit fiasco dans un premier temps. Après de longues et âpres négociations, l'OM ne parvient pas à boucler le transfert avant la fermeture du mercato. Tout se décante finalement le lendemain, grâce à la réglementation française autorisant le recrutement d'un joker.
Une intégration prudente
Arrivé en manque de temps de jeu, car en instance de transfert, Valentin Rongier a dû patienter quelques matchs. André Villas-Boas a voulu prendre son temps pour l'intégrer à un collectif qui était, à l'époque, très fragile. "Il est arrivé tard", avait souligné le coach portugais après la huitième journée, alors que sa recrue n'avait toujours pas connu de titularisation. Il avait même dû se contenter de seulement 34 petites minutes.
"Le coach voulait montrer aussi qu’il faut gagner sa place et ne pas envoyer un mauvais message aux titulaires en place. C’est important de préserver le collectif", confiait un membre du staff marseillais. Le match du 29 septembre contre Rennes (1-1) signe finalement son entrée dans le onze de départ. Il n'en est plus ressorti en championnat.
Positionné milieu relayeur droit dans le 4-3-3, le Mâconnais contribue progressivement à la stabilisation du milieu de terrain. Toujours aussi habile pour la circulation et la conservation du ballon, il rend aussi beaucoup de services avec son volume de jeu et sa capacité à presser dans le bon tempo. Mi-novembre, Opta rapportait qu'il récupérait 6,1 ballons par match. Seul Bouna Sarr faisait mieux dans cet exercice (7,1).
Son profil polyvalent, correspondant en tout points à ce qu'il faisait déjà à Nantes, a été particulièrement précieux lors de la victoire contre l'Olympique Lyonnais. "Il a été incroyable, s'était félicité André Villas-Boas. Je suis content pour lui. Il a fait des efforts pour jouer, parce qu'il a attendu pour gagner sa place. Maintenant, il a montré tout sa valeur".
Une relation "exceptionnelle" avec Sanson
Son apport ne se limite pas à ses seules performances individuelles. Sa présence a produit une synergie dans l'entrejeu. Elle permet ainsi à Morgan Sanson, associé à lui, d'être plus à l'aise et plus haut sur le terrain. La bonne forme de l'ancien Montpelliérain, récompensée ces dernières semaines par trois buts sur les six derniers matchs, coïncide non seulement avec le retour de Dimitri Payet, dépositaire du jeu, mais aussi à la progression de son entente avec Valentin Rongier.
André Villas-Boas l'a parfaitement constaté et s'en est réjoui à l'approche du déplacement à Metz pour la 18e journée: "Ils se sont trouvés petit à petit. (...) Ils apprennent à se connaître et cette relation est devenue exceptionnelle sur le terrain. Pour le pressing et pour le jeu offensif. Maintenant, l'un complète l'autre sur les compensations. Rongier compense la liberté de Sanson, qui peut profiter en sachant qu'il aura une couverture. Rongier donne cette liberté. Ils se trouvent très bien. C'est venu avec le temps d'entraînement et de jeu".
En une demi-saison à peine, Valentin Rongier est sans surprise devenu l'un des joueurs préférés du public. Il s'en est effectivement rendu compte, comme il l'a confié dans une interview accordée à La Provence: "Je ne sais pas si on peut parler de chouchou. Mais je prends conscience que les supporters m'apprécient et, ça, j'ai envie de leur rendre à chaque fois que je mets les pieds sur le terrain. Je les remercie pour ça, d'ailleurs. Parce que le sens et ça me met dans de très bonnes conditions pour démarrer les matchs".