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PSG: à quoi joue Pochettino avec les jeunes?

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Après avoir ouvert la porte en avril à un temps de jeu plus conséquent pour les jeunes joueurs, Mauricio Pochettino n’offre finalement que de rares miettes à la nouvelle génération lors d’une fin de saison pourtant sans enjeu, ni grosse envie.

A défaut de convaincre sur le terrain, le PSG a très vite tué le suspense dans la course au titre en Ligue 1. Mais naviguer en tête avec une large avance sur la concurrence n’a pas emballé Mauricio Pochettino à l’idée d’envoyer quelques jeunes du centre de formation se frotter à l’élite. Et cela agace sérieusement les supporters parisiens déjà très remontés par l’élimination en 8es de finale de la Ligue des champions, le comportement des joueurs et le style de jeu peu enthousiasmant de l’équipe. La grogne s’est encore faite sentir dimanche avec la réception de Troyes (2-2), en lice pour le maintien. Initialement convoqués dans le groupe, Edouard Michut et Xavi Simons ont finalement été écartés pour suivre le match en tribunes.

Ils ont peut-être jalousement suivi la première en Ligue 1 de leur jeune coéquipier, Ismaël Gharbi (18 ans) même si cela fut bref avec une entrée en jeu à la 89e minute. Déçus par la majorité de leurs stars, les supporters parisiens militent pour voir les jeunes plus souvent à l’œuvre. D’autant que Mauricio Pochettino avait ouvert la porte à un temps de jeu plus conséquent après la victoire face à l’OM (2-1). "On va pouvoir lancer quelques jeunes sur le terrain pour le futur du club et leur futur à eux", avait-il lancé sur Amazon Prime Vidéo. Dans les faits, c’est loin d’être le cas malgré des enjeux limités et une envie disparue depuis le traumatisme face à Madrid.

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Sur les quatre matchs suivants le Clasico, seul Eric Junior Dina-Ebimbé (21 ans) a été titularisé face à Angers avant d’être remplacé par Edouard Michut (19 ans) exclu dans le temps additionnel. Il y eut aussi les quelques minutes de Xavi Simons (19 ans) contre le SCO et celles de Gharbi face à Troyes et c’est tout. En février, il louait pourtant "le très bon niveau" de la jeune garde. "J'aime travailler avec eux", avait-il ajouté.

Pochettino cible un effectif dans lequel "il est compliqué de laisser les jeunes s’exprimer"

Depuis, Pochettino évoque moins leur potentiel et passe davantage de temps pour assume ses choix sportifs. A Strasbourg (3-3) le 29 avril, il avait justifié l’absence des jeunes en assurant vouloir respecter l’adversaire. Dimanche après Troyes, il a plaidé une possible erreur d’interprétation de ses propos après Marseille. Il a aussi semblé renvoyer les responsabilités vers un autre secteur du club (la direction sportive? la cellule de recrutement?) en sous-entendant que la construction de l’effectif (le recrutement de stars à gros ego?) ne permettait pas d’offrir du temps aux jeunes pour s’exprimer.

"Je n'ai pas dit qu'ils allaient jouer, j'ai dit qu'ils auraient peut-être des minutes, a-t-il expliqué. Peut-être que certains ont compris cette phrase autrement. Je crois que je dois clarifier ce sujet concernant les jeunes. Nous avons construit un effectif en début de saison qui n’a pas été modifié en janvier. Il y a même des joueurs qui nous ont quitté comme Sergio Rico, Rafinha ou Sarabia en août. Nous avons un effectif dans lequel il est compliqué de laisser les jeunes s’exprimer. Il y a peu de place et c’est normal, les jeunes doivent mériter ce temps de jeu. Le football professionnel, ce n’est pas faire des cadeaux."

Pochettino défend son bilan

Pochettino a aussi défendu son bilan sur le sujet des jeunes qui côtoient régulièrement les stars au Camp des Loges. "Depuis le début de saison, des jeunes s’entraînent avec le groupe professionnel comme El Chadaille (Bitshiabu) qui avait à peine 15 ans, illustre-t-il. C’est aussi le cas de Gharbi, Michut ou Simons. C’est déjà une étape importante. Il arrive qu’ils en veulent plus mais le plus important, c’est l’avenir, la saison prochaine. Il faudra construire un effectif pour que ces jeunes puissent exister et à partir de là, faire en sorte qu’ils aient la possibilité d’intégrer l’équipe première de manière plus importante."

Ce manque de confiance interroge les entourages des "titis" au sujet de leur avenir et de leurs chances de s’imposer. La réflexion est entamée pour Xavi Simons en fin de contrat. Joueur le plus médiatisé de la génération 2004 du PSG, Gharbi discute depuis plusieurs mois avec les dirigeants parisiens pour signer un contrat avec son club formateur, selon les informations de RMC Sport. Il a donné des signes positifs à sa direction ces dernières semaines mais aimerait connaître avec précision la place qui lui sera faite la saison prochaine avant d’acter son choix. Le club, souvent critiqué pour ne pas savoir garder ses jeunes, pourrait s’exposer à un risque de départ l’été prochain au vu du maigre temps de jeu accordé en cette fin de saison à ses jeunes ouailles.

NC