Chaos au Stade de France: pourquoi les images de la vidéosurveillance du stade ont été détruites

Un aveu qui pose plusieurs questions. Lors de l'audition devant le Sénat de quatre membres de la Fédération française de football (FFF), Erwan Le Prévost, le directeur des relations institutionnelles et internationales de la fédération, a admis que les images de vidéosurveillance de la soirée du Stade de France lors de la dernière finale de Ligue des champions ont été supprimées.
Pour rappel, de nombreux incidents ont eu lieu avant cette affiche entre le Real Madrid et Liverpool (1-0). Le coup d'envoi avait même été retardé. "Les images sont disponibles pendant sept jours. Elles sont ensuite automatiquement détruites. On aurait dû avoir une réquisition pour les fournir aux différentes populations. Pour avoir été au PC sécurité toute la journée avec Didier [Pinteaux, responsable sécurité de la FFF], les images sont extrêmement violentes", a déclaré Erwan Le Prévost au cours de son audition ce jeudi, plusieurs jours après celles du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, et de la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra.
Les images du parvis toujours disponibles pour la justice
La conservation légale des images de vidéosurveillance est d’un mois maximum. Au -delà, c’est illégal en France. En revanche, l’opérateur qui gère l'enceinte peut réduire ce délai à 7, 14 ou 21 jours comme il le souhaite. Le Stade de France a pour règle de les garder sept jours avant de les supprimer, pour les 220 caméras.
A l’extérieur du périmètre du Stade de France en revanche, d’autres caméras sont installées et sont sous la responsabilité, soit de la mairie de Saint-Denis, soit de la police. Les vidéos des caméras gérées par les pouvoirs publics sont elles conservées durant 30 jours, soit le délai maximum. Les images de ces vidéos sont donc toujours à disposition de la justice qui doit traiter prochainement plusieurs plaintes déposées récemment. La RATP conserve elle ses bandes 72 heures avant destruction.
Il semble curieux toutefois que les images à l'intérieur du Stade de France n'aient pas fait l'objet d'une demande de la FFF, étant donné les événements, pour les conserver. Elle était en droit de le faire. Ces images auraient effectivement pu faire l’objet par ailleurs d’une réquisition judiciaire. Mais ça n’est pas parce qu’on parle de réquisition "judiciaire" que l’ordre de saisir revient forcément au parquet. Les OPJ, Officiers de police judiciaire, peuvent d’eux-mêmes le faire.
Les vidéos du Stade de France sont-elles par ailleurs forcément utiles dans les procédures en cours? Pas obligatoirement. Car dans les enquêtes ouvertes, les plaintes déposées pour le moment ne concernent en rien des actes commis dans l’enceinte du stade. Tous les délits l'ont été à l’extérieur du Stade dde France. Et là, les images existent encore.