Bayern-PSG: Safonov titulaire, un milieu de terrain renforcé, pas de n°9… les choix de Luis Enrique qui ont précipité la défaite des Parisiens

Luis Enrique a pris plusieurs décisions fortes pour tenter d’enrayer la spirale négative du PSG en Ligue des champions. Mais les expérimentations du coach espagnol n’ont pas permis à son équipe d’éviter une nouvelle désillusion. Au contraire, elles ont précipité sa chute. Au terme d’une prestation timorée, les Parisiens se sont inclinés sur la pelouse du Bayern Munich, mardi, lors de la cinquième journée (1-0). Plombés par l’exclusion d’Ousmane Dembélé en début de seconde période, les leaders de Ligue 1 ont livré un match sans saveur face à des Bavarois pourtant loin de leur meilleur niveau. Un échec qui ternit un peu plus le bilan de Luis Enrique dans la compétition reine avec Paris (huit défaites en dix-sept matchs)...
Safonov préféré à Donnarumma
Refroidi par les défaillances de Gianluigi Donnarumma sur la scène européenne, Luis Enrique a décidé de titulariser Matvey Safonov pour ce choc dans l’antre du Bayern. Mais le gardien russe n’a pas donné satisfaction. Même s’il a réalisé plusieurs arrêts durant la rencontre, dont un spectaculaire en déviant une frappe de Jamal Musiala sur son poteau, l’ancien portier de Krasnodar (recruté l’été dernier pour 20 millions d’euros) a commis une grossière erreur sur le seul but de la rencontre. A la réception d’un corner de Joshua Kimmich peu avant la pause, Matvey Safonov, un peu gêné par Jamal Musiala, a totalement manqué sa sortie aérienne, permettant à Kim Min-jae de marquer facilement de la tête.
"Les arrêts qu’il fait, Donnarumma les fait tous les jours", a commenté Daniel Riolo dans l’After Foot sur RMC. Le problème, ce n’est pas la bourde de Safonov, c’est pourquoi te mettre dans l’embarras avec ce jeu d’alternance chez les gardiens? Qu’est-ce que tu avais besoin de faire ça? Ce n’est pas comme si tu avais fait entrer Sepp Maier ou Lev Yachine. Tu as fait entrer Safonov, l’ex-gardien de Krasnodar, qui a été ridicule sur le but!"
Un système sans attaquant axial
Pour ce déplacement à l’Allianz Arena, Luis Enrique a aussi tenté de modifier son schéma tactique habituel, en misant sur un 4-4-2. Sans attaquant axial, ni faux n°9. Le coach de 54 ans a aligné deux ailiers, Bradley Barcola et Ousmane Dembélé, pour assurer l’animation offensive. Et Paris a eu beaucoup de mal à peser sur la défense du Bayern. En manquant cruellement de présence dans la surface adverse.
Comme depuis le début de saison, Barcola n’a pas réussi à se montrer impactant dans cette affiche de C1. Le meilleur buteur de Ligue 1 a même traversé la rencontre comme un fantôme, avant de céder sa place à vingt de minutes de la fin à Gonçalo Ramos, de retour à la compétition après trois mois d’absence. Dembélé, lui, s’est fait exclure au retour des vestiaires en écopant d’un deuxième jaune pour une intervention sur Alphonso Davies, après avoir été déjà averti pour contestation. Randal Kolo Muani est resté toute la soirée sur le banc, alors que Marco Asensio est entré dans les dernières minutes, sans rien apporter d’intéressant.
Un milieu de terrain renforcé
Pour soutenir son duo d’ailiers, Luis Enrique a concocté un entrejeu densifié avec quatre éléments: Vitinha, Joao Neves, Warren Zaïre-Emery et Fabian Ruiz. Un quatuor qui n’a pas permis au PSG de tenir le ballon en Bavière (42% de possession). Les milieux parisiens ont passé une bonne partie de leur match à courir un peu partout, en tentant de presser leurs rivaux, sans grand succès. Avec un apport limité balle au pied, un manque d’audace et peu d’inspiration au final. L’exclusion précoce d’Ousmane Dembélé ne leur a pas facilité la tâche, mais les relayeurs du club de la capitale ont globalement déçu dans l’antre du Bayern.
La titularisation de Fabian Ruiz
Depuis son arrivée au PSG à l’été 2022, Fabian Ruiz n’a jamais flambé dans un grand match de Ligue des champions. Et le milieu de terrain de 28 ans, aligné par Luis Enrique à Munich, a été fidèle à sa réputation. Loin du joueur décisif qui a remporté l’Euro 2024 avec l’Espagne, l’ancien du Napoli a encore livré une partition fade et sans éclat. Avec des longs crochets, des courses inutiles et beaucoup de fébrilité balle au pied.
"On a été évidemment éblouis par son Euro, mais avant et après, il n’y a rien. C’est le néant", a résumé Daniel Riolo sur RMC. "Il n’y est pas, il est complément à la ramasse. Fabian Ruiz est aussi plus à l’aise avec l’Espagne parce qu’il se sent mieux dans le vestiaire. C’est quelqu’un qui n’est pas très bien dans le vestiaire parisien parce que les mecs ne sont pas comme lui, ils n’ont pas la même culture. Il n’est pas fondu dans ce groupe. Il y a deux-trois personnes avec qui il parle, le reste, ce ne sont pas des gars de sa bande. A un moment, il faut peut-être juste se dire qu’il doit s’en aller et voilà..."