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Chelsea-PSG : Comment Stamford Bridge et les stades anglais ont perdu leur voix

José Mourinho

José Mourinho - AFP

Longtemps enviée en Europe, la chaude ambiance des stades anglais a perdu de sa superbe pour céder la place à un public beaucoup moins fervent et plus spectateur. Le PSG pourra s’en rendre compte à Stamford Bridge, ce mercredi soir en 8e de finale retour de la Ligue des champions (20h45). A condition de ne pas réveiller l’âme des supporters qui sommeille encore.

S’ils réclament parfois davantage de soutien auprès de leurs supporters, les joueurs parisiens ne devraient pas crouler sous une ambiance démentielle, mercredi (20h45) à Stamford Bridge en huitième de finale retour de la Ligue des champions. Comme au Parc des Princes depuis l’application du plan Leproux (2010), l’antre qui accueille Chelsea n’est pas un endroit rendu hostile par son public. Plus par la qualité des joueurs qui composent l’effectif. Car le mythe des stades anglais en feu s’est étiolé avec le temps et la mise en place d’une politique de « tolérance zéro » pour contrer le hooliganisme à la fin des années 1980 et après les drames du Heysel (1985) et de Hillsborough (1989).

Sous l’impulsion de Margaret Thatcher, alors Premier ministre du Royaume Uni, le football anglais entame sa mue dans les années 90 : alcool interdit dans les stades et prix exorbitants pour des places uniquement assises. Et cet écrémage par les prix fonctionne puisque la violence chute dans les stades. En même temps que l’ambiance. Les groupes de supporters ont laissé place à des spectateurs qui offrent tout de même quelques moments de frisson quand ils reprennent des chants à l’unisson comme la saison passée où les fans des Blues avaient chanté tel un seul homme à la gloire de Didier Drogba. Des moments trop rares pour José Mourinho qui s’était plaint en novembre dernier d’avoir le sentiment de « jouer dans un stade vide » devant l’empathie de ses fans.

Une zone de chants à Old Trafford

A l’exception d’Anfield Road et de son mythique « you’ll never walk alone », le scénario est sensiblement le même à l’Emirates Stadium d’Arsenal, l’Etihad Stadium de Manchester City ou Old Trafford (Manchester United). Des chants sporadiques et une clameur qui s’étend rarement au-delà de l’hymne de la Ligue des champions, des actions chaudes ou des buts inscrits. En octobre 2013, des fans des Red Devils avaient obtenu la mise en place d’une zone où les chants et les drapeaux étaient autorisés. Pour la spontanéité, on repassera. « Très honnêtement, Marseille, Saint-Etienne, Nantes, Lens voire même Paris, pour le soir du match aller contre Chelsea, n’ont pas grand-chose à envier aux Anglais », témoigne Jean Resseguié, emblématique commentateur et reporter pour RMC.

Comme Marseille (2007) ou Lyon à Liverpool (2009) et Monaco il y a deux semaines à Arsenal (2015), le PSG a une recette infaillible : vite marquer pour éteindre un public trop attentiste. Et faire chanter ses fans comme les 2 500 supporters monégasques il y a deux semaines dans un Emirates plus muet que jamais.

Un suivi renforcé autour des supporters

Si l’ambiance a disparu des stades, le match aller entre le PSG et Chelsea a rappelé qu’il existait encore une frange dure de certains supporters des Blues. L’incident raciste dans le métro parisien a resserré la surveillance pour éviter ce type de débordements. « Sur les actes de racisme, de xénophobie, d’antisémitisme et d’homophobie, nous sommes extrêmement vigilants, explique Antoine Boutonnet, commissaire de de la division nationale de lutte contre le hooliganisme (DNLH). C’est la tolérance zéro qui s’applique. A partir du moment où un pseudo-supportera ce type de comportement, il fait l’objet d’une identification immédiate en vue d’être d’interpeller. Bien entendu, une attention particulière sera apportée par rapport à ce match-là. »

Les déplacements de supporters parisiens seront scrutés de très près avec notamment la présence de policiers français à Londres depuis lundi. « On peut s’attendre au déplacement de supporters ultras violents, que vous appelez « hooligans ». On estime à un peu moins d’une centaine, le volume de ces personnes qui pourraient se déplacer. Ces gens-là sont effectivement surveillés. »

NC avec JRe, JS et JRi