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Que devient Roberto De Zerbi, dans le flou au Shakhtar?

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Cité parmi les potentiels successeurs de Jorge Sampaoli aux commandes de l'OM, Roberto De Zerbi est aujourd'hui dans une situation assez incertaine au Shakhtar Donetsk.

C’est un nom, parmi tant d’autres, qui circule pour prendre la succession de Jorge Sampaoli sur le banc de l’OM. Coach au caractère affirmé et à l’identité de jeu ambitieuse, Roberto De Zerbi semble avoir tout pour plaire à Pablo Longoria, qui n’a plus de temps à perdre alors que la reprise de la Ligue 1 est prévue dans un mois.

Le président marseillais en a dit plus sur la succession de Sampaoli ce vendredi lors d’un point presse, précisant avoir "un candidat en tête" et espéré sa nomination avant lundi. Vise-t-il un technicien français ou étranger? Un coach sous contrat ou libre comme l’air? De Zerbi, lui, est dans une situation assez floue. Début mai, il a annoncé que son avenir à la tête du Shakhtar Donetsk était très incertain en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

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"C'est une journée chargée d'émotion, très triste, car il se pourrait que j'aie vécu mon dernier jour d'entraîneur du Shakhtar. J'ai eu un mot pour chacun, les joueurs et les membres de la direction En ce moment, je ne pense absolument pas au football", avait-il déclaré, partagé entre une hypothétique prolongation de son expérience ukrainienne ou la recherche d'un autre club, dans un autre championnat. "S'il y a un championnat (la saison prochaine en Ukraine, ndlr), alors j'aimerais rester ici, mais si le contraire se produit et qu'il n'y a pas de championnat, alors j'aimerais reprendre une vie normale et continuer à travailler. Et pour le moment, il y a un gros problème : c'est le temps. Parce que les championnats se terminent maintenant et que la nouvelle saison est sur le point de commencer", avait ajouté l’Italien de 43 ans.

Un football courageux et offensif

Selon le site de référence Transfermarkt, son contrat avec le Shakhtar court toujours jusqu’en 2023, et aucune annonce officielle n’a pas été faite par ses dirigeants sur son futur. Il pourrait aussi profiter d’un point de règlement de la Fifa pour changer de club. Pour rappel, la Fédération internationale a prolongé jusqu’au 30 juin 2023 la possibilité pour les joueurs et entraîneurs étrangers en Ukraine et Russie, de signer des contrats ailleurs sans attendre la période officielle des transferts, afin d’aider tous ceux qui subissent les conséquences de la guerre en Ukraine. Jusqu’à présent, De Zerbi n’a pu diriger que 30 matchs du Shakhtar, qu’il a rejoint en mai 2021, à une époque où son nom était notamment évoqué à l’OL. A cette occasion, l’ex-entraîneur de Benevento et Sassuolo s’était longuement confié dans une interview pour RMC Sport.

L’occasion d’évoquer le fameux De Zerbismo, ce football courageux et offensif, mêlant possession, prise de risque et ambition. "Je fais ce en quoi je crois, disait-il. Le résultat, c’est la fin du chemin. C’est le point final. Et on veut tous avoir un résultat. Mais avant d’y arriver, il y a tout un chemin à faire. On ne peut pas mettre le résultat avant le chemin parce que le résultat arrive à la 90e minute d’un match. Avant cela, il faut jouer le match. Et moi, comme entraîneur, je peux influencer ce chemin. Ou plutôt, je peux créer les bases qui permettront d’arriver au résultat final. On commence toujours par le début. On ne peut pas partir du résultat et aller en arrière. Ça me semble tellement logique. Celui qui dit "il n’y a que le résultat qui compte" n’a pas inventé l’eau chaude."

Un admirateur de Bielsa

Il clamait aussi son amour pour un ex-entraîneur de l’OM : "Marcelo Bielsa est un grand. Aussi bien comme homme que comme entraîneur. Sa façon d’être, sa façon de penser et le fait de n’avoir jamais laissé sa carrière être conditionnée par sa personnalité. Il n’a jamais fait passer sa carrière au-dessus de ses valeurs et de sa façon d’être." Il expliquait aussi ce qui pouvait le motiver à rejoindre un club : "Quand tu donnes tout au quotidien dans ton travail, tu ne peux pas être heureux si c’est juste pour l’argent d’un club prestigieux, juste pour avoir le blason d’un grand club sur la veste. Tu es heureux si tu travailles avec tes valeurs, avec tes idées, en étant toi-même, si tu sens de la gratitude autour de toi."

En cas d'arrivée en France, De Zerbi aurait déjà des partisans. Ces dernières années, de nombreux techniciens français l'ont cité comme exemple, en louant son projet de jeu développé dans chacun de ses clubs. "Son état d’esprit m’interpelle. J’avais lu une interview de lui où il disait en substance qu’il préférait retourner en Serie C plutôt que de s’ennuyer avec une équipe en Serie A. Dans nos métiers qui sont particuliers, je trouve qu’il va jusqu’au bout des choses. Il veut faire du jeu, il a son idée d’un football spectaculaire, créatif et esthétique", détaillait ainsi Olivier Dall’Oglio, actuel entraîneur de Montpellier, en avril 2021 auprès de RMC Sport.

RR