"Je n’aimerais pas avoir sa vie": pour Di Meco, l'arbitrage n'est pas la seule raison du craquage de Longoria

Une séquence surréaliste qui continue de faire couler beaucoup d'encre. Samedi soir, à l’issue de la défaite marseillaise à Auxerre (3-0, 23e journée de Ligue 1), Pablo Longoria a complètement dégoupillé contre l'arbitrage. Le président de l'OM a notamment utilisé les termes "corruption" et "championnat de merde" pour exprimer son ras-le-bol face aux décisions arbitrales. Mais pour Eric Di Meco, d’autres facteurs ont provoqué un tel dérapage.
"J’aimerais qu’on élargisse le débat. Oui, on parle de Pablo Longoria qui a pété carrément un câble et il l’a reconnu. Mais moi je pense qu’en ce moment, la pression est trop forte pour les présidents de Ligue 1", a estimé notre consultant dans le Super Moscato Show, ce mardi sur RMC. "Tous les matins, ils se lèvent presque tous en se demandant s’ils ne vont pas mettre la clef sous la porte. Sans compter la pression sportive. Quand tu as mis tes sous ou quand tu gères les sous d’un actionnaire et que tu es proche de la relégation, tu ne dors pas. Nous, on peut faire des raisonnements, on dort bien la nuit. Mais je n’aimerais pas avoir la vie qu’a le président Longoria. Il est jeune, ne l’oublions pas. Il n’était pas programmé pour ça. Il a une pression énorme. Ça, ça fait partie du paquetage. C’est plus une explication qu’une excuse."
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Des images de la réunion entre présidents "pas très glorieuse" pour Longoria
Pour Di Meco, vainqueur de la C1 en 1993 sous le maillot de l’OM, le contexte tendu autour des droits TV de la Ligue 1 n’a pas aidé Longoria à garder son calme. Notre consultant pointe notamment les conséquences de la fuite des images de la fameuse réunion entre président du 14 juillet dernier, où le dirigeant marseillais apparaît en retrait.
"Il y a également tout ce qu’il se passe dans le monde du football aujourd’hui. Moi, je ne suis pas étonné de voir ce qu’il s’est passé. Il a complètement pété les plombs. Mais l'épisode qu’il y a eu la semaine dernière avec les écoutes qui sortent sur ces fameuses réunions… Elles ne sont pas très glorieuses pour le président Longoria, qui est soumis au président Nasser Al-Khelaïfi avec le président Caillot ou d’autres", a poursuivi Di Meco. "A un moment donné, la cocotte-minute saute. Ses mots ont dépassé sa pensée. Il va être lourdement sanctionné. Mais les présidents pètent tous les plombs à un moment donné dans la saison. Tous."
"C’est quelqu’un qui est posé, qui réfléchit autour du football, qui est un vrai passionné. Pour qu’il pète un plomb comme ça, ce n’est pas que les erreurs d’arbitrage", a conclu notre consultant dans le Super Moscato Show. "Il faut peut-être aller chercher les raisons ailleurs et je pense que ce qu’il s’est passé la semaine dernière avec les écoutes l’a touché."
Longoria est convoqué par la commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP) ce mercredi 26 février. Exceptionnellement, la commission livrera sa possible sanction contre le président marseillais le soir-même. Selon des avocats spécialistes de ces dossiers, la notion de "comportement grossier/injurieux" pourrait être retenue. Si tel est le cas, Longoria s'exposerait à une sanction de 12 matchs de suspension. Mais il s'agit d'un barème et la sanction peut varier selon les circonstances des faits. La sanction minimale est de trois matchs de suspension.