OM-OL: pourquoi les Marseillais n'ont plus le droit à l'erreur

• Parce qu’il faut vite oublier la désillusion en Ligue des champions
Le décor est posé par Eric Di Meco, jeudi dans le Super Moscato Show. "Après Tottenham, les joueurs ont fait un tour pour saluer les supporters. Il y avait de la déception, mais il n’y avait pas de haine. Donc dimanche, ce sera la folie, encore. Par contre, il vaut mieux qu'ils gagnent pour eux parce que sinon, ça peut devenir compliqué…" Alors que les supporters se sont contentés de quelques sifflets après la défaite face aux Spurs mardi en Ligue des champions (1-2), plus par déception que par défiance, la patience du Vélodrome pourrait bien atteindre ses limites en cas de nouvelle déconvenue contre l’OL.
>> La conférence de presse de Tudor et Payet avant la réception de l'OL
Il y a trois jours, toutes les velléités européennes de l’OM se sont envolées au moment où la frappe de Pierre-Emile Højbjerg a transpercé les filets de Pau Lopez. Éliminé de toutes les compétitions continentales alors que le mois de novembre vient à peine de débuter, Marseille va devoir se contenter des joutes domestiques (Ligue 1 et Coupe de France) jusqu’au mois de mai. Alors que Pablo Longoria avait clairement affiché sa volonté de briller sur la scène européenne, cette promesse est déjà non tenue au bout de trois mois, et on imagine mal le peuple olympien pardonner une nouvelle déconvenue pour conclure cette semaine qui a débuté de manière traumatisante.
• Parce qu’il faut à tout prix relancer la machine en Ligue 1
À force de jeter toutes ses forces dans la bataille pour la qualification en Ligue des champions, l’OM en a perdu sa souveraineté sur la scène nationale. Dauphins du Paris Saint-Germain au moment du Classique, le 16 octobre dernier, les Marseillais, cinquièmes, pointent désormais à six points de la deuxième place, occupée par Lens, et à trois unités du podium.

Depuis le début du mois d’octobre, les vice-champions de France se sont seulement imposés en C1 (deux victoires contre le Sporting Portugal) et n’ont pris qu’un point sur les cinq derniers matchs (un nul, trois défaites) en championnat. Alors qu’ils ont imprégné un rythme démentiel en Ligue 1 en début de saison, avec 23 points pris sur 27 possibles en neuf journées, il va être temps de relancer la machine, sous peine de se faire décrocher par le wagon de tête.
• Parce que Tudor est de plus en plus contesté
La définition des montagnes russes. Sifflé par le Vélodrome avant même que la saison ne démarre, Igor Tudor a ensuite connu une période d’euphorie où tout lui a réussi, du moins en Ligue 1. Sauf que, à mesure que l’automne avance, le technicien croate perd progressivement tout le crédit qu’il avait emmagasiné depuis le début de saison. Des premiers doutes avaient été émis sur l’ancien joueur de la Juventus au cœur de la série de défaites en Ligue 1 (Ajaccio, PSG, Lens), mais le parcours européen de l’OM, toujours en course pour la Ligue des champions jusqu’à l’ultime journée, jouait en sa faveur. Désormais, Tudor n’a plus la C1 pour défendre son bilan, et il apparaît de plus en plus fragilisé.
Comme indiqué par RMC Sport, les dirigeants marseillais lui font encore confiance… en attendant les deux prochaines échéances en Ligue 1 (l’OM se déplacera à Monaco dimanche 13 novembre avant la trêve de la Coupe du monde). Mais jusqu’à quand ? L’OM n’a pas marqué en seconde période sur les sept derniers matchs, preuve que Tudor ne parvient pas à changer le cours d’une rencontre avec son coaching. Son management et son caractère provoquent beaucoup de crispations dans le secteur sportif, chez les joueurs mais aussi dans le staff. Une victoire lors de l’Olympico lui offrirait à coup sûr un peu d'air. En cas de de contre-performance, il devra en revanche se préparer à diriger le bateau marseillais en pleine tempête jusqu'à la trêve.
• Parce qu’une défaite contre l’ennemi juré passerait forcément mal
Les supporters de l’OM n’ont pas attendu d’être dos au mur pour cocher cette date dans leur calendrier. Depuis plusieurs années et le changement de dimension du Paris Saint-Germain, les matchs contre l’OL, qui joue dans la même cour que l’OM, sont devenus des rendez-vous immanquables. Peu importe la situation au classement, la défaite contre l’ennemi lyonnais est impardonnable et le plaisir de vaincre le club présidé par Jean-Michel Aulas n’a que très peu d’égal.
Et c’est aussi pour ça que l’Olympico de ce dimanche est aussi attendu: l’OM n’a plus connu la joie d’une victoire face à l’OL depuis le 10 novembre 2019 (2-1). Ce soir-là, Dimitri Payet, deux jours après ses déclarations piquantes à l’encontre de Rudi Garcia, alors coach du club rhodanien, s’était payé le luxe d’inscrire un doublé. Trois ans plus tard, le statut du Réunionnais sur la Canebière a quelque peu changé. Mais pas la grande rivalité entre les deux clubs.