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Riolo : "Sainté brille enfin dans le derby !"

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Retour sur la 15e journée de Ligue 1…

Après PSG/OM, c’est l’autre match excitant de notre L1. Avec toujours la même question, l’OL va-t-il encore gagner chez son meilleur ennemi ?

Sainté démarre à 5 derrière. Défensif ? Ça dépend d’où joueront Théophile-Catherine et Tabanou. Ça enlève quand même un joueur au milieu, là où l’OL cherche à contrôler le jeu. C’est la tendance initiale. Lyon veut poser le jeu, Sainté répond par du jeu direct et un gros impact. Peu d’espace donc, on veut surtout ne pas rater un geste. Application et risque mesuré, c’est l’idée des deux côtés. Assez vite l’état d’esprit des Stéphanois semble à la hauteur. On dit que c’est sur les phases arrêtées qu’on voit la détermination d’une équipe dans un gros match. La tête et le but de Sall confortent cette idée.

En marquant aussi vite, le système de Galtier gagne en crédibilité. Mener, voir venir en étant solide, les Verts ne pouvaient pas rêver mieux. L’OL se remet du but et prend le match en main. Jallet et Bedimo montent de plus en plus. Lyon veut mettre en place son jeu de possession. Le scenario du match se dessine très vite. L’OL va attaquer et Sainté contrer. Mais le travail des Verts au milieu, l’engagement mis partout ne rend pas les choses si claires. L’OL a en effet du mal à approcher du but de Ruffier. Lacazette est trop isolé. Fekir a un positionnement brouillon. Le losange lyonnais a un souci. Malbranque n’est pas un meneur de jeu. Il y a plus d’impact à Sainté et contrôler cet OL n’est pas si dur.

Sur un ballon bien exploité suite à une erreur défensive des Lyonnais, Gradel fonce offrir le 2-0 à Ricky van Wolfswinkel. Il a un souci physique évident ce joueur, mais il sent le jeu, il est fin, ça se voit. Trois mois que l’ASSE n’avait pas marqué autant dans un match ! Ce derby est bien un match à part. En début de deuxième période, Lyon n’est pas beaucoup mieux. Sainté continue de presser et d’avancer. A tous les niveaux, Sainté est supérieur à l’OL. Entre le milieu et le duo Fekir-Lacazette, il n’y a pas de lien. Avec Njie à la place de Malbranque, Fournier tente un 4-3-3 peut-être plus intéressant. Si Fekir recule pour faire la liaison, ça peut être mieux.

Mais ça n’est pas vraiment le cas. Sainté ne lâche pas. L’intensité est peut-être moins forte, mais l’OL n’en profite pas. Mettre des attaquants, c’est bien, mais tout est bancal. L’OL est dépassé mentalement et c’est peut-être ça le pire dans un derby. Quand Tolisso « cague » un ballon dans la surface, les Verts peuvent exulter. Cohade récupère et marque ! 3 à 0 ! Le peno raté de Lacazette dit à quel point l’OL est passé à côté de cette rencontre. La défaite de l’OL permet aux équipes derrière de revenir au classement et au duo de tête de faire le trou devant.

Face à Nice, le PSG n’a joué que 30 minutes. Un tiers de match pour afficher une supériorité évidente, laisser penser que ça va se finir en raclée. Mais un tiers seulement. Pas grand-chose finalement. Car après cette domination et le but d’Ibra, le PSG a disparu. Un néant collectif. Les Parisiens ont même attendu un contre libérateur en fin de match. Face à Nice, une telle attitude est peu glorieuse. Décevante, préoccupante surtout. Après la peu reluisante victoire contre l’Ajax cette semaine, Paris continue son enchaînement de victoires sans relief. Les stats, les résultats sont bons, rien à dire. Mais ça ne peut pas suffire car on attend le PSG ailleurs. Le jeu, le spectacle, les joueurs, les stars. Ibra n’est pas dans le coup et sembler traîner une caravane. Les latéraux remplaçants sont faibles (Digne carrément médiocre). Il n’y a que Pastore pour régaler le public.

En seconde période, Nice, qui évoluait avec quasiment sa CFA, s’est créé les meilleures occasions. A tel point qu’un match nul aurait pu (dû) être le résultat final. Alors, comme depuis le début de la saison, Paris va se réfugier derrière les chiffres. Bientôt le Barça sera face à ce PSG. Je suis très curieux d’observer ce que signifient ces chiffres au Camp Nou…

Dans le championnat des seconds couteaux, l’équipe en forme est Rennes. Bordeaux a gagné face à Lille et reste bien placé, mais le match était insupportable, irritant pour les yeux. Les Bretons sont eux, en revanche, dans une période faste. Les premiers effets de la politique Montanier ? On n’ose à peine en parler. A chaque fois qu’on s’avance, qu’on voit ce club en mode positif, on prend une claque. Ces dernières années, Rennes a déjà fréquenté le haut du classement. Vous vous souvenez quand il y a peu, à la trêve, Rennes était parti fêter Noël à la deuxième place ! Certains les voyaient champions, moi en Ligue des champions ! Ce club, qui a quand même vocation à être à la porte du top 5, finit pourtant toujours par décevoir.

Alors on va juste se contenter de rester dans le présent. On ne découvre pas Toivonen. Mexer, qui a pu faire peur quand il est arrivé, est plutôt pas mal. Lui et Armand, ça fait une base solide. Fernandes apporte justesse et expérience. Et puis pour l’explosivité, on a Doucouré et l’ex-perle de l’USRO, Ntep. L’ensemble est cohérent et derrière le trio PLM, puisque tout est traditionnellement ouvert, Rennes se place. Le programme avant la trêve ? Nice, Montpellier, Bastia et Reims. Exactement le genre d’adversaires prenables pour une équipe en forme. Le genre de matches, qui l’air de rien, peuvent servir de révélateur. C’est en ne s’égarant pas contre de telles équipes qu’on devient crédible dans le haut du classement…

Daniel Riolo