"Un moment difficile à vivre": Jérémy Stinat, arbitre d'Auxerre-OM, sort du silence

Depuis samedi, il était le personnage principal silencieux du match Auxerre-OM (3-0). Mardi 25 février, l'arbitre Jérémy Stinat a brièvement pris la parole dans Sud-Ouest pour réagir à la violente colère de Pablo Longoria à son égard. Furieux de deux décisions (carton rouge pour Cornelius, penalty non sifflé sur Merlin), le président marseillais avait explosé en tribunes, puis dans les couloirs des vestiaires et enfin en zone mixte en criant à la "corruption" contre l'arbitrage français. Il s'était également emporté contre la Ligue 1 en la qualifiant de "championnat de merde".
"Désormais, on fait attention à tout"
Accablé de critiques unanimes, le dirigeant espagnol s'est livré à une sorte de mea culpa lundi. Il est convoqué ce mercredi en urgence par la commission de discipline de la LFP qui devrait lui infliger une lourde sanction. Visé par les propos véhéments de Longoria, Jérémy Stinat va, lui, reprendre son activité dimanche lors du match Angers-Toulouse (17h15, 24e journée de L1). En attendant, le licencié au club landais de l'AS Tarnos tente de digérer ces violentes attaques.
"Le temps est passé, il faut faire la part des choses mais il y a encore un gros travail à faire", a déclaré Jérémy Sinat. L'arbitre était dans le viseur des dirigeants marseillais avant la rencontre. Le club aurait en effet envoyé une lettre à la direction de l'arbitrage pour s'étonner de sa nomination pour le match, un peu plus d'un mois après avoir été à l'origine de l'expulsion de Medhi Benatia, directeur sportif marseillais qu'il avait jugé trop véhément à son égard lors du match de Coupe de France face à Lille (1-1, 3 t.a.b. 4) le 14 janvier.
Hasard ou coïncidence, les pneus des véhicules personnels de l'arbitre avaient été crevés avant la rencontre Auxerre-OM. Mardi, le procureur de Dax a indiqué que les dégradations "ne présentent en l’état pas de lien avéré avec l’activité professionnelle de M. Stinat". Mais cela jette tout de même un trouble dans l'esprit de l'arbitre qui a porté plainte pour "dégradations de véhicules" et "menaces de mort". Il trouve cette concordance des faits "bizarre" et confie que son quotidien a "changé" depuis la rencontre.
"C’est un moment difficile à vivre", ajoute-t-il. "Désormais, on fait attention à tout. Nous sommes une famille discrète, qui veut garder son cadre de vie intact. Je ne pensais pas que des trucs comme ça puissent arriver chez nous."