PSG: comment le discret Danilo a su se rendre essentiel

Ce n’est pas le plus bavard de la bande. Malgré sa carrure imposante (1,88m), Danilo Pereira n’est pas du genre à se mettre en avant. Discret et réservé, le milieu de terrain du PSG observe plus qu’il ne parle. Un caractère qui lui a permis de trouver naturellement sa place au sein d’un vestiaire rempli de stars et d’égos. Très apprécié par ses partenaires, qui louent sa gentillesse et son humilité, le milieu de terrain de 30 ans fait l’unanimité en coulisses. Et depuis peu, il comme à la faire aussi sur le terrain. Après un an et demi en dents de scie, l’ancien capitaine de Porto, arrivé via un prêt payant en 2020 (4 millions d’euros), avant d’être définitivement transféré l’été dernier (16 millions d’euros), est monté en puissance ces derniers mois. Au meilleur moment.
L’international portugais a profité du départ d’Idrissa Gueye à la CAN 2022 (qu’il a remporté avec le Sénégal), de la régression d’Ander Herrera et des problèmes physiques de Georgino Wijnaldum pour gratter plus de temps de jeu. Et il a utilisé cette lumière pour briller. Jusqu’à se muer en buteur à trois reprises en Ligue 1. Une fois contre Reims (4-0) et deux fois à Lille (1-5). Une réussite qui confirme sa bonne période sous le maillot rouge et bleu. D’autant que Mauricio Pochettino lui a trouvé un rôle hybride, qu’il a endossé avec brio face au Real Madrid en 8e de finale aller de la Ligue des champions (1-0). Aligné aux côtés de Marco Verratti et Leandro Paredes, Danilo a évolué entre le milieu et l’arrière-garde. En venant aider Marquinhos et Presnel Kimpembe en phase défensive.
"Un joueur très important", pour Pochettino
Avec sa grande taille, son sens du placement et sa solidité au duel, il compense ses lacunes techniques et offre un profil différent à son coach. "Danilo est un joueur très important, qui doit apporter de l'équilibre à l'équipe, dans les transitions et par sa présence physique, a salué Pochettino après le match de Reims. Dans les tâches défensives il est important. C’est un joueur qui apporte au niveau physique et athlétique." Par sa mentalité exemplaire aussi.
Marié et père de trois enfants (deux filles, un garçon), le natif de Guinée-Bissau (il a rejoint le Portugal à 5 ans) est un homme posé hors des terrains. Ravi de vivre à Paris, il explore la Ville Lumière avec des yeux brillants et un intérêt pour les lieux culturels. Déjà polyglotte en arrivant sans la capitale, il s’est mis au français, qu’il n’hésite plus à employer en interview. Preuve de son intégration réussie. Au Camp des Loges comme au Parc des Princes, Danilo travaille sans se plaindre, avec le sourire et la volonté d’aider son équipe en toutes circonstances.
"Ma mère m’a toujours dit d’être gentil"
"C’est mon éducation. Ma mère m’a toujours dit d’être gentil avec les gens. D’écouter d’abord, et ensuite d’avancer. C’est ce que j’ai essayé de faire tout au long de ma vie, et dans le foot aussi, a-t-il expliqué la semaine passé dans un entretien accordé à Ouest France. D’abord penser aux autres, ensuite à moi. Ça ne veut pas dire que j’aime être remplaçant ! On veut toujours jouer chaque match, être dans le onze de départ. Mais il y a tellement de grands joueurs ici…"
Conscient de ses capacités, Danilo ne cherche pas à épater la galerie sur le pré. Il s'appliqué à jouer simple et efficace. Avec l’objectif d’empêcher l’adversaire de marquer, à tout prix. "Je n’aime pas concéder de buts. C’est aussi simple que ça, et c’est à cause de ça que j’aime défendre, résume-t-il. Certains joueurs préfèrent marquer, dribbler, mois c'est ne pas prendre de but. Et j’aime gagner. Et pour gagner, il faut aussi ne pas prendre de but. Déjà, si tu n’en prends pas, tu es sûr de ne pas perdre. Alors quand je fais une très bonne action défensive, pour moi c’est comme marquer. Dans une équipe, parfois, vous avez besoin de ce type de joueur, pour aider ceux qui aiment marquer, faire les passes décisives." Il aura sans doute l’occasion de le prouver à nouveau lors de la réception de Saint-Etienne, ce samedi, lors de la 26e journée de Ligue 1 (21h). Avec le choc à Bernabeu face au Real Madrid en ligne de mire, le 9 mars, en 8e de finale retour de la Ligue des champions (21h sur RMC Sport 1).