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PSG - Saint-Etienne: confiance, mercato, supporters, pourquoi les Verts vont mieux avec Dupraz

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Après quatre matchs sans défaite en Ligue 1, l'AS Saint-Étienne vient de quitter la zone rouge pour la première fois depuis plus de cinq mois. Un rebond symbolisé par son coach, Pascal Dupraz, et ce nouvel élan donné au sein du vestiaire et du Chaudron.

"Vous savez tous que je n'ai pas d'idées!" Catalogué pompier de service et meneur d'hommes plutôt que tacticien, Pascal Dupraz préfère s'en amuser au moment d'évoquer, jeudi, son plan pour faire déjouer le PSG ce samedi, au Parc des Princes.

Il est pourtant bien l'un des symboles du renouveau stéphanois. Nommé pour six mois le 14 décembre dernier, afin de succéder à Claude Puel, le technicien de 59 ans a redonné un nouveau souffle à une équipe en grande difficulté. "Le simple départ de Claude Puel a déjà libéré les joueurs, peu importe la personne qui arrivait à ce moment-là, assure Joss Randall, supporter des Verts, auditeur et intervenant régulier de l'After Foot. Et en plus, (Pascal) Dupraz semble savoir faire ce qu'on pensait qu'il savait faire. Ce qui relève plus du mentalisme."

Redonner confiance, en quelque sorte, à un groupe à la dérive. Une équipe enfin récompensée après des mois à manger son pain noir. "C'est quelqu'un de rassembleur, note Paul Bernardoni. Il apporte beaucoup de bonne humeur mais aussi beaucoup de rigueur. Ce qui est normal, parce qu'on ne s'en sortira pas en claquant des doigts."

Dupraz mais aussi une cellule à trois pour gérer le club

L'arrivée de Dupraz sonne, en tout cas, comme le début de la mobilisation générale dans le Forez. Celle menée par le trio Jean-François Soucasse (président exécutif), Loïc Perrin (coordinateur sportif) et Samuel Rustem (directeur général). Loin du projet, toujours dans l'impasse, de vente du club, géré par les deux co-présidents, Bernard Caïazzo et Roland Romeyer. "On avait ce sentiment, même si ce n'était pas forcément le cas, que personne n'en avait rien à secouer, que le bateau partait à la dérive et que c'était l'électroencéphalogramme plat, confie Joss Randall. Pas de réaction, personne dans la presse... Avec l'arrivée de Dupraz et cette cellule à trois qui bosse en parallèle, on sent qu'ils ont pris conscience de l'urgence. Le public avait besoin que cela soit partagé, car il sent cette urgence depuis longtemps."

"Au vu de la situation lors de la première partie de saison, tout le monde s'est dit que le club était vraiment en danger, abonde Ryad Boudebouz. Chaque personne a fait le nécessaire pour que le club se maintienne. Parce que Saint-Étienne ne peut pas aller en Ligue 2. On se le dit, on se le répète. Ce club doit rester dans l'élite".

Le mercato a fait beaucoup de bien, sur le terrain et en dehors

Une urgence qui a conduit les dirigeants stéphanois à s'activer sur le mercato d'hiver, avec sept recrues au total (Bernardoni, Thioub, B.Sako, F.Sacko, Gnagnon, Crivelli, Mangala). "Quand t'as des recrues de qualité qui arrivent, ça permet à tout le monde de hausser son niveau et de faire plus. Ça aide toute l'équipe, et chaque joueur individuellement", assure Ryad Boudebouz.

Un recrutement sportif mais qui compte aussi sur le plan humain, avec cette expérience du haut niveau si précieuse, avec une exigence et un professionnalisme qui font du bien. "Même si il n’est pas en pleine possession de ses moyens, ce n’est peut-être pas un hasard si on n'a plus perdu depuis qu’il est arrivé", glissait même récemment Loïc Perrin. "Il y a aussi des comportements, des attitudes, des sourires qui n'étaient pas là avant. Et cette volonté aussi de ne rien lâcher", témoigne Joss Randall, après les victoires renversantes face à Montpellier (3-1) et à Clermont (1-2), ainsi que le nul décroché contre Strasbourg. Façon de dire que les sept joueurs arrivés sans avoir connu le calvaire du début de saison ramène un peu de légèreté et de sourire dans le vestiaire.

Mais "pas d'euphorie" pour autant, selon Romain Hamouma. Et pour cause, le chemin est encore long. Avec cinq équipes en un seul point en bas du classement, le matelas des Verts est extrêmement fin... surtout avant de se déplacer au Parc des Princes ce samedi. "Ce qu'on a fait, c'est bien. Mais c'est déjà derrière", selon Romain Hamouma. Mais c'est un symbole: les Stéphanois, relégables depuis la ciquième journée, ont enfin quitté la zone rouge dimanche dernier, après le nul accroché face à Strasbourg (2-2).

Un match marqué par la présence de plus de 28.000 spectateurs à Geoffroy-Guichard, soit la deuxième meilleure affluence de la saison après le derby en octobre dernier (1-1). Symbole de cette ferveur retrouvée ces dernières semaines autour des Verts. En témoigne également la présence de 300 supporters, mercredi, lors d'une séance d'entraînement à L'Étrat, la première ouverte au public depuis près de quatre mois. "C'est un plein d'énergie pour les joueurs, témoigne Pascal Dupraz. Le football exige le lien social. Il ne faut pas se couper de nos supporters."

Des supporters déterminants dans la course au maintien? "C'est un appui de malade sur un terrain! Le public te fait gagner sept à dix points sur une saison", assure Ryad Boudebouz. Le milieu offensif algérien de l'ASSE en appelle même à un stade plein face à Metz, dimanche 6 mars: "Il faut que le Chaudron brûle!" Pour que ce récent rebond ne se transforme pas en rechute brutale.

Gaëtan Barralon