RMC Sport

Stade Rennais: Habib Beye joue-t-il gros face à Auxerre ?

placeholder video
Le Stade Rennais retrouve le terrain ce dimanche face à Auxerre (17h15) après une trêve internationale perturbée par les informations et les rumeurs de dissension entre Habib Beye et certains cadres de son vestiaire. La pression sur les joueurs et surtout le coach sera palpable au Roazhon Park.

"Je ne me pense pas plus en danger ou sous pression sur les matchs à venir." Y croit-il vraiment ? Habib Beye se savait attendu en conférence de presse vendredi et le coach rennais s'est présenté devant les médias avec beaucoup de calme. "Je n'ai pas changé ma façon d'être, j'ai gardé mon énergie, ma stabilité et surtout, ce que je renvoie à mon groupe, c'est de dire qu'on doit être hermétiques à tout ce qui s'est dit" a t-il expliqué. Beye reconnait quand même avoir été impacté par les nombreux bruits qui ont couru pendant la trêve internationale remettant en cause son leadership et n'a pas éludé le sujet pointant du doigt une entreprise de déstabilisation extérieure.

Jérôme Rothen ironise sur la justification d'Habib Beye après les sorties médiatiques – 17/10
Jérôme Rothen ironise sur la justification d'Habib Beye après les sorties médiatiques – 17/10
4:08

"J'ai discuté individuellement avec Brice (Samba) et Seko (Fofana) parce qu'avec ce qui avait été dit dans la presse il était nécessaire qu'on se parle. Justement qu'eux voient que je n'ai pas changé mon état d'esprit vis-à-vis de ça et que ce qui est important c'est le match d'Auxerre et qu'on soit dans l'unité. Il n'y a pas eu que Brice et Seko. A un moment donné on a parlé de Valentin (Rongier) ou de Djaoui Cissé et de Hans Hateboer. Je peux dire que j'ai discuté avec chacun d'entre eux individuellement. Je leur ai dit que je n'étais pas dans la paranoïa et que je voulais qu'on soit stables et le plus tranquille possible pour être performant sur le terrain."

De simples discussions de vestiaire noircies et fantasmées

Tout aurait donc été aplani et pour Beye il n'y avait de toute façon pas d'abcès à crever car "beaucoup de gens ont parlé à notre place. Tout ce qui est rapporté par l'extérieur, ce sont des suppositions. Je peux vous garantir que la réalité de l'échange que j'ai eu avec eux a été très clair, très net, très franc". Au club, que ce soit Beye ou le directeur sportif Loic Désiré, on évoque des discussions de vestiaire naturelles et classiques qui auraient été noircies et fantasmées.

"Parce qu’il y a eu des échanges et des interrogations, pour chercher à comprendre pourquoi on a dérapé dans certains matches ? Heureusement qu’ils existent, entre joueurs ou avec le coach ! Ce n’est pas un conflit, ou de la défiance, c’est la vie d’un groupe. Je préfère les voir touchés qu’indifférents. Pour moi, c’est un signal positif d’une prise de conscience et de responsabilités" avait évacué Loic Désiré en début de semaine dans un entretien à Ouest France affirmant que l'avenir de Beye n'était pas un débat.

Une amorce de remise en question pour Beye, "un petit déclic" ?

Reste qu'en interne, son management parfois vu comme trop professoral peut crisper. On le décrit aussi comme accessible mais têtu dans ses choix, dans ce qu'il veut mettre en place et dans la discipline. Pourrait-il évoluer dans son approche au quotidien pour peut-être libérer ses joueurs ? En conférence de presse, Beye a semblé par moment amorcer une remise en question. "Je suis aujourd'hui un jeune entraineur" a t-il tenu à rappeler.

"J'apprends tous les jours et c'est les gens qui ont pensé que je n'avais pas besoin d'apprendre dans ce métier parce que j'arrivais d'un autre métier (de consultant TV). On compare toujours l'un et l'autre mais ce n'est pas la même chose. J'apprends mon métier tous les jours dans l'entrainement et en match. Ce à quoi je suis confronté aujourd'hui est inhérent à ce métier. Je suis perfectible. Si les critiques existent et qu’elles sont en grande partie fondées, il faut les accepter. Peut-être qu’elles vous amènent à avoir un petit déclic."

Les supporters dans leur majorité prônent encore la patience

Ce dimanche après-midi, le Roazhon Park ne sera pas plein face à Auxerre. Il ne l'était pas non plus face à Lens pourtant programmé comme grande affiche du dimanche soir. Si sur les réseaux sociaux, les critiques sont souvent acerbes sur Beye et beaucoup demandent son départ, les fans rouges et noirs croisés en ville sont plus mesurés et prônent même dans leur majorité la patience. Pour Yann, abonné au Roazhon Park, "il faut rester confiant. Oui l'équipe a des difficultés mais les résultats ne sont pas catastrophiques. L'équipe est construite de manière plus intelligente. On a un début de fond de jeu. Et l'an dernier on s'ennuyait".

Sur le cas Beye, "j'attends de voir. Je n'ai pas d'a priori. Il est jeune. Il a tout à prouver. Et il ne faut pas oublier les joueurs. Ce sont aussi des professionnels. C'est à eux aussi d'être à la hauteur de la tâche" lance t-il. Didier, lui-aussi abonné au stade, sera dans les tribunes cette après-midi et assure que "la saison dernière un Rennes-Auxerre je n'y allais pas. Faut se souvenir de ce qu'on voyait comme spectacle". Cette saison au Roazhon Park, les supporters ont vécu deux victoires à rebondissements face à Marseille et Lyon, et un nul décevant 0-0 face à Lens.

"On voit quand même plus de choses. On n'est qu'à la mi-octobre et on est à trois points des places européennes donc je pense qu'il faut laisser un peu de temps à Habib Beye", clame t-il regrettant que "tout le monde parle beaucoup trop dans et autour du club". Pour autant, la patience a des limites. "J'y crois encore. Après, il faut que les joueurs lui fassent confiance aussi. Il faut attendre mi-novembre. Il faut laisser les cinq matchs jusqu'à la prochaine trêve et on en reparlera." Didier a fait ses calculs. "Il va falloir taper les 20 points. On en a 10 donc en 5 matchs il nous faut 2 points de moyenne. Si on fait ça, on sera bien et pas loin des cinq premiers je pense." Le plan de marche est clair. Il vaudrait mieux pour tout le monde, surtout pour Beye, qu'il débute par une victoire face aux Auxerrois.

Xavier Grimault