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"Corruption", "championnat de merde"... Longoria et l'OM assument leur colère mais reconnaissent des termes peu appropriés

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Le coup de sang de Pablo Longoria dans les couloirs du stade de l’Abbé Deschamps après la défaite de l'OM à Auxerre en Ligue 1 (3-0) a suscité beaucoup de réactions, de stupéfaction et de condamnations depuis samedi soir. Marseille ne devrait pas prendre la parole ou faire de communiqué dans l’immédiat. Mais le club et son président reconnaissent tout de même que certains termes, notamment celui de "corruption", ont probablement été mal exprimés ou peu appropriés.

Après les phrases choc de Pablo Longoria samedi soir en marge de la défaite à Auxerre (3-0), l’OM a décidé de faire profil bas, ce dimanche. D’après les informations de RMC Sport, le président olympien reconnaîtrait tout de même, en privé, avoir employé des termes non appropriés. Mais il assume cette colère, qui est le résultat d’une accumulation de décisions, jugées défavorables à l’OM, depuis le début de saison.

Des décisions qui ont conforté les dirigeants dans leur immense frustration et leur conviction que Marseille est trop souvent désavantagé. La liste des matchs, expulsions ou pénalties non sifflés que l’OM ressasse depuis l’automne est longue. Et la désignation de M. Stinat pour arbitrer Auxerre-OM, conjuguée aux actions polémiques de la rencontre, auraient donc été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Ou plutôt le match qui a fait exploser la colère de Longoria.

Longoria voulait dénoncer un système opaque et non des arbitres corrompus, à proprement parler

Certains mots employés par le président de l’OM ont sûrement été maladroits, ou mal exprimés, reconnait-on en interne. Via le terme "corruption", que Longoria a prononcé avec insistance même sans être directement devant les micros et caméras, le président de l’OM ne voulait aucunement évoquer l’idée que les arbitres sont payés ou achetés mais plutôt dénoncer le système de l’arbitrage dans son ensemble, trop opaque selon lui.

Un manque de transparence et un monde face auquel l’OM a le sentiment de ne pas être respecté ni écouté. Ou pire, la conviction d’être défavorisé. Difficile d’affirmer que le mot "corrupción", est utilisé en Espagne de manière un peu plus légère, même s’il est vrai que le terme a été utilisé à toutes les sauces, ces dernières semaines, en Liga. Longoria aurait en tout cas utilisé ce mot sans en mesurer la portée, ce que l’OM tentera d’expliquer, le moment venu.

Le président de l’OM regrette d’avoir dénigré la Ligue 1 dans ses propos

Le fait d’évoquer un "championnat de merde" et l’allusion à la "Super League" ont également choqué. Toujours selon les informations de RMC Sport, Longoria n’aurait pas tardé à regretter cette sortie, prononcée uniquement sous le coup de la colère et par pure provocation, sans aucune idée derrière la tête, promet-on, en interne. Le boss olympien s’est toujours dit opposé à la Super League et est plutôt dans l’optique - via ses fonctions à l’OM, à la LFP et surtout dans une période où la Ligue 1 et ses droits TV sont fragilisés - de vouloir défendre le championnat de France.

Ses déclarations de samedi soir étaient loin de donner cette impression, tout le club olympien en conviendra. "Les dirigeants marseillais ont très mal vécu certaines décisions arbitrales", ajoute un proche de l’OM. "La nomination de M. Stinat, qui avait eu un comportement très limite vis-à-vis de Medhi Benatia en commission de discipline, a été vécue comme une provocation. Nous étions nombreux à craindre que cette histoire se termine mal, et que toute cette frustration explose un jour… Et ça n’a pas loupé."

Florent Germain