PSG: la longue liste des blessures parisiennes depuis le début de saison

Idrissa Gueye et Presnel Kimpembe ont rejoint une infirmerie parisienne qui voit décidément passer du monde depuis le début de la saison. Sortis en première période samedi lors de la victoire du PSG à Montpellier (3-1) pour la 17e journée de Ligue 1, les deux joueurs ne suscitent pas la même inquiétude chez Thomas Tuchel.
"C'était une crampe, explique le technicien à propos du milieu de terrain, incertain la veille du match. J’ai parlé avec lui. Je pense qu'il a senti quelque chose et il a eu peur de faire un sprint." Pour le défenseur français, cela semble en revanche "musculaire" et sa mine défaite en quittant la pelouse laissait craindre un pépin plus long à soigner.
C'est presque devenu une habitude pour le PSG, d'accumuler les joueurs blessés depuis le début de la saison. Pour le déplacement dans l'Hérault, mise à part l'absence de Marquinhos pour être auprès de sa femme après la naissance de leur enfant, manquaient à l'appel Marco Verratti, Ander Herrera, Thilo Kehrer ou encore Edinson Cavani. Il y aurait presque de quoi en faire une équipe...
Un turnover record qui ne doit rien au hasard
Comme le rapportait L'Equipe samedi, le club parisien affiche le record du nombre de joueurs utilisés depuis le début de la saison, dans les cinq grands championnats. Entré à la place d'Idrissa Gueye, Tanguy Kouassi était en effet le 30e joueur aligné par Thomas Tuchel en Ligue 1. C'est un de plus que Nice et Saint-Etienne. A l'étranger, seuls le Genoa (27) et Tottenham (26) se rapprochent de ce chiffre. Avec une petite spécificité: le technicien allemand a déjà utilisé quatre gardiens (Areola avant son départ au Real, Navas, Rico et Bulka).
Parmi les tauliers les plus utilisés - car les moins blessés - cette saison, Thiago Silva et ses 1.165 minutes de jeu en championnat, devant Angel Di Maria, Abdou Diallo, Keylor Navas ou Marquinhos.
Des blessures... dès le Trophée des champions
Ces chiffres traduisent surtout le casse-tête de Thomas Tuchel face à cette infirmerie pleine. En attendant Neymar (alors en plein psychodrame pour retourner au Barça), le champion de France n'était déjà pas au complet pour le Trophée des champions contre Rennes en juillet, avec un Kimpembe en récupération après une intervention au niveau des adducteurs et un Thomas Meunier victime d'une contusion à la hanche. Et tandis que les Sud-Américains bénéficiaient d'un retour plus tardif après la Copa America.
Pour le deuxième match de Ligue 1, face à... Rennes (défaite 2-1) le 18 août, les lits de l'infirmerie commençaient à se remplir: Ander Herrera, Thilo Kehrer étaient blessés, Layvin Kurzawa était malade. Julian Draxler les a rejoints quelques jours plus tard.
Kylian Mbappé n'a pas été épargné. Jusque-là très peu absent depuis son éclosion monégasque, le champion du monde a raté le flamboyant 3-0 face au Real Madrid en Ligue des champions en septembre, pour cause de pépin musculaire contre Toulouse fin août.
L'abondance de blessures musculaires
Ces wagons de blessés - au (strict) minimum deux par match depuis le début de l'année - marquent surtout les esprits par la nature des pépins physiques. Car ce ne sont pas (ou que très peu) des chocs ou traumatismes osseux, mais quasiment toujours des ennuis musculaires.
Mettons de côté la lésion de l'aponévrose plantaire de Thilo Kehrer pour nous pencher sur les blessures des autres joueurs du PSG. Kylian Mbappé, Marco Verratti, Presnel Kimpembe, Neymar, Edinson Cavani, Ander Herrera, Layvin Kurzawa, Idrissa Gueye ont tous connu cette nature de problèmes physiques. Ce qui pose forcément question.
Les remplaçants se blessent aussi
Car ce ne sont pas seulement les cadres habituels de Thomas Tuchel qui tombent comme des mouches, mais aussi les remplaçants. Eric- Maxim Choupo-Moting a été récemment touché au dos, Ander Herrera est lui indisponible. Ce qui souligne d'ailleurs que les recrues de l'été ne sont même pas épargnées, Mauro Icardi ayant par exemple connu une alerte, en septembre.
La préparation physique pose toujours question
Il y a deux mois et demi, Thomas Tuchel tentait déjà d'expliquer ce cercle médical vicieux. L'entraîneur allemand avançait l'hypothèse d'une compensation. "Chaque blessure a une conséquence pour un autre joueur, analysait-il avant le match contre l'OL. C'est difficile d'arrêter ce cycle. Vous pouvez être sûrs que nous travaillons pour éviter cela. Nous sommes très professionnels. Beaucoup de grands clubs ont le même problème."
Il n'empêche que la cellule médicale du PSG semble focaliser les critiques. Et faire grincer des dents en interne. Dès octobre, RMC Sport vous révélait que les préparateurs physiques envisageaient de revoir leurs plans. D'autant que les joueurs - parmi lesquels de nombreux internationaux ayant des étés chargés avec leurs sélections - se plaignaient d'une inadaptation des séances, avec un gros travail foncier juste avant les matchs et des séquences de sprints mal vécues par certains.
Un mal récurrent qui avait miné la fin de saison dernière
Le mal n'est pas nouveau. La fin de saison - marquée par une série de résultats décevant post-élimination en huitième de finale de Ligue des champions - avait déjà posé question. Lors de la défaite à Nantes pour la 28e journée de Ligue 1 la saison passée, Thomas Tuchel n'avait pu compter sur une liste dingue de joueurs blessés, parmi lesquels Cavani, Di Maria, Neymar, Mbappé, Silva... et avait été contraint de convoquer et de faire jouer des minots.
"Depuis Manchester, ça s'accumule. Et c'est trop, se désolait alors le technicien allemand. On doit se parler honnêtement entre nous, on doit trouver une ou plusieurs raisons. Je pense qu'il y a plusieurs raisons à ces blessures. Mais ce n'est pas possible que ce soit seulement de la malchance."
"Comment en est-on arrivé là?, s'interrogeait déjà Daniel Riolo dans l'After Foot. Il y a un problème dans la préparation médicale? Il y a des problèmes dans la préparation physique, il y a trop de gens qui gèrent le truc. A chaque fois qu'on m'en parle, on me dit que ça ne va pas mais on est incapable de me dire pourquoi, tellement c'est confus." Pas sûr que les progrès aient été notables dans ce domaine.