RMC Sport

OM : l’heure du cessez le feu pour Bielsa et Labrune ?

-

- - -

Alors que les déclarations fracassantes de Marcelo Bielsa, jeudi, ont énormément fait réagir tout le week-end, avec comme question centrale : « Faut-il sanctionner Bielsa ? », le Président de l’OM et l’Argentin ne devraient plus revenir sur cette polémique avant leur rendez-vous de lundi prochain. Explications.

« Vincent, Bielsa est comme ça… »

En congés depuis la fin du mercato estival, Vincent Labrune se consacre à sa famille. De nombreux proches lui ont envoyé ces derniers jours quelques petits sms en guise de soutien. Ou de conseil. L’un d’entre eux l’a visiblement convaincu : « Vincent, Bielsa est comme ça. Un conseil : ne lui réponds pas. » Labrune a pris le parti de mettre le pied sur le frein et de ne surtout pas interrompre ses vacances. Le président olympien se laisse du temps. Il n’a pas souhaité réagir à chaud, pour éviter le clash et mieux préparer sa défense. Mais aussi pour ne pas mettre de l'huile sur le feu pendant cette tourmente médiatique. « Il fait peut-être en sorte que le temps passe un peu pour que tout ça se dégonfle, observe Eric di Méco, membre de la Dream Team RMC Sport. On sait très bien qu’une info en chasse une autre et que dans une semaine, on n’en parlera peut-être plus. Pour le moment, on ne l’a pas entendu, On ne peut pas dire qu’il a la main, ou qu’il l’a perdue. »

Explication prévue... avant le Vélodrome

Aux dernières nouvelles, une explication entre les deux hommes est prévue le 15 septembre, au lendemain du match contre Evian. Vincent Labrune croise les doigts pour qu’un bon résultat à Evian permette de chasser un peu les polémiques. Et il se fixe surtout un objectif : régler ce différend avec Bielsa avant le prochain match au Vélodrome. Ce sera OM-Rennes, le 20 septembre. La première apparition de Bielsa et Labrune depuis les déclarations fracassantes de l'Argentin dans un Vélodrome acquis à la cause del Loco….

Labrune laisse parler les autres

Si Labrune est resté très discret, nombreux ont été ceux à occuper l’espace médiatique depuis la sortie de Bielsa. Tapie, qui s’indigne contre les propos de l’entraineur argentin. Doria, qui contredit la version de son entraineur. Féry, le président de Lorient, qui part à la rescousse de son ami Labrune. Le Président de l’OM n'occupe pas le terrain médiatique mais sait qu'il peut compter sur de nombreux soutiens.

Des enjeux sportifs préservés

Malgré les attaques de Bielsa, Labrune est convaincu que l’intérêt supérieur de l’OM (les résultats) est préservé. Au cœur d’une conférence de presse qui restera dans les annales, Bielsa avait d’ailleurs déclaré, jeudi : « Je vais vous dire toute la vérité. Et je veux clore ce débat pour toujours. Je sais que l’on me jugera sur mes résultats, même si le projet et les engagements initiaux n’ont pas été tenus. Et je vais continuer à travailler avec joie et optimisme. » Des propos qui ont forcément rassuré Labrune et qui l’incitent à ne pas précipiter sa riposte. Bielsa est au boulot et donne le maximum avec les joueurs. « Ses états d’âme envers Labrune ne se font pas ressentir dans son investissement au quotidien. Labrune sait que le personnage Bielsa est imprévisible. Mais Labrune aime l’entraîneur Bielsa, c’est l’essentiel », résume un proche du Président de l’OM. La conférence de presse de Bielsa vendredi en dira un peu plus sur la capacité de l’Argentin à tourner la page 

Bielsa se nourrit du conflit

Bielsa aime se frotter avec sa direction. Et si cela ne faisait pas tout simplement partie de son mode de fonctionnement ? Diego Gonzalez, journaliste à Bilbao chez la radio Cadena Ser, l'a vu de ses propres yeux : « Ici on suit les aventures de Bielsa du côté de Marseille. Pour moi, il est en train de reproduire exactement ce qu'il a fait du côté de l'Athletic Bilbao. La deuxième saison, Marcelo Bielsa ne parlait plus à son Président Josu Urrutia. La relation avec sa direction, Bielsa s'en moque. Lui, il veut un vestiaire uni et des joueurs solidaires, c'est tout ce qui l'intéresse. »

Une relation au point mort

L’explication aura lieu. Et elle sera en soi un petit événement. Comme RMC Sport le révélait jeudi, la relation directe entre Marcelo Bielsa et Vincent Labrune est quasiment coupée depuis plus d’un mois. Les deux hommes se parlent au mieux par mail ou par le biais d’intermédiaires. En trois mois, la relation Labrune - Bielsa a perdu de sa fluidité. Au printemps dernier, après le long séjour de Bielsa sur Marseille, lors duquel Labrune et l’Argentin avaient échangé à de nombreuses reprises notamment dans les salons de l’Intercontinental, un hôtel luxueux du Vieux Port, le président de l’OM avait fait une confidence à RMC Sport, aujourd’hui savoureuse : « Au début, on avait pris un traducteur pour mieux se comprendre mais très vite je me suis rendu compte que ça ne servait pas à grand-chose. Le feeling était bon et je saisissais tout ce que Marcelo me disait. On arrivait à se parler sans problème tous les deux. » Dès le mois d’août, la version de Labrune était tout autre : « Mais non, je ne parle pas avec Bielsa, moi ! Je ne comprends pas l’Espagnol. C’est Luc (Laboz, le directeur de la communication) qui s’en charge, il est hispanophone. » Comment réconcilier les deux hommes si le dialogue est rompu ? Avec qui se déroulera le face à face Bielsa - Labrune ? S’il est convoqué par son Président, dans quel état d’esprit sera l’Argentin, lui qui ne se sent à l'aise que sur le terrain et qui préfère rester éloigné de son Président, qu'il appelle ‘las autoridades’ ? Le doute persiste.

Labrune affrontera-t-il la presse ?

Plus qu'à une sanction, qui aurait le tort de froisser Bielsa, ce que veut éviter Vincent Labrune, le Président de l'OM réfléchit surtout à la manière la plus habile d'éteindre l'incendie sans en sortir totalement décrédibilisé. Une intervention de Margarita Louis-Dreyfus, dont Labrune orchestre depuis toujours les sorties médiatiques liées à l'OM, n'est pas à exclure. A moins que Labrune ne se présente enfin de lui-même face aux médias, pour répondre point par point aux critiques de Bielsa. Ce serait, déjà, une preuve de courage.

F.G à Marseille