
Premier League: Wenger-Mourinho, ou comment passer de la haine à (presque) de l’amour

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Normalement, la saillie aurait dû être mémorable, connaissant le pedigree du bonhomme. Mais non. Ce n’est finalement que de l’amour (si, si) qu’a diffusé autour de lui José Mourinho en conférence de presse, au moment d’évoquer ses retrouvailles avec son meilleur ennemi, Arsène Wenger, ce dimanche à l’Emirates Stadium (17h00) pour la rencontre Arsenal-Manchester United, un choc important, donc forcément électrique, pour une place en Ligue des champions la saison prochaine.
''Wenger est un spécialiste de l’échec''
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''Il n'y a pas besoin de faire la paix parce qu'il n'y a pas de problème, a assuré le ''Special One''. Lors du dernier match à Old Trafford, nous nous sommes serré la main avant et, après, je me souviens encore que je l'ai rencontré dans le couloir pour les conférences de presse. Nous nous sommes serré la main". On est loin de ces images de 2014, qui avaient fait le tour du globe où les deux hommes en viennent aux mains, nécessitant l’intervention du 4e arbitre, lors d’un succès de Mourinho, alors à Chelsea, sur Wenger (2-0). Loin aussi de la super punchline de 2013, où le ''Mou'', tout juste de retour à Londres et en bonne voie pour remporter le titre, allume l’Alsacien, qui avait tancé la discrétion des Blues quant à leurs objectifs en évoquant ''la peur de l’échec''. ''En réalité, il est le spécialiste de l’échec, parce que passer huit ans sans rien gagner, ça, c'est un échec''. Ouch.
Treize ans. Depuis l’arrivée en provenance du FC Porto, avec qui il venait de remporter la Ligue des champions, cela fait treize ans que les deux entraîneurs s’échangent des mots doux. L’origine de la querelle? Une sortie de Mourinho, qui pointe du doigt un calendrier favorable pour les Gunners et par ricochet, un traitement défavorable de son équipe. ''Certains clubs sont traités comme des diables, d’autres comme des anges'', avait lâché le coach lusitanien à l’époque. Wenger lui rendait la pareille un mois plus tard, pointant lui le style de jeu très défensif de celui qui allait devenir son meilleur ennemi. ''Depuis que l’on encourage les équipes qui refusent de prendre l'initiative, le sport est en danger'', lançait notamment l’ancien entraîneur de Monaco.
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''Wenger est un voyeur''
Depuis? Quand Wenger évoque en parlant de Mourinho un être ''dérangé, déconnecté de la réalité et irrespectueux. Quand vous donnez du crédit à des gens stupides, ça les rend parfois encore plus stupides'', ce dernier répond en déclarant que ''Wenger est l'une de ces personnes que l'on appelle un voyeur. Il aime regarder les autres. Il y a quelques types qui, quand ils sont chez eux, ont un gros télescope pour voir ce qu'il se passe dans les autres familles. Il parle, il parle et il parle de Chelsea.''
Et cette guerre verbale ne s’est pas arrêtée aux frontières anglaises. En 2010 et alors qu’il dirige le Real Madrid, le ''Mou'' fait une petite dédicace à son Arsène. ''Peut-être qu’Arsène Wenger devrait expliquer aux supporters d’Arsenal comment il a fait pour ne pas remporter un seul trophée depuis 2005'', avait-il déclaré aux médias espagnols. Mourinho n’avait pas, non plus, omis de saluer à sa façon le 1000e match de Wenger à la tête des Gunners. ''J’admire aussi Arsenal, parce que ce n’est pas possible d’atteindre 1000 matchs sans que le club soit lui aussi fantastique dans la façon de soutenir son manager dans les moments difficiles, lâche alors le Portugais, finalement vainqueur… 6-0. Surtout quand ces mauvais moments deviennent nombreux''.
''Pas une bataille de managers''
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Et cette saison alors? Lors du match aller, l’an dernier, disputé sur la pelouse d’Old Trafford, le Portugais s’était montré élogieux avec son grand rival. Enfin presque. ''Si vous comparez les sommes que les clubs ont dépensé au cours des trois ou quatre dernières années, je pense que vous aurez peut-être une surprise, a estimé Mourinho. Si vous additionnez Özil, plus Alexis Sanchez, plus Chambers, plus Debuchy, vous vous apercevrez d’une surprise. Je pense qu’ils sont plus que prêts à se battre pour le titre'', avant d’en remettre une couche.
''Dépenser sans compter? C’est le plus facile à faire, mais je ne le fais pas. Si un manager veut le faire, il peut. Moi, je ne le ferai pas''. Quelques mois plus tard, voilà que le Portugais adresse des mots doux, des vrais, à son légendaire rival: ''je suis ouvert à tout dans la vie, pour la paix. Je ne fais pas de ce match une bataille de managers''. On est loin de son envie de ''casser la gueule'' de Wenger en octobre 2014, lorsque ce dernier lui reprochait, avec le transfert de Mata à Manchester United, de fausser le championnat. A vérifier, évidemment, à partir de 17h, sur SFR Sport 1.