OM: Thauvin confie avoir vécu "une sorte de dépression" à Marseille

Son choix avait surpris mais Florian Thauvin (29 ans) ne regrette pas un instant d’avoir rejoint les Tigres de Monterrey en juillet 2021. Il avait quitté l’OM, libre, à l’issue de son contrat mettant fin à une aventure de huit ans, entrecoupée d’un passage de six mois à Newcastle.
Invité exceptionnel de "Rothen s’enflamme" sur RMC ce vendredi (à écouter à l'antenne à partir de 18h), l’attaquant a justifié son choix de quitter l’Europe, malgré quelques opportunités, pour une destination perçue comme exotique, le Mexique. Notamment pour une raison: l’usure mentale à Marseille.
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"L'OM, c'est un club extraordinaire mais c'est un club dur"
"Il y a plusieurs choses à prendre en compte, situe le champion du monde 2018. La première c’est que j’arrivais en fin de contrat avec l’OM et que j’avais un choix à faire que ce soit sur le sportif et sur la vie privée. Ce qu’il faut savoir, c’est qu’en signant à l’OM, c’était un rêve de gamin. Donc j’avais réussi à réaliser mon rêve et aussi eu la chance de devenir champion du monde à l’époque quand j’étais à l’OM. La seconde chose c’est que j’ai passé sept ans à l’OM. C’est un club qui est extraordinaire, qui est magnifique mais c’est un club qui est dur. Il y a énormément de pression au quotidien, je suis passé par des moments difficiles, notamment psychologiquement où certaines choses ont été difficiles à avaler."
L’ancien joueur de Bastia - où il a côtoyé Jérôme Rothen pendant deux saisons (2011-2013) - illustre ces moments difficiles. "C’est une pression qui est constante, explique-t-il. C’est un club très souvent sur le devant de la scène donc il y a une obligation de résultat, une pression de la part des personnes comme toi, Monsieur Jérôme Rothen, des médias et puis il y a une pression des supporters. Tu fais souvent l’ascenseur émotionnel, c’est un club qui a une grande passion. Quand tu joues bien une semaine tu es le meilleur joueur du monde et la semaine d'après tu n’es plus à mettre sur le terrain. Ce sont des choses que j’ai eu du mal à vivre et ça a duré de longues années et à un certain moment j’ai perdu cette passion."
"En Europe, dans les vestiaires, c’est chacun pour sa gueule. Je l’ai vécu pas mal d'années à l’OM et ça je n’en voulais plus"
Une sorte de dépression? "Oui, on pourra en parler plus longuement mais j’avais consulté un préparateur mental, confirme-t-il. Oui, à une certaine période, c’était une sorte de dépression parce que tu as le moral dans les chaussettes et la dépression ça part de là. Ce qui était important pour moi, c'était de retrouver cette passion du football, celui auquel on joue quand on est gamin, où on ne se pose pas de question, où il n’y a pas de soucis dans le vestiaire, où il y a une ambiance familiale, un peu comme on avait à Bastia. C’est aussi quelque chose comme ça qui était vraiment important pour moi. Et ici (au Mexique), c’est ce que j’ai retrouvé. Le vestiaire c’est une grande famille. L’entraînement est terminé, on fait un barbecue sur le terrain tous ensemble, nos enfants viennent à l’entraînement, nous on s’entraîne sur une partie du terrain et eux jouent tous ensemble sur l’autre. C’est un autre contexte et une autre mentalité. Tu l’as connu aussi Jérôme, en Europe, dans les vestiaires, c’est chacun pour sa gueule et c’est très compliqué. Je l’ai vécu pas mal d'années à l’OM et ça je n’en voulais plus."