Chelsea-Lille: le roi Burak peut-il récupérer sa couronne ?

Lille a montré un visage inquiétant ce week-end, à quatre jours de défier Chelsea, en huitième de finale aller de la Ligue des champions. Les Dogues devront considérablement hausser leur niveau de jeu pour espérer ne pas sombrer dès le match aller ce mardi (coup d'envoi à 21h, en direct sur RMC Sport 1). Cela vaut aussi pour leur attaquant turc, Burak Yilmaz. Artisan majeur du titre la saison passée, le Kral, comme on le surnomme, n’a plus la prestance d’un roi, ou alors celle d’un souverain fatigué, qui sent bien que son règne touche à sa fin, à 36 ans. Il conserve malgré tout la confiance de son entraîneur, Jocelyn Gourvennec, qui a du mal à se passer de son caractère et de sa personnalité.
Pas la saison qu'il espérait, entre colère et frustration
Résultat, Burak Yilmaz joue plus que la saison passée certes, mais il s’use aussi davantage, se frustre parce qu’il marque moins, deux fois moins que l'an dernier à la même époque (6 buts contre 12, toutes compétitions confondues), et sa confiance s’étiole. Au sortir d’un Euro très décevant avec la Turquie, achevé dès les phases de poules, Burak Yilmaz a eu du mal à retrouver son niveau. En Ligue 1, il a connu deux mois et demi de disette entre son deuxième but début septembre, et son troisième fin novembre, sombrant dans le marasme entre occasions manquées, mauvais choix et erreurs techniques.
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Malmené par les supporters, qui ont commencé à siffler un joueur qu’ils idolâtraient quelques mois plus tôt, Burak Yilmaz est sorti fâché par deux fois contre Brest, manifestant sa colère par des grands gestes et des mots sans doute peu amènes adressés à son entraîneur. Comme il avait pu le faire sous les ordres de Christophe Galtier la saison passée (contre Nice), mais le contexte était alors tout à fait différent, bien plus réjouissant pour lui sur le plan personnel. Gourvennec a toujours relativisé la portée de ces incidents, anecdotiques à ses yeux. L’entraîneur du LOSC ne voyait pas de mal à ce que le tempérament volcanique de son joueur resurgisse, puisqu'il ne parvient pas à réaliser la saison qu’il espérait.
Le roi... du hors-jeu
"Burak n’a pas marqué autant qu’il l’aurait souhaité en première partie de saison, mais il a souvent été dans les bons coups quand même, à la dernière ou l’avant-dernière passe et ça compte aussi", tentait de le défendre son entraîneur, Jocelyn Gourvennec, le 15 janvier dernier. Reste que les statistiques demeurent implacable, et montrent une influence sur le jeu de son équipe en berne, ainsi que des statistiques loin d’afficher leur niveau de la saison dernière. Fin novembre 2021, Burak Yilmaz était le joueur le plus souvent signalé hors-jeu dans les cinq grands championnats, mais aussi le joueur qui sous-performe le plus en Ligue 1, selon le statisticien Opta. L’attaquant turc domine toujours le classement du hors-jeu (il a été signalé 30 fois hors-jeu), mais il ne marque pas davantage.
Sa situation est même loin de s’être arrangée en 2022. Car s’il a marqué des buts importants contre Bordeaux, sur penalty, et face à Wolfsburg, en Ligue des champions, ouvrant le score à l’occasion d’un match qui allait permettre au LOSC de se qualifier, il n’a plus marqué depuis, ni délivré la moindre passe décisive. Hatem Ben Arfa, arrivé pendant le mercato de janvier pourrait lui piquer sa place au côté de Jonathan David, qui semble indéboulonnable, à moins que le coach lillois teste de nouvelles associations, comme face à Montpellier. Mais Jocelyn Gourvennec espère sans doute secrètement que son joueur garde le meilleur pour la fin de la saison, qu’il pourrait finir en boulet de canon. En Ligue 1, il avait inscrit sept buts lors des sept dernières journées. Il est encore permis d’y croire.