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Sochaux: Romain Peugeot confie sa "tristesse infinie" après sa tentative de sauvetage manquée

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Toujours très ému, deux jours après la décision du tribunal adminstratif de Paris, qui a rejété le recours de Sochaux, Romain Peugeot est revenu samedi pour RMC Sport sur sa tentative de sauvetage du club fondé par sa famille.

Le FC Sochaux-Montbéliard n'évoluera pas en Ligue 2 cette saison. Jeudi soir, le recours de la dernière chance du FCSM auprès du tribunal administratif de Paris a été rejeté et Annecy a été repêché en deuxième division française. Romain Peugeot, le financier qui portait le projet de sauvetage dans une sorte de tradition familiale, a jeté l'éponge. Interrogé ce samedi par RMC Sport, l'émotion était encore vive pour l'homme de 33 ans.

Créé en 1928 sous l'impulsion de la famille Peugeot, le club sochalien avait été cédé une première fois en 2015. L'actionnaire chinois Nenking, l'actuel propriétaire, avait repris les commandes en 2019. Désormais rétrogradé en National 1, Sochaux file vers un dépôt de bilan après l'échec du projet mené par Romain Peugeot.

"Après deux jours, c'est une désillusion immense, a commenté l'arrière-petit-fils du fondateur du club, ce samedi pour RMC Sport. C'est une grande peine, on s'est pris refus sur refus même si on n'avait que peu d'espoir lorsqu'on a déposé le référé de suspension, on espérait quelque chose au regard du refus d'ouvrir le dossier du CNOSF. C'est une désillusion de plus mais il fallait tout tenter. Notre objectif était de pouvoir présenter notre dossier à la DNCG. On ne voulait que ça, on n'a jamais cherché à avoir une réintégration du FCSM en Ligue 2 du premier coup, on savait que ce n'était pas jouable. Ce qui était jouable, c'était de chercher à s'asseoir en face de la DNCG."

"Ce n'est pas mon style de crier à l'injustice"

Nenking pourrait maintenant abandonner le club et Romain Peugeot estime qu'il n'est "économiquement pas viable" de reprendre Sochaux en National 1. "Le National, c'est 700.000 euros de droits télévisés contre 4,5 millions en Ligue 2. Ensuite, le FCSM a une voilure et un système d'opérations digne d'un club de Ligue 1, a expliqué l'investisseur. Pour avoir un projet qui tient la route, il faut faire un plan social et ça coûte cher. C'est de la folie, il faut un budget plus conséquent que celui que j'ai trouvé pour la Ligue 2. Et le championnat est rude, ce n'est pas garanti qu'on puisse remonter."

Vendredi, de nombreux supporters sont venus au Stade Bonal pour assister à un entraînement qui avait des allures d'au revoir. Ce samedi, le championnat de Ligue 2 reprendra donc sans Sochaux. "C'est toujours facile de crier à l'injustice. Cela ne sert à rien de rentrer là-dedans, ce n'est pas mon style, a assuré Romain Peugeot. On a travaillé très dur pour s'offrir une chance. La leçon qu'on en tire, c'est qu'il ne faut pas déposer un recours au CNOSF le dernier jour. Il fallait déposer le dossier quatre ou cinq jours avant pour éviter ce qu'il s'est passé avec le refus d'entrée en matière."

"Je serai là", Romain Peugeot est prêt à retenter sa chance dans le futur

Si l'avenir de Sochaux demeure flou, Romain Peugeot laisse néanmoins la porte ouverte pour retenter sa chance à l'avenir: "Je suis jeune, on ne peut pas tirer un trait sur une partie de sa vie. Ce sont mes plus beaux souvenirs, des moments avec mon père et mon grand-père. Comme je l'ai dit, s'il y a d'autres opportunités pour contribuer au renouveau du club, je serai là, a assuré Peugeot. Je ne suis pas quelqu'un qui baisse les bras. Je ne laisserai jamais tomber."

Romain Peugeot a aussi eu une pensée pour son grand-père Roland Peugeot, président d'honneur entre 1966 et 2000. Son père Eric lui avait succédé. "Mon père est très affecté, mon grand-père serait très déçu aussi, a lâché Romain Peugeot. Ils savent très bien que j'ai tout fait. Il n'y a pas d'autre chose, on a quasiment réalisé l'impossible en dix jours. L'exécution a été la bonne, il nous a manqué un petit coup de chance. Pour ceux qui sont là et ceux qui sont partis, c'est une tristesse infinie."

Le destin de Sochaux repose pour l'heure dans les mains de Nenking. "Il faut être dans l'action, j'ai essayé de l'être. Le plus important, c'est de prendre des décisions, a conseillé Romain Peugeot. J'ai beaucoup discuté avec le directeur financier du FCSM, il y a des gens de grande qualité et le propriétaire peut s'appuyer sur eux. Il faut que leur séquence d'exécutions soit la bonne."

GL avec Arthur Perrot et Edgar Groleau