PSG-OM: Fiorèse, Déhu, Heinze... Comment les anciens Parisiens avaient été accueillis au Parc des Princes pour leur retour sous le maillot marseillais

Adrien Rabiot se sait attendu, ce dimanche soir au Parc des Princes pour le Classique (20h45). Enfant du Paris Saint-Germain, où il a débarqué à 15 ans et joué ensuite plus de 200 matchs, il a longtemps incarné la formation parisienne. Mais son arrivée à l'Olympique de Marseille, l'été dernier, a changé la donne. Une partie du public le voit comme un "traître" et pourrait lui réserver un accueil difficile. D'autres, avant lui, sont passés par là.
Fabrice Fiorèse, de "300% parisien" à "Judas"
Il est sans doute celui qui a été le plus chahuté pour son retour au Parc des Princes. Sans doute parce qu'avant de partir, il était le chouchou du public. Quand il prolonge à l'été 2004, Fabrice Fiorèse se dit d'ailleurs "à 300% parisien". Mais trois semaines plus tard, après un clash avec son entraîneur Vahid Halilhodzic, il signe pour l'OM. Le transfert fait du bruit, les déclarations fusent de tous les côtés.
"C'est une situation que je n'aurais jamais imaginée, surtout de la part de Fabrice Fiorèse", regrette Halilhodzic. "Cette nuit quand je suis rentré chez moi à 1 heure, je vous le dis franchement, j'ai vomi." Fiorèse, de son côté, tire à boulets rouges sur son ancien club. "Le PSG est une secte", dit-il. Puis: "J'ai trouvé une famille à Marseille." Son retour au Parc, en novembre 2004, ne peut qu'être animé. Il est hué dès l'échauffement.
Au coup d'envoi, les banderoles pleuvent. "Nous avons Jésus, vous avez Judas", en référence à Mario Yepes ; "Fiorèse : si le PSG est une prison, rends la savonette", et une autre où il est associé à Frédéric Déhu : "Fiorèse, tu simules aussi avec Déhu ? " Il reçoit une bronca à chaque touche de balle, des projectiles à chaque corner frappé, malgré la horde de CRS qui tente de le protéger. Au bout de 19 minutes, il est même victime d'un énorme tacle de Sylvain Armand par derrière. Carton rouge direct pour le Parisien, mais le PSG s'impose malgré tout 2-1.

Frédéric Déhu, sifflé avant même de partir
Lui portait encore le maillot du PSG que les supporters lui en voulaient déjà. Lors de la finale de Coupe de France 2004 face à Châteauroux, Frédéric Déhu est le capitaine du Paris Saint-Germain. Mais son départ pour l'Olympique de Marseille est déjà dans les tuyaux, même si rien n'est officiel, et il est sifflé pendant toute la rencontre. Le PSG l'emporte mais Déhu soulève la Coupe seulement quelques secondes avant de filer aux vestiaires les larmes aux yeux, où ses coéquipiers viennent le chercher.
Durant l'été, son transfert à l'OM est officialisé. Il revient au Parc en novembre, comme Fabrice Fiorèse, et les banderoles homophobes des ultras ciblent souvent les deux joueurs en même temps. "Déhu-Fiorèse : le mari est parti, la femme suit", "Fiorèse-Déhu, c'est Pink TV", "Déhu et Fiorèse, seuls les rats quittent le navire." Le duo traverse le calvaire ensemble.
Gabriel Heinze et les rumeurs avec Higuain
Contrairement à d'autres, il n'est pas passé directement du PSG à l'OM. Il a connu des aventures à Manchester United et au Real Madrid entre son départ de la capitale et son arrivée sur la Canebière. Mais les Parisiens ont quand même eu du mal à accepter de voir débarquer Heinze chez l'ennemi, avec le plus gros salaire de Ligue 1 et après avoir annoncé, quelques années plus tôt, qu'il ne pourrait jouer en France que pour le Paris Saint-Germain.
Pour couronner le tout, lors des premières retrouvailles au Vélodrome, Gabriel Heinze marque le seul but du match et célèbre sans retenue. Au match retour au Parc des Princes, deux banderoles cohabitent. "Heinze, en 45 on t'aurait tondu", écrivent certains. D'autres vont sur le terrain des rumeurs qui évoquent une relation entre la femme de Heinze et son coéquipier en sélection, Gonzalo Higuain : "Tu préfères l'OM, ta femme préfère Higuain."
Jérôme Leroy, un aller-retour et une bagarre
Jérôme Leroy n'a rien fait comme les autres. Passé du PSG à l'OM en 2000, il s'illustre dans la foulée lors d'un Classique au Vélodrome avec un tacle puis une bagarre avec son homonyme Laurent Leroy. Mais son aventure phocéenne est de courte durée et en janvier 2002, il revient au Paris Saint-Germain. Sauf que les supporters n'ont pas oublié son passage chez l'ennemi.
"Je me souviens de mon premier match à Clermont-Ferrand en Coupe de France, on me dit : 'Sors pas, va pas reconnaître le terrain.' Bon okay…", racontait-il à So Foot il y a quelques années. "Après je suis entré, j’ai vu les banderoles : 'Casse-toi, espèce d’enculé.' Je tapais les corners, j’avais l’impression que je jouais dans l’équipe adverse."