Riolo: "Paris à +24"

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Deux semaines après avoir braqué Lyon, Saint-Etienne devait rêver de faire la même chose au PSG. Et la compo de Galtié laissait penser qu’un mur allait attendre les Parisiens. Mais, surprise, ce n’est pas ça. La défense des Verts est excellente, haute et embarrasse grandement le PSG dans la première période. La bonne pression des Verts leur offre même plusieurs opportunités. Paris peine à faire le jeu et son milieu est loin d’être dominateur. Stambouli a beau beaucoup donné, il joue comme un enfant qui évolue avec les grands. Il a peur de mal faire et n’ose rien. Dans le trio offensif, Di Maria est peu en vue. Quant à Ibra, il ne fait quasiment que des mauvais choix.
Combien de temps Sainté pourra maintenir ce niveau d’investissement collectif ? C’est la question quand débute la seconde période. L’entrée rapide de Verratti doit donner plus d’épaisseur au jeu parisien. Le PSG va mieux, domine enfin, mais Sainté ne recule pas, ne se blinde pas et offre toujours une belle résistance. Quand Ibra n’y est pas, on le sait, en L1, il marque quand même. La reprise en main du PSG paye tout de suite. Ibra rappelle à Sainté que quand Paris veut, Paris gagne. Sainté a joué une mi-temps, et plutôt bien, voire très bien. C’est évidemment peu face à ce PSG. Mais pourquoi cette intensité ne peut pas être mise sur un match entier ?
Il y a des journées comme ça, où on se dit que le fond du fond n’est plus très loin. Quand l’analyse comptable pousse à constater que l’OM a pris un point sur Monaco et l’OL en égalisant contre Lille (1-1) au terme d’un match d’une nullité crasse à la 96e minute, il vaut mieux rire non ? Oui, il vaut mieux se marrer de tout ça. De ces matches où, si vous ne suivez pas le ballon mais que vous regardez autour, vous ne voyez que des joueurs qui marchent. Et si vous jetez un œil encore plus loin, vous voyez des stades de plus en plus vides.
Ne faut-il pas arrêter de s’attacher à analyser l’OM, l’OL et Monaco, nos « gros clubs » ? Ils sont équivalents aux autres après tout. Tout le monde chiale sur le budget disproportionné du PSG. OK, c’est vrai. On joue pour la deuxième place. On le sait. Mais où sont l’OM et l’OL ? Comment Monaco peut aller se faire cogner 3-0 à Angers ? Etre deuxième OK, très bien, mais si loin du PSG ? Le PSG n’affronte ces équipes que deux fois par an non ? Alors passons la fin de saison à dire bravo Angers, bravo Nice, bravo Caen. Inventons des carrières énormes aux joueurs de ces équipes-là. Le storytelling, ça occupe. Le SCO deuxième, Caen troisième, je crois que je paye la tournée de champagne si ça arrive !
Sinon on peut aussi observer les fameux « effets nouveaux coaches ». L’effet Hantz, l’effet Ciccolini, c’est bon ! Celui d’Antonetti à Lille s’essouffle. A Rennes, après un succès arraché à la 93e dans le dernier match, c’est une raclée à Bordeaux qui est tombée. Les hommes de Sagnol sortaient d’une volée à Lille en Coupe, ils ont réagi, comme on dit en L1. A Lyon l’effet Génesio n’a existé que contre Limoges et Troyes. Quant à Michel à Marseille, il ne fait plus d’effet à personne depuis le mois d’août. Allez la L1, le fond n’est plus très loin, encore un effort !